CHAMBER A13

C'est la plus grande pièce du mastaba, mesurant 11,60m d'Est en Ouest, pour une largeur Nord-Sud de 9,20m. Le vaste plafond est soutenu par six piliers.
On pénètre dans la pièce en tirant vers soi une porte dans A11. Cette entrée se situe presque au milieu du mur Sud. Comme nous en avons maintenant l'habitude, ce passage est décoré de chaque côté de serviteurs qui se dirigent vers l'intérieur, au nombre de quatre par rang, apportant des offrandes.
Il en persiste deux registres à l'Est, et seulement la moitié d'un à l'Ouest.

La quantité de décoration restante est très variable, allant d'un demi registre inférieur sur le mur Sud, à la quasi totalité du registre sur le mur Nord.

Ce qui frappe immédiatement le visiteur qui pénètre dans la pièce, c'est la grande et majestueuse statue de Mererouka qui se dresse dans une niche du mur Nord.
A sa droite, une ouverture donne dans les appartements de son fils, tandis qu'à l'autre extrémité du mur se trouve l'ouverture vers les magasins A14-A21.
Fait remarquable, au milieu de la pièce, entre les deux colonnes de piliers, on trouve au sol une pierre faisant saillie, qui servait à attacher le bétail qui allait être sacrifié au vizir ().

Cette pièce représentait la partie centrale du culte funéraire. Imaginons un instant : cette grande pièce, dans une semi-pénombre, éclairée par quelques torches aux lueurs vacillantes, et pleine des vapeurs d'encens ; les prêtres faisant leurs incantations, la famille déposant les offrandes…L'effet magico-religieux recherché fonctionnait à plein.
Le fils de Mererouka (sans doute déja du vivant de son père) ne s'y est pas trompé en choisissant un mur de cette pièce comme entrée de ses appartemments (). Le vizir y trouvait également un intérêt : les visiteurs avaient certainement commencé par aller faire quelques offrandes devant les fausses portes des chambres A8 et A11 et lorsque, après la mort du fils, ils rendraient le culte à ce dernier, ils devraient obligatoirement passer à côté de cette statue ; et il y a fort à parier qu'ils lui faisaient au moins une libation ou une récitation de formules.

Mur Sud

Section Est : Cette zone, à gauche de l'entrée, constitue en fait la fin du mur Est, et conclut son programme décoratif.
Le grand bas-relief, dont il manque le haut, montre Mererouka debout sur une embarcation en roseau, avec son épouse agenouillée à ses pieds ; derrière lui, à la partie basse des registres (), se tient un de ses fils et son frère Ihy. Le fils porte le titre de "ami unique, prêtre-lecteur" ; son nom est presque effacé, mais on peut encore lire "Memi". Au dessus se trouvaient au moins deux rangées de trois serviteurs.
Devant Mererouka, un oiseau a édifié son nid dans les roseaux de la rive, parmi lesquels on trouve également un ibis. Un crocodile, à la mâchoire bizarrement dessinée, dévore un des poissons qui nagent dans le filet d'eau qui s'étend tout au long de la section basse du mur. Une scène de pêche au harpon se déroule à proximité, les pêcheurs ayant embarqué sur un autre petit bateau : il n'en persiste que le frêle esquif, les pieds des hommes, et les barbes des harpons.

Section Ouest () : C'est ici que commence la décoration de la chambre. Il subsiste seulement la moitié d'un registre inférieur, mais c'est suffisant pour avoir une idée de ce qui se passe.
A côté de l'entrée se trouvent les pleureuses ; elles environnent l'officiant, un prêtre lecteur vêtu d'une peau de panthère. Un texte dit : "Oh Meri, monseigneur, l'honoré, puisse Anubis te glorifier".
Devant eux, de nombreux serviteurs portent vers le bateau une sorte de coffre, probablement très lourd. Remarquons au passage le type de représentation : trois hommes sont figurés à l'avant et trois autres à l'arrière, tous tenant une barre. Mais, derrière le coffre ont été figurées cinq paires de jambes, et les mains agrippées au rebord. On ne voulait pas masquer le coffre, et donc aucun porteur n'est représenté devant lui. En tenant compte de ces conventions, et de l'absence de perspective, on peut conclure que ce coffre était porté par pas moins de 22 personnes !…Il est précédé par deux officiels, un homme tenant un spectre dans sa main droite, et devant lui, un autre personnage très mutilé. Une femme (probablement une épouse) et encore deux officiels suivent le cortège.

