Mastaba D64 : les zones décorées appartenant à Akhethotep

La famille de Akhethotep est celle de grands dignitaires de la Vème Dynastie, dont le premier représentant connu est Ptahhotep (I), possesseur du mastaba D62 qui jouxte le mastaba D64 lequel y était relié par une petite chaussée.
Ptahhotep (II), fils D’Akhethotep, partage le mastaba de son père.

Il y a quelque 25 titres recensés dans les deux pièces dédiées à Akhethotep. Certains de ces titres étaient certainement purement honorifiques, d’autres représentaient une charge réelle.
Les principaux titres portés par Akhethotep sont :
- Juge suprême et vizir
- Supérieur de la Grete Cour
- Premier après le roi
- Bâton du peuple
- Prêtre de Maat
- Grand prêtre de la Belle Pyramide de Djed-Ka-Re / Isesi
- Supérieur des deux greniers
- Supérieur des scribes des comptes royaux

Akhethotep dirigeait aussi de grandes propriétés agricoles en Haute comme en Basse Égypte. Ces domaines sont présentés sur le décor des parois Est du corridor et de la chapelle, mais leurs noms et leur ordre ne sont pas entièrement superposables, en raison d’un changement de situation entre la réalisation des deux parois.

Bien que la proportion du mastaba consacrée à Akhethotep soit considérable et n'ait que peu de points communs avec la petite pièce de l'arrière qui sera occupée par Ptahhotep, sa décoration reste largement inachevée, seuls le corridor d'entrée et la chapelle en "T" ayant reçu leurs décors (voir page 1, généralités sur le mastaba).
On estime que la décoration dans le hall d'entrée prenait la moitié supérieure de la hauteur des parois et que celle dans la chapelle devait occuper 60 à 70 % de cette hauteur.
Le soubassement et les premières assises pariétales ont par ailleurs été réalisés dans une pierre légèrement pourpre qui ne se prêtait pas à recevoir un décor. Il existe de petites exceptions, comme le pourtour des portes et l'extension sur ces zones inférieures des traits rouge et noir délimitant vers le bas les scènes gravées, par exemple au niveau de l'entrée de la chambre nord depuis les annexes nord de la chapelle ().

La première pièce que l'on trouve après être entré dans le mastaba par une étroite ouverture est un corridor d'environ 7m de long par 2m de large, avec une hauteur de 3,50m. La pièce est décorée sur les deux longues parois seulement (Mur Est et ouest).
La paroi Est a beaucoup souffert : il manque les assises supérieures et les décors résiduels sont à peine visibles. Il reste cependant les contours et quelques détails des bateaux et de leurs occupants.
Le registre inférieur est par contre intact. De grandes bandes jaunes et rouges cerclées de noir délimitent ce registre vers le bas et mordent sur les assises de pierre de moindre qualité que l'on trouve à ce niveau ().
Bien qu'intact, ce registre inférieur n'a pas été terminé et on trouve des décors à tous les stades de réalisation.
Le corridor a trois sorties, une à l'Est et deux à l'ouest. Toutes trois sont très étroites (moins de 1m de large) mais hautes d'environ 2m. Nous avons déjà détaillé les pièces et passages sur lesquels elles s'ouvrent en page 1.

Les scènes encore visibles sur le mur Est (donc celui à gauche quand on entre) sont celles habituellement retrouvées sur les murs des autres corridors de mastabas.
L'espace principal du haut est occupé par trois bateaux se dirigeant vers la droite. Ils sont montés par un équipage de 8 ou 12 rameurs. Seuls les mâts sont actuellement reconnaissables pour les deux vaisseaux de droite. Au moment ou NdG Davies a fait son relevé, on pouvait encore voir la silhouette d'Akhethotep sur le vaisseau de tête. Elle est maintenant effacée, comme le sont toutes les inscriptions au pourtour.

Il persite, au dessus de la porte menant à la salle est, la fin d'une rangée de serviteurs qui s'approchaient probablement d'une figure assise d'Akhethotep. À côté de la porte reste la figuration du "servant du Ka, et gardien de la garde-robe, Khaemtenent", la seule sculptée du mur. Les scènes au dessus de lui n'ont été qu'esquissées avec les personnages en noir, les bateaux en rouge et jaune. Il n'en reste pas grand-chose.

