FACADE ET MUR DU TEMENOS

La façade du mastaba est représentée par son mur Sud ; tous les reliefs, comme ceux du mur du temenos, sont réalisés en relief dans le creux. En effet, ce dernier accroche bien mieux la lumière externe et permet un spectacle différent selon l'heure de la journée.

A l'extrémité Ouest se trouve le mur délimitant le temenos (enceinte d'un monument religieux), assez bien préservé. Il est formé par une assise de blocs décorés, surmontée par une seconde assise de bloc dont la face supérieure est arrondie. Ainsi est délimité une petite cour, faisant partie du monument.
Ce mur est largement décoré sur sa face externe, donc au Sud et à l'Ouest, par des figures répétitives de Mererouka, toutes précédées de trois colonnes de texte énumérant ses noms et titres (). Au total, cela représente 21 groupes, 5 regardant vers l'Ouest et 16 regardant vers le Sud. Sur ce mur (auquel il faut rajouter trois blocs non replacés, sont énumérés 44 des 84 titres du vizir (sans compter les répétitions).
Les textes sont tous sous la forme : colonne 1 –titres ; colonne 2 –"vénéré par" suivi du nom d'une divinité ; colonne 3 –ses deux noms.
L'extrémité Ouest du mur Sud est gravée de deux colonnes de texte de type 2-3.
Engagé dans le mur Ouest, un espace d'offrandes a été aménagé, destiné à Khenou, un des fils de Mererouka. Il comporte une table d'offrandes, surmontée par deux panneaux latéralement, et par une fausse porte au fond ; l'ensemble était inscrit, mais il ne persiste que les portions basses ().

Aux extrémités Est et Ouest du mur de façade, une figure de Mererouka assis a été gravée (). On en retrouve également une sur les mêmes angles des murs Est et Ouest. Toutes regardent vers l'entrée.

Chaque côté de l'entrée est décoré par une figure du défunt debout, sceptre Sekhem de puissance dans une main, grande canne de fonction dans l'autre. Devant lui –mais à une échelle bien inférieure- son épouse Watekhethor (). Les images sont tournées vers la porte, dont elles sont séparées par deux colonnes de texte. Quatre petites colonnes sont également gravées au dessus des représentations. On y lit, encore, les noms et titres du vizir. A gauche (et probablement à droite), la décoration de la façade se poursuivait, et on aperçoit six colonnes d'inscriptions, et le reste d'une figure de Mererouka ().
Le linteau à corniche surplombant l'entrée a souffert, et ses inscriptions sont presque effacées.

L'entrée dans le monument est étroite et haute (largeur : 1m ; hauteur : 2,70m). Les parois de chaque côté de l'entrée n'ont que 0,60m de large, et nous y trouvons Mererouka debout, marchant vers la sortie du monument (). Il est surmonté par quatre colonnes de texte. Le petit rouleau qui décorait la partie supérieure de l'entrée est maintenant anépigraphe. Nul doute qu'il portait le nom du vizir.

CHAMBRE A1 : PASSAGE D'ENTRÉE ET VESTIBULE

Après l'entrée, un petit passage donne accès à la chambre A1, le vestibule, au niveau de l'extrémité Ouest de son mur Sud. Cette pièce présente un axe Est – Ouest, perpendiculaire à celui de l'entrée ; elle mesure environ 7m de long pour 2,70m de large et, comme dans toutes les autres pièces, le plafond se trouve à quelque 4,20m de haut. Comme c'est le cas pour la plupart des murs du mastaba, seule les assises inférieures, ainsi que quelques blocs isolés plus haut situés, ont été préservés.

Le passage d'entrée

Le mur Est de l'entrée (à main droite) mesure environ 1,20m de large. Il comporte une image inhabituelle et célèbre de Mererouka assis devant un chevalet, tenant dans sa main droite un calame, et, sur l'épaule, le matériel de scribe. Il peint les trois saisons de l'année égyptienne (). Elles sont représentées par trois personnages assis, chacun d'entre eux portant un cartouche qui encercle le signe hiéroglyphique en forme de demi-lune, qui signifie "mois" en Égyptien ; ce signe est quatre fois répété : ainsi sont représentés les quatre mois de chaque saison.
La saison la plus proche de Mererouka est shemu, l'été, avec sous le cartouche un signe ankh ("vie")  ; puis vient peret, saison de la germination, associée au signe hotep ("paix")  ; enfin c'est la saison akhet, saison de l'inondation, associée au signe "nefer" ("beau, bon, bien, …") .
La symbolique de la scène est intéressante pour comprendre l'état d'esprit de l'époque. Mererouka, tourné vers l'extérieur, le monde des vivants, dessine lui-même les trois saisons, soit le cours complet d'une année terrestre, de la vie éternellement renouvelée. Il s'offre à lui-même l'éternité.
Dans un petit registre sous-jacent, un de ses fils s'avance vers lui, matériel de scribe en main, comme s'il pénétrait dans le tombeau. Il est désigné comme "Son fils, prêtre-lecteur et scribe du Livre Divin, Khenou".