La scène suivante () montre l'embarcation, ainsi que les trois barques chargées de la tirer. Ces dernières comportent chacune respectivement 14,13 ou 12 rameurs par bord, auxquels s'associe un homme tenant la barre gouvernail à l'arrière, et deux personnages debout à l'avant, dont un sondeur. Afin de varier le style, et de bien représenter le mouvement, a varié le rythme de nage des rameurs.
A gauche (derrière) de la barque du maître, une petite scène étrange montre des hommes tombés à l'eau. Duell pense qu'il s'agit des hommes qui ont poussé la barque depuis le rivage pour son départ.
Ensuite vient une scène –probablement - située sur le lieu d'accostage de la barque (), commentée par un petit texte, montrant le matériel funéraire déjà débarqué : "Fournitures pour l'artisan et le prêtre-lecteur". Devant, on transporte encore le grand coffre déjà mentionné, mais cette fois, les deux officiels le suivent au lieu de le précéder.
Finalement, le but du voyage apparaît, sous forme de l'entrée de la tombe, devant laquelle se tient un prêtre lecteur. Devant lui nous trouvons, de gauche à droite, des pleureuses, trois danseuses, et une femme agenouillée qui sort un pain d'une caisse et va le donner au prêtre ().

Six blocs ont été replacés plus haut sur le mur, dont trois appartiennent probablement au mur Ouest ( et ). De gauche à droite, en commençant par le rang de quatre, on trouve
- noms et titres de Mererouka et de son épouse
- idem, associé à l'extrémité d'un bateau et un texte de scène d'offrande (mur Ouest?)
- Au dessus de l'extrémité d'une barque se trouve un texte de salutation à Mererouka prononcé par des officiels du cimetière (mur Ouest?)
- dans le registre supérieur, sous une frise de khakhérous, des titres et noms du vizir, avec des serviteurs sur la droite.

Mur Ouest

À gauche, le défunt est accompagné de deux de ses fils (). Celui qui lui fait face a été volontairement mutilé ; il s'agissait probablement de Memi-Pepyankh. Celui derrière lui n'a pas été identifié.

Puis, séparé de la scène précédente par une ligne verticale, nous trouvons le couple formé par le vizir assis et sa femme agenouillée à ses pieds () ; ils regardent les bateaux situés plus à droite. Dans le registre sous-jacent, de nombreux serviteurs s'avancent vers le bateau.
Il est vraisemblable que la scène de navigation ait occupé tout le reste du registre, jusqu'à l'entrée de la chambre A14 ; en effet, on trouve à ce niveau, dans le second registre, l'extrémité d'un bateau qui, voile repliée, descend le courant. L'extrémité du registre du bas montre plusieurs bateaux qui, eux, remontent le fleuve, se dirigeant vers le vizir, avec leurs voiles déployées et des rangs de rameurs en action.

Bateau #1 ( et ) : le mât est double et soutient une grande vergue horizontale où l'artisan a représenté un petit singe (). On remarquera le haubanage des mâts, à la fois latéral et longitudinal vers l'arrière. Des découvertes récentes ont montré la grande habileté des Anciens Égyptiens dans la réalisation de cordes de modèle varié (). Deux marins manœuvrent les avirons de gouverne. Au milieu du vaisseau, une petite construction légère avec des tentures protège Mererouka. Mais, selon la convention égyptienne, on doit pouvoir le voir tout de même. Aussi est-il représenté derrière l'édifice, assis. Il n'en reste pas grand-chose aujourd'hui. Au dessus du bateau se trouve un texte : "Que ce vent est bon, mon ami! C'est un bon départ (venant) d'Hathor, l'aimée du bel Occident"

Bateau #2 ( et ) : Mererouka, debout, regarde les marins s'activer autour du mât. A la proue, un serviteur prépare le lit du maître, semblant tendre le cadre. Il dépose un repose-tête à l'avant (). Le texte d'accompagnement de deux lignes dit : "Cet ('Or' a) la beauté de la belle chose (céée). La belle chose, elle va à, la Maîtresse du sycomore. En paix, en paix! vers les montagnes de l'Ouest".