Sous les bateaux, nous trouvons une longue procession de 17 personnages féminins avec à leur tête un chef, un scribe et un serviteur. Le responsable présente à Ptahhotep, fils Akhethotep qui partage le mastaba de son père (voir page 1, et pour la description de la partie du mastaba lui revenant, voir ) un relevé de compte de ses domaines.
Les femmes portent diverses denrées dans des paniers sur leur tête et tiennent en main des animaux et des oiseaux provenant des domaines du maître. La scène est intitulée : "Revue de la présentation par le supérieur du domaine attaché à la Belle pyramide du roi Djed-Ka-Ra (Isési), le premier après le roi, Ptahhotep". Le fait que ce soit Ptahhotep qui procède à cette inspection prouve que son père Akhethotep est mort au moment où la paroi a été décorée.

On remarque devant chacune des figures féminines le hiéroglyphe qui représente un nôme. Chacune d'elle est donc une personnification d'un des domaines que le maître dirige. Nous avons ici en plus (ce n'est pas toujours le cas dans d'autres mastabas) les noms des domaines en question, permettant de les situer. Ce mastaba est d'ailleurs un de ceux qui comportent le plus grand nombre de ces listes puisqu'il y en a trois au total.
Les personnages du registre inférieur ne sont que grossièrement sculptés, comportant encore les traces d'encre qui aidaient le sculpteur.
À gauche et en haut des femmes, sur un petit registre au dessus, nous trouvons un sous-registre avec des veaux soit attachés soit fermement tenus à la main ; et en bas des hommes versent du vin dans des vases pansus à large ouverture qui serviront au stockage ultérieur dans les deux vases à long cou que l'on voit. La scène est intitulée : "Mettre en réserve le vin pour l'offrande invocatoire (Peret-khekhou". Une partie de ces scènes a été seulement encrée.

Comme son homologue contro-latéral, le mur ouest est resté inachevé, mais son état de préservation est nettement meilleur. Il est occupé par deux scènes qui comportent chacun cinq registres et qui s'organisent autour d'Akhethotep et de son fils. Le mouvement se fait depuis la porte jusqu'à la représentation du défunt.
Au-dessus de la figure la plus à droite d'Akhethotep, on trouve sept colonnes de texte qui énumèrent ses titres. Les traces d'encre résiduelles au bas de la septième colonne semblent indiquer qu'il y avait des titres supplémentaires qui n'ont finalement pas été introduits dans le panégyrique. La représentation de Ptahhotep est surmontée de la phrase : "Son fils aîné, qu'il aime, son fidèle".

Cette partie (située à main droite) regroupe des scènes intitulées : "Voir les travaux des champs, ce qu'apportent les pêcheurs des domaines et qui appartient à la tombe".
Les deux registres supérieurs ont presque disparu. De l'arrangement restant, on devine qu'ils commençaient (comme ceux sous-jacents) par une scène de pêche. Dans les trois registres restants, des serviteurs s'avancent, portant des produits des marais : oiseaux, tiges de papyrus ou de lotus (). La scène au dessus de la porte représente la capture des oiseaux en question.
Les trois premiers personnages et leurs hiéroglyphes ont pu être complètement sculptés, tandis que seuls les contours des suivants ont été sortis de la pierre. Sur le registre au dessus alors que les trois premiers personnages sont achevés, un hiéroglyphe unique, peint en noir, est resté non sculpté. À comparer avec celui terminé qui se trouve devant les personnages suivants ().

Sur cette portion sud, la décoration se rapporte à des activités agricoles, plus précisément les récoltes. Elle porte le titre : "Voir les travaux des champs, la moisson et son transport, un agréable spectacle, plus que tout".
Au-dessus de l'entrée qui conduit à la chambre à piliers, on trouve un registre unique comportant cinq porteurs transportant des pièces de mobilier vers l'arrière d'Akhethotep.

L'exécution du travail de sculpture est curieusement irrégulière. Les deux registres supérieurs sont travaillés de façon assez grossière, tandis que le troisième et le cinquième restent à l'état d'ébauche actuellement difficiles à déchiffrer.
Toutefois le dessinateur nous a involontairement laissé un échantillon de son grand talent. Et NdG Davies a pu écrire : "avec un petit peu de nettoyage soigneux, les contours tracés des millénaires plus tôt réapparaissent comme par magie ; car l'encre utilisée par les anciens égyptiens contenait un mordant et seul un frottement énergique peut l'altérer".