Le mur Ouest de l'entrée est en continuité avec son homologue de la chambre A1 et sera décrit avec elle.

Le mur Ouest

Ce mur est en continuité avec le mur Ouest de l'entré. Nous y trouvons une grande figuration de Mererouka en marche vers l'intérieur du mastaba, suivi par sa femme Watekhethor, et précédé par son fils aîné Meriteti ; tous deux sont représentés beaucoup plus petits. De chaque côté de ce groupe central, se trouvent trois rangs superposés de suivants.
A l'extrémité Nord de ce mur s'ouvre la porte conduisant aux appartements "B" de Watekhethor, que nous n'examinerons pas ici.

Les murs Nord et Sud

Ces deux grands murs sont décorés par plusieurs scènes complémentaires se déroulant au milieu des marécages et montrant la nature sauvage. De chaque côté, nous trouvons un mince ruban d'eau où nagent plusieurs espèces de poissons, des hippopotames, ainsi que de dangereux crocodiles. L'artisan n'a pas respecté les proportions, mais a suffisamment détaillé les poissons pour qu'ils soient identifiables. Ceci est particulièrement frappant dans une scène du mur Nord, dans un registre d'eau vertical ().
Les registres inférieurs sont encore visibles des deux côtés, mais c'est au Sud qu'ils sont le mieux préservés. De chaque côté, tourné vers l'embrasure menant aux chambres plus profondes, Mererouka est figuré debout dans un frêle esquif de papyrus, tenant dans sa main gauche levée un objet qu'il va projeter (). Au Nord, il pêche avec un harpon, et le sous-registre inférieur est occupé par des chasseurs d'hippopotames, tandis que d'autres serviteurs transportent des poissons dans des paniers (voir opposé, et ).
C'est ici que nous trouvons la liste la plus étoffée des titres de Sesheshet. Bien que la portion supérieure des sept colonnes soit perdue (voir ), on peut tout de même reconstituer le texte avec une assurance raisonnable :
"La fille du roi, de (son) corps (…) par son père, son aimée, prêtresse d'Hathor, Dame du Sycomore (…), (elle) qui fait ce que (…) désire, l'honoréee par le Grand Dieu, Seigneur de l'Occident (…) Osiris, Seigneur de Busiris, l'honorée par Anubis, celui qui est sur sa colline (…) qui est en face du Pavillon Divin (…) nécropole de l'Ouest (…), Watetkhethor, dont le beau nom est Seshseshet".

Sur le mur Sud, le vizir s'apprête à lancer un bâton de jet au milieu d'oiseaux aquatiques qui s'envolent des fourrés de roseaux. Cette fois, au niveau du registre inférieur, sous les roseaux, des hippopotames sont attaqués par des crocodiles (). Du côté gauche, des hommes font passer du bétail à guet et, au dessus, d'autres bouviers se démènent pour essayer de contrôler certains animaux ( et ). Le texte au dessus d'eux, à gauche, dit : "Oh bouviers, puissiez vous être attentifs contre l'animal aquatique, qui est dans l'eau, et qui vient en tant qu'invisible. Faîtes très attention à lui !" ; et sur la droite: "Rame, dépèche toi, camarade" et "Bouviers, sur l'eau" ().
Au-dessus encore, des cultivateurs plantent et arrosent. Le quadrillage, représenté vu de dessus selon l'aspective égyptienne, représente les canaux où l'eau circule, soit dans un champ, soit dans un jardin. Au-dessus encore, du gibier d'eau est transporté dans des cages ().

Le mur Est

Situé à l'extrémité du vestibule, cette paroi nous offre une image en grande taille du vizir, accompagné de son épouse ( et ). Leurs têtes sont manquantes, mais on voit qu'ils se tiennent la main, geste affectueux qui révèle leur proximité, et que nous retrouverons, avec de subtiles variations, ailleurs dans la tombe.
Le couple, dont l'attitude est cérémonieuse, est tourné vers le Nord, et s'apprête à pénétrer plus avant dans le monument.
Les époux sont précédés, sur six sous-registres, par une cohorte de serviteurs et de porteurs de palanquins.
Après l'achèvement de la décoration, une ouverture a été pratiquée dans la paroi, afin de creuser une sorte d'antichambre, détruisant au passage la portion Sud des trois sous-registres inférieurs de serviteurs.

CHAMBRE A2 (annexe de A1)

La pièce mesure environ 2,5m d'Est en Ouest et 2,1m du Nord au Sud. Le sol est rehaussé par rapport au reste de la tombe. La hauteur de l'entrée n'est que de 2m, une largeur de 0,60m et une profondeur de 0,75m. Les murs du passage, comme ceux de la pièce, sont restés anépigraphes, et leur surface n'a même pas été bien dégrossie.
Comme nous l'avons déjà vu, rien ne justifiait l'ajout de cette pièce, hormis la volonté du propriétaire d'employer le moindre recoin du mastaba.
Selon Daressy, cette pièce a été réalisée au-dessus d'un puits de quatre mètres de profondeur, dans lequel n'ont été retrouvés que des débris de vases en calcite ou en argile.