Bateau #3 ( et ) : Mererouka apparaît assis sur le pont, sur un siège bas. Une petite ligne de texte est associée : "Une bonne route vers le bel Occident, en paix".

Bateau #4 ( et ) : De nouveau le vizir est assis sur le pont. La vergue du bateau (et de celui qui le suit), n'est soutenue que par un mât unique, et l'esquif n'est gouverné que par un seul homme ; il est donc clair qu'il s'agit d'une embarcation plus petite. On peut lire une injonction au rameur : A tribord, vers le bel Occident!"

Bateau #5 ( et ) : c'est le dernier des bateaux remontant le Nil, et qui approche de la zone de débarquement. Le vizir est encore assis sur le pont. Il n'y a aucun texte d'accompagnement.
On remarquera, au dessus du cinquième bateau ( et ), l'intrusion dans le registre de trois hommes provenant de la droite, et qui semblent pressés ; des messagers peut-être ? Ils tiennent un stick de la main gauche. Ils sont suivis par un homme portant d'une main une grande canne de fonction, et de l'autre deux laisses auxquelles sont attachés deux chiens Sloughy, dont la taille est disproportionnée ( et ).
Au dessus de cette scène du bateau 5, et donc comme elle au contact de l'ouverture vers A14, persiste une portion d'un second registre. Elle montre un bateau naviguant en sens opposé, vers Mererouka qui est assis à l'extrémité Nord du mur. De ce dernier, et de sa femme agenouillée, ne restent que les pieds, ainsi que ceux du fauteuil. On remarquera sur le bateau l'homme qui s'approche apportant un oiseau. Texte au dessus de l'homme : "Ceux-ci sont pour le Ka de Meri, l'honoré d'Anubis". Texte sur une ligne au dessus du bateau : "Ô homme, rame pour Meri, l'honoré des dieux".

L'étude de la portion de paroi disparue montre qu'elle aurait pu contenir une vingtaine de bateaux sur cinq registres.
L'ensemble pourrait correspondre au pèlerinage en Abydos. En effet, le voyage se fait dans les deux sens, et Mererouka est manifestement bien vivant, et a été préservé sur tous les bateaux encore visibles. Il ne s'agit donc pas d'un transport mortuaire.

Mur Nord

Grâce à la bonne conservation de cette belle paroi, nous pouvons mieux comprendre les interrelations voulues par les prêtres qui l'ont conçue. Il est ainsi possible de la subdiviser en sept parties, réparties entre la statue, avec quatre scènes à sa gauche et deux à sa droite. Comme nous l'avons déjà dit, la paroi a été percée (et son relief donc détruit) à l'extrême droite (Est) pour l'édification des pièces appartenant à Meryteti.

Scène 1 () : Près de l'extrémité gauche, nous trouvons Mererouka assis dans un palanquin porté par douze hommes. Trois autres le précèdent, bras en travers de la poitrine ; enfin, trois derniers le suivent : le premier tient en mains un stick et un rouleau, le second porte un coffret, le troisième simplement une longue canne. Sous le palanquin se trouvent trois nains, nus, avec un singe apprivoisé et trois chiens. Sous l'ensemble, treize membres de la famille sont représentés, avec de nombreux frères et fils.

Scène 2 () : Mererouka tient la main à deux de ses fils. Le cartouche qui servait à écrire le nom de l'un d'entre eux persiste focalement et permet de lire la terminaison "ankh", aussi ne peut'il s'agir que de Pepyankh. Il est décrit comme prêtre-lecteur. Le second fils, également prêtre-lecteur, mais aussi comme "ami unique" est identifié comme Apref, dont c'est la seule apparition dans le tombeau. Remarquons qu'il n'est pas explicitement désigné comme "fils", mais on ne voit pas, dans cette scène, comment il pourrait en être autrement.