La chapelle a une forme en "T" renversé. Comme dans le corridor, les scènes sont délimitées vers le bas par d'épaisses bandes jaunes et rouges cerclées de noir qui débordent sur les assises de pierre non décorables du bas.

On peut accéder à la chapelle de deux manières. La première consiste à traverser la salle à piliers d'ouest en est : l'entrée nous amène alors dans l'axe de la pièce, avec la fausse porte au bout. La seconde façon consiste à passer par les annexes nord et de là une toute petite ouverture s'ouvre dans une des petits barres du T.

Vous pouvez voir les dimensions de la pièce sur le dessin de gauche. La hauteur de la pièce principale est d'environ 4m, les plafonds des deux barres du T ayant une trentaine de cms de hauteur en moins.

Malgré la différence de forme avec la chapelle de Ptahhotep, l'arrangement des scènes est très proche. Les murs nord et sud de la barre principale du T, avec son extrémité ouest, se retrouvent sur le mur ouest chez Ptahhotep.
Le mur est est dévolu à des scènes d'extérieur, pêche et agriculture. On retrouve sur le registre du bas une procession de femmes représentant des domaines, comme déjà vu dans le corridor.
Le mur ouest est tout entier occupé par la stèle fausse porte.

Un regard rapide semble montrer que les moitiés nord et sud de la chapelle sont symétriques. Ce n'est pas vraiment le cas, même s'ils se ressemblent. Ainsi au niveau des salles formant le petit côté du T, la partie ouest des salles nord et sud comportent respectivement des représentations d'animaux sauvages et de bœufs.

Le mur est comporte deux parties situées de part et d'autre de l'entrée principale, une au sud et une au nord.
La disposition des scènes et des registres est très harmonieuse. C'est ainsi que le sommet de la porte se confond avec le fourré de papyrus qui le surmonte, tandis que ce dernier se fond latéralement dans les scènes adjacentes.
Le fourré est plein de petits animaux, essentiellement des oiseaux, lesquels s'envolent en désordre en entendant du bruit. Cette scène n'est pas originale et se trouve dans de nombreuses tombes égyptiennes. Néanmoins elle fait partie de celles qui attirent toujours l'œil, car les artisans égyptiens, proches de la nature, savaient merveilleusement la représenter et leur art pouvait se donner libre cours dans ce type de scène qui devaient obéir à moins de canons traditionnels que les autres.
Dessous, dans l'embrasure de la porte, nous trouvons de chaque côté deux pêcheurs au travail dans leurs minces esquifs, l'un au filet, le second se servant d'une ligne et d'un hameçon

Les scènes de cette partie située à main droite en entrant sont divisées en quatre registres et sont ainsi intitulées : "Vue de tous les travaux des champs dans les marais, toutes bonnes choses". À l'extrémité sud nous trouvons Akhethotep assis, vêtu d'un pagne et coiffé d'une longue perruque qui regarde le déroulement des scènes représentées devant lui.
Dans le registre supérieur, des hommes portent des bottes de papyrus. Dans les deux registres sous-jacents on voit les bateaux chargés de produits des marais revenir vers la berge: gibier d'eau, tiges de papyrus et fleurs de lotus s'accumulent à leur bord.
Le plus bas des quatre registres, qui constitue l'arrière-plan, montre le bétail qui rentre des marais. Un veau est porté à d'eau d'homme pour l'aider à franchir les bras d'eau, et pour que ses meuglements fassent suivre le reste du troupeau.
En dessous nous trouvons une procession de femmes qui représentent les domaines du sud ; Ptahhotep l'accueille. Le texte dit : "Décompte des contributions des domaines appartenant à la tombe, que le sud apporte pour l'offrande Peret-khekhou, par son fils aîné bien-aimé, le sab-ad-mer (inspecteurs des canaux) Ptahhotep".

Au registre inférieur de ce mur nous trouvons une représentation identique de femmes défilant vers Ptahhotep qui les attend et qui matérialisent les domaines du nord. L'ensemble des deux processions regroupe bien les 17 domaines familiaux.

Les scènes du dessus reprennent le thème du travail dans les champs du nord avec ce texte : "Voir les travaux des champs, toute bonne chose qui est faite dans les marais". Le registre du haut montre du bétail, et l'on trouve en particulier une scène représentant un bouvier qui aide une vache à vêler. En dessous nous voyons des paysans en train de confectionner de petites embarcations en assemblant des bottes de papyrus. Des amas de cordes roulées se trouvent aussi figurés, avec ce texte : "Construire un bateau dans les marais".
En dessous des hommes portent des bottes de papyrus et des oiseaux des marais : "Apporter toutes sortes de bonnes choses faites dans le marécage de papyrus, par les cueilleurs de papyrus, et toute sorte d'oiseaux des marais". La scène sous-jacente reprend ces représentations et un texte quasiment identique.

Les registres au dessus de la porte ont complètement disparu. On les reconstitue d'après les dessins de NdG Davies. Les deux registres du haut portaient des scènes champêtres. En haut, un berger surveillant des animaux entravés tandis qu'un de ses camarades mettait en cage des oiseaux capturés. À droite un homme assis dans un petit abri mangeait. En dessous et à gauche, un veau tétait sa mère sous l'œil d'un homme appuyé sur son bâton. Il était accompagné d'un enfant et parlait avec un des bouviers. À droite, une vache entravée était en train d'être traite. Devant elle un homme emmenait avec une laisse le petit veau qui aurait bien aimé téter sa mère lui aussi.

En dessous se trouve un registre divisé en deux mais qui forme une continuité. Il est identifié par le texte : "Apporter l'offrande Peret-khekhou chaque jour". On y voit des serviteurs apporter des produits divers qu'on retrouve entassés en pile sous eux.
La scène qui se trouve à droite de la porte est toujours en place et partiellement lisible. Elle n'a été que dessinée sur une grille préliminaire à l'aide d'encre bleue, rouge et verte.
Le pourtour de la porte est peint en rouge, sans doute pour imiter le granit.

Le sujet illustrant le mur ouest est bien situé par le texte d'accompagnement : "Voir la présentation d'animaux du désert".
Akhethotep debout est accompagné de "son fils bien aimé, Ptahhotep". Il est suivi par cinq personnages officiels : un surveillant, un chef des médecins nommé Ounnefer, et trois scribes ; on retrouve aussi une seconde représentation de son fils.
On présente à l'approbation du maître divers animaux. Dans les deux registres du haut, un oryx, un bubale, une gazelle et un ibex ; dans les deux du bas, un ibex mâle, un addax, un autre oryx, une gazelle et un bubale. Ils sont parfois regroupés en petites listes d'offrandes, comme les antilopes. Sur le registre du milieu, des hommes présentent des oiseaux et des fleurs. Pour quelque obscure raison, le sculpteur n'a pas taillé le dernier personnage des deux registres médians.

Le registre supérieur contient une scène difficile à interpréter. On voit trois petits autels en forme de pylônes couronnés de quatre plumes tirés sur des traîneaux par un homme chacun, avec la légende : "Amener les traîneaux par les serviteurs du Ka". La nature de ces autels-chapelles et leur fonction restent obscures.
Dans les deux registres médians, une nouvelle cohorte de serviteurs apporte des produits agricoles divers : "Apporter les provisions appartenant au service journalier".
Les deux registres du bas sont consacrés à des scènes de boucherie, et font suite au second où le bétail était amené à l'abattoir puis immobilisé. Ces scènes de boucherie sont un des stéréotypes de l'iconographie funéraire égyptienne et se prolongeront bien au-delà de l'Ancien Empire. Ici la scène est rendue plus vivante par le texte qui rapporte la conversation des bouchers : "Tire !" "Tire fort !" "Fais le bien camarade !" "Tiens bien camarade!", avec la réponse "Je fais ce que tu dis !", et autres.

Ce mur représente la contrepartie du mur ouest de l'annexe nord avec des bœufs qui remplacent les animaux sauvages du désert. D'autres personnages officiels sont présents, dont trois scribes assis manifestement de haut rang. Le tout nous est décrit comme ceci : "Voir le bétail du festival de Thot, amené depuis les domaines du ka et les domaines de la tombe, de la Haute et de la Basse Égypte".
Les animaux possèdent de longues cornes et (à part ceux du haut) sont décorés de grands colliers verts. Ils sont amenés par groupes de six, guidés par leurs bouviers. Les registres du bas, mieux protégés, ont gardé leurs brillantes couleurs. Cela a permis aussi de restaurer la figure de Ptahhotep et ses titres pratiquement à l'original. On peut ainsi remarquer le caractère inhabituel des cheveux de la perruque, ondulés au lieu d'être verticaux et horizontaux (voir ).