Scène 3

 :elle est subdivisée en six registres superposés () :

- Premier registre ( : gavage des hyènes. Au milieu du registre, deux animaux, dont les pattes sont liées (droite) ou tenues fermement (gauche), sont retournés sur le dos, tandis qu'un homme leur enfourne des boulettes de viande et de volailles. On imagine la dangerosité de l'opération ! A gauche, un animal est amené vers le lieu de gavage, tenu au cou par une corde, et on peut remarquer qu'il a le ventre "plat". À droite au contraire, l'animal s'éloigne, gavé ; il n'a plus besoin d'une contention, et son ventre s'est clairement arrondi…
- Second registre () : cinq gazelles et antilopes. On remarque la diversité de forme des cornes, qui traduit celle des espèces : cornes droites pour la première, en lyre pour la seconde, légèrement redressées pour la troisième, très recourbées, presque jusqu'au garrot pour la quatrième ; enfin la cinquième et dernière, plus fine, à des cornes tournées presque à 90°.
- Troisième registre () : un premier bœuf pose un genou en terre pour boire à un vase, tandis que les trois autres, allongés, pourraient sembler ruminer si l'on ne voyait un homme les nourrir à la main.
- Quatrième registre () : Un bouvier conduit quatre bœufs blancs tachetés de noir vers une mangeoire, un autre cinq bœufs tachetés de marron. Derrière un, le chef bouvier dirige un bœuf gras sans corne vers sa mangeoire particulière.
- Cinquième registre () : quatre gazelles à longues cornes torsadées sont allongées à terre, et sont nourries par la main d'un homme assis. On voit ainsi nettement le second à partir de la droite tenir en main une touffe végétale.
- Sixième registre () : il s'agit du registre haut qui montre une scène de construction navale. Des ouvriers équarissent le premier à l'aide de haches, ou percent des trous dans des planches ; un homme mesure à l'aide d'une corde la longueur du second esquif, tandis que le maître charpentier détermine, à l'aide d'un fil à plomb, l'emplacement du mât.

Scène 4 () : Mererouka sort de la niche à sa droite, l'air majestueux, grande canne de fonction d'une main, pièce de tissu serrée dans l'autre. Devant lui se trouve Sesheshset, debout, respirant sa fleur de lotus ). Derrière le vizir se tient sa mère, elle aussi identifiée par son nom : Nedjetempet (). Nous avons ici la première des trois scènes du mastaba où elle est représentée ; les deux autres se situent de l'autre côté de la niche, et à l'extrémité Sud du mur Est.
La partie haute, manquante, aurait comporté des litanies de titres du défunt.

Scène 5 () : il s'agit de l'impressionnante statue de Mererouka, d'environ 2m de haut, que l'on voit immédiatement quand on rentre dans la pièce depuis le mur opposé.
Le vizir porte un grand pagne empesé et une grosse, mais courte, perruque ronde. La main droite pend le long du corps, la gauche également, mais le poing est serré autour d'un petit rouleau. On a longtemps décrit cela comme une preuve de force, destinée à faire saillir les muscles du bras. Mais on sait aujourd'hui que la signification réelle (qui n'exclut pas forcément l'autre) est la suivante : le défunt tient en main, pour l'éternité, l'acte de propriété de son monument, ce qui lui donne un fondement juridique qui doit, entre autres, empêcher le monument d'être usurpé ou contesté.
Pour preuve cette statue : le rouleau n'aurait pas été porté par la main gauche, mais par la droite (ou les deux) s'il s'était agi de montrer une musculature. Et ce, même si d'aventure Mererouka avait été gaucher car ce trait physique hors norme n'aurait pas été pris en compte.

La statue est adossée à une niche ménagée dans la paroi, qui a valeur de chapelle ; elle est d'ailleurs entourée d'une "moulure" semi-cylindrique de chaque côté. Celle-ci est accompagnée d'une colonne verticale de texte rappelant encore les titres du vizir, et se terminant du côté droit par son nom de Mererouka, et du côté gauche par celui de Meri. Le bandeau horizontal au bas de la statue porte aussi des titres.

Devant la chapelle se trouve une table d'offrandes en albâtre (calcite), placée sur un piédestal, et à laquelle on accède par quatre marches. La table, en forme de signe "hotep", est également inscrite de titres du vizir, qu'on retrouve aussi sur le piédestal.

Scène 6 () : il s'agit d'une scène en miroir de la scène 4, le défunt avec sa femme et sa mère (). A la différence de la première, cette scène est complète et comporte onze colonnes de hiéroglyphes avec les titres et les deux noms de Mererouka ().

Scène 7 ( et ) : Cette dernière portion de paroi comporte des scènes d'activités diverses, distribuées en six registres. Elles s'interrompent à l'endroit du creusement de l'entrée vers la première pièce dédiée à Meryteti.
Remarquons que la hauteur de la porte n'est que de deux mètres, ce qui n'a donc mutilé que le registre du bas, ceux du haut restant intègres, coupant en deux verticalement les deux sous-registres.
Les textes y sont essentiellement constitués de bribes de conversations

Premier registre. Tout en bas, à gauche (), se tiennent trois hommes dont le bras droit croise la poitrine ; à leur droite (), ce sont deux hommes munis d'un long bâton. Au-dessus, à gauche, se trouvent quatre enfants, nus, avec la longue mèche de leur condition sur le côté du crâne ; à leur droite se tiennent deux hommes nus, dont l'un porte un enfant.
Second registre. Ce registre croise l'ouverture, montre d'abord quatre jeunes femmes exécutant des mouvements acrobatiques, sans doute dans le cadre d'une danse (). Quatre autres artistes, se faisant face deux à deux, font différents gestes tout en tenant en main, soit un miroir, soit un instrument constitué d'un manche se terminant par une main, et qui faisait un bruit de castagnettes. Enfin viennent deux derniers danseurs.
Troisième registre. Un homme, mains derrière le dos, est escorté de six hommes nus portant des pièces de bois qui se terminent soit par une main, soit par une plume.
A droite, un homme accroupi à terre, reçoit, à la tête et aux jambes, des coups de pied de quatre individus, tandis qu'un cinquième observe.
- Quatrième registre. Il représente des exercices de gymnastique. À gauche, le premier groupe comporte trois hommes portant un enfant sur leurs bras. Texte : "Suis ton coeur. Voici le groupe qui t'apporte 'celui qui est sur le cou'".
Le second groupe comporte six hommes répartis en deux équipes, et qui luttent. Le texte en deux parties proclame : "Tes bras sont plus puissants que les siens, (aussi) tu n'es pas aussi faible que ton adversaire!", "Mon équipe est plus forte que la tienne ; accroche toi à elles (mes mains), camarade!". Puis viennent trois coureurs, et enfin deux individus assis dans une position bizarre. Au dessus des coureurs : Résiste fermement! Vois, j'arrive, mon ami!.
Cinquième registre. Ici, nous pouvons voir sur la gauche deux serviteurs apportant des oiseaux. Le reste du registre ne comporte plus que la partie haute de scènes qui se passaient sous des arbres.
Sixième registre. Il n'en reste qu'un petit bout en bas, à gauche, avec des serviteurs amenant encore des oiseaux d'eau.

Mur Est

La paroi est divisée en trois scènes. Celle de droite tourne autour de Mererouka et sa femme ; celle de gauche implique en plus sa mère ; enfin, au milieu, plusieurs registres sont dévolus à des scènes d'agriculture.