Le mur nord de l'axe principal est consacré à l'entretien et au bien-être du Ka. Le travail y est très soigné et ce qui a persisté est dans un bon état de préservation, avec quelques restes de polychromie.
À l'extrémité ouest du mur, comme à celle du mur sud qui lui fait face (et donc près de la fausse porte) nous trouvons une figure assise d'Akhethotep tourné vers l'entrée, et regardant ainsi les porteurs qui apportent pour son Ka les offrandes animales et végétales. Celles-ci sont résumées devant lui par une table d'offrandes elle même entourée d'un empilement invraisemblable de denrées, avec une petite formule déjà vue : "des milliers de pain, bière, bœufs, oiseaux, pièces de tissus, vaisselle d'albâtre".

Les registres supérieurs ont presque disparu, ainsi que la liste des titres du personnage. De même la liste des offrandes apportées à Akhethotep qui comportait seize colonnes et 5 lignes, soit 80 items (contre 96 chez Ptahhotep). Ces denrées sont amenées par une cinquantaine de personnes, humbles serviteurs ou officiels. À l'extrémité du registre du bas ils sont accueillis par Ptahhotep et les nombreux prêtres lecteurs qui doivent aider ce dernier (fils aîné d'Akhethotep) à accomplir les rites funéraires. Derrière eux viennent les amis et des serviteurs du défunt. Au-dessus nous trouvons des personnages avec des offrandes diverses qui complètent la décoration.

Le mur sud est le symétrique de son vis à vis. Il présente une décoration similaire et il est presque aussi abîmé que lui. Les zones qui ont survécu sont essentiellement celles de l'extrémité supérieure est ainsi que la portion la plus basse du grand tableau énumérant les offrandes.
Akhethotep –dont les titres ont disparu- est assis à l'extrémité ouest du mur, tendant la main vers sa table d'offrandes. Sous son siège la liste des "milliers" de choses habituellement mentionnées sur ce que les égyptologues appellent "la pancarte" et qui regroupe les produits indispensables.
Devant le maître, des cohortes de serviteurs apportent les divers produits et sur le registre du haut on voit que certains qui sont arrivés devant le maître sont à genoux pour lui offrir leur charge. Derrière eux, pour rompre la monotonie, un personnage se retourne vers celui qui le suit.

Les couleurs certainement étincelantes de la stèle fausse porte se sont fortement détériorées quant elle a été exposée à l'air libre, mais restent reconnaissables partiellement.

Du point de vue du Ka, la fausse porte représente un mystérieux lieu de passage, une porte qu'il est seul à pouvoir franchir entre le monde d'ici-bas et l'au-delà. Cette pièce devait originellement être magnifique mais elle a hélas péri pour être utilisée comme matériau de construction.

Au centre nous trouvons une encoche fine mais haute : le passage proprement dit. Il est surmonté d'un rouleau de vannerie, comme une entrée de maison terrestre. Le rouleau porte le nom d'Akhethotep. L'ouverture est peinte en marron pour ressembler à des planches en bois.
Les panneaux verticaux suivants, au nombre de trois par côté, se disposent en redans et se terminent tous en bas par une figure d'Akhethotep debout, longue perruque et grand collier, canne en main droite (des deux côtés), serrant en main gauche une étoffe (probable dérivé d'un papyrus constituant un titre de propriété) et marchant vers le centre. Son nom est inscrit au dessus de lui à chaque fois. Le panneau le plus externe est limité de chaque côté par une colonne semi-circulaire qui fait protrusion sur la surface.
Les inscriptions sont symétriques et classiques :
"Puissent le roi et Anubis lui accorder une offrande invocatoire de pain et bière dans la nécropole, des rations journalières, chaque jour".
"Puisse Anubis, seigneur de la Terre Sacrée (= la nécropole) lui accorderson enterrement dans la nécropole, et un très grand âge dans la joie, comme à un favorisé"
"Puisse Osiris, seigneur de Busiris lui accorder l'enterrement dans la cité des mortsdans le désert de l'ouest"
À chaque fois, Akhethotep est décrit comme "favorisé auprès du Grand Dieu (Osiris) ".

Au pied de la stèle se trouve une table d'offrandes simple taillée dans la même pierre que celle des assises inférieures des murs.