Scène 1

(à droite, côté Nord)

Le vizir et son épouse sont assis côte-à-côte, tournés vers le Sud, jouant à un jeu de damier posé sur une petite table ( et ). Un homme, représenté à plus petite échelle, est l'adversaire au jeu. De sa main droite, il soulève un pion, et s'apprête à le déplacer. Seul le "i" final de son nom persiste, et il pourrait donc s'agir du fils Meryteti, ce qui serait assez logique puisque cette scène de jeu a un sens symbolique fort. [un article sera publié…dans quelque temps, sur la signification des jeux de damier en général, et du Senet en particulier]. En dessous de lui, trois serviteurs approchent du couple : le premier brandit deux laitues, le second porte sur sa main droite un panier évasé, sur la saignée du coude droit une grande tige de lotus, et dans sa main gauche un panier "ga" ; enfin, le dernier porte une cage avec trois oiseaux (canards?), et des paniers "ga" à la saignée du coude, ainsi que dans l'autre main.
Sous le siège, dans un sous-registre séparé, onze hommes, probablement des officiels, sont tournés vers le Sud et attendent l'arrivée des porteurs d'offrandes qui, eux, viennent du Nord. Ils prennent des postures variées, et notamment les trois premiers ont les deux bras croisés sur la poitrine. Dans la zone de rencontre, le premier porteur présente de chaque main deux couples d'oiseaux qu'il tient par les ailes.
Devant le couple assis, et formant donc l'extrémité gauche de la scène centrale, nous trouvons des cohortes de porteurs surchargés de denrées les plus diverses.
Remarquons que le registre le plus bas est en continuité avec la zone centrale, tandis qu'au dessus, la limite entre les scènes est matérialisée par un piquet vertical. Il est donc possible que la scène de jeu se soit déroulée sous un dai, ou une construction légère, comme c'est si souvent le cas ailleurs.

Scène 2

Mererouka est debout, regardant vers la gauche ( et ). Il est accompagné de sa femme et de sa mère, selon le même modèle des scènes encadrant la statue sur le mur Nord. Tous regardent les scènes pastorales en face d'eux. Douze serviteurs du Ka se trouvent derrière eux ; le premier du second registre tient en main un long bâton, probablement un parasol. Le premier homme du registre du bas porte les titres : "Inspecteur des serviteurs funéraires, inspecteur des scribes".
Devant le groupe familial, à droite des registres formant la partie centrale, se trouve l'escorte qui le précède. Dans le registre inférieur, un homme tient en laisse deux chiens. Au-dessus, un second homme porte un long bâton qui correspond probablement à un parasol ; il est précédé de deux autres personnages.

Scène 3

Entre les deux groupes précédents, qui occupent chacun une extrémité du mur, se déroulent de nombreuses petites scènes de la vie des champs ; elles sont réparties sur deux registres, dont seuls les trois inférieurs ont survécu en totalité. On remarque que ces scènes centrales ne sont pas séparées des scènes latérales, et qu'il existe même plusieurs chevauchements.

Premier registre (), Lecture de gauche à droite, en débutant après le dernier serviteur apportant des provisions :
- 1) Un homme porte ses sandales de la main gauche, et un inspecteur en face de lui se repose sur sa canne.
- 2) deux hommes empilent des gerbes de blé ; pendant ce temps, deux autres dégagent l'aire à l'aide d'une fourche.
- 3) deux bouviers font traverser à gué leur troupeau. Trois lignes de texte se trouvent au dessus de la scène : "Le bouvier est dans l'eau, au milieu des poissons. Il parle aux Silures, il échange des mots avec les poissons Oxyrrinches. A l'Ouest! Où est le bouvier ? Un bouvier de l'Ouest!".
- 4) un homme force des ânes à traverser un cours d'eau. "Retourner vers eux!"
- 5) deux hommes surveillent leurs animaux pendant la traversée d'un guet. Celui de gauche se tient dans l'eau, et celui de droite sur la terre ferme (). Ce que dit le texte : "Reste près d'eux (les autres boeufs du troupeau) ; je les laisse retourner au milieu (l'aire de battage) ".
- 6) deux hommes nettoient un tas de blé en le battant à l'aide de branches, tandis que d'autres s'attaquent à l'aire avec des fourches (). Une meule a été décorée et une branche de palmier placée à son sommet.
- 7) Deux femmes tamisent le grain à l'aide d'un tamis, ce qui est plutôt rare (). La scène est décrite : "Vanner l'orge" et Balayer l'orge (pour la ramener) "

Second registre

(), de droite à gauche:

- 1) Le blé mûr est arrivé à une belle hauteur, et des paysans coupent les épis à l'aide d'une grande faucille (on a retrouvé des exemplaires de ces faucilles, qui étaient faites de bois, dans lequel on incrustait des silex). A cette époque, la coupe était haute, laissant un haut chaume sur place. Quelques siècles plus tard, une coupe basse aura remplacé celle ci.
Des oiseaux sont en train de picorer les grains tombés au sol () ; ils ne sont pas les bienvenus, et sur la partie droite, des hommes essaient de les attraper au filet ().
Du côté gauche, presque au bout du registre des coupeurs, un homme debout adoucit le travail de ses camarades en jouant d'une longue flûte (). Dans le texte, les deux moissonneurs qui se tiennent de pert et d'autre du flûtiste, commentent la bonne qualité de l'orge. En avant d'eux, une homme crie "Où es-tu ?", s'adressant peut être à celui qui doit aiguiser sa faucille. L'homme qui coupe l'orge, derrière celui qui attrape l'oiseau, leur dit "Oh hommes, dépéhez vous!". Le personnage qui se tient au milieudes deux derniers moissonneurs les informe qu'il a soif : "Bière pour moi pendant que vous coupez l'orge"; mais les surveillants ont l'oeil, et il s'entend ordonner : "Vanner l'orge!".
- 2) A gauche, trois hommes assis lient des fagots qui sont empilés au-dessus d'eux (). Celui de gauche reçoit, de la part d'un homme debout devant lui, deux "récipients" de forme tronconique, qui lui sont eux-mêmes apportés par d'autres hommes, et qu'un inspecteur semble vérifier : il introduit une tige, comme s'il cherchait à déterminer une hauteur (). La signification de cette scène reste difficile à préciser.
A l'extrême gauche, deux hommes s'éloignent en sens inverse. Le premier porte sur l'épaule une sorte de bouquet, et le second tient clairement dans la main droite quelques épis de la moisson ().

Troisième registre

(), de gauche à droite :

Il montre le transport de la récolte par les ânes.
A gauche, trois hommes, bâtons sur l'épaule, se pressent vers leur collègue qui est en train de bastonner les six ânes récalcitrants devant lui. Hier comme aujourd'hui, il ne fait pas bon être un animal en Égypte…Un autre homme lève son bâton sur l'animal lourdement chargé qui marche devant lui, tandis qu'un autre individu maintien en place la charge entourée d'un filet ()
A côté, un animal est en train d'être chargé, tandis que son maître le maintient en place. Devant, trois hommes s'occupent d'un âne têtu et essaient de le faire avancer (). Peut être ont ils réussi, car on retrouve ensuite un animal bâté tranquillement conduit par un homme qui maintient la charge en place.
Enfin vient un cortège de cinq hommes qui portent des gerbes sur leurs têtes () ; un seul homme les attend, qui s'occupe de les débarrasser de leur charge, qu'il empile derrière lui.
Tous les textes de ce registre sont en rapport avec le transport de marchandises par les ânes. Ces animaux têtus semblent ne pas avoir changé en 4000 ans!… On imagine les ordres qui claquent : "Allez, toi, allez!", "Accroche toi à lui, mon ami!", "Bouge!", "Qu'est ce que tu as, toi !!!, bouge!", et même un ordre intraduisible donné par un homme exaspéré, qui s'apprête à frapper l'animal.

Quatrième registre

() :

Seule la partie la plus basse du registre a survécu, montrant le labour de la terre par un araire tiré par des bœufs.

Les piliers

Sur toutes les faces des six piliers se trouvaient, à l'origine, des représentations de Mererouka. Sur leurs faces Nord et Sud, il regarde la zone entre l'entrée et la statue. Sur les faces Est et Ouest, il regarde au Nord. Sur les six piliers, seul le 3 a conservé son texte, sous forme sous forme de huit colonnes sur les faces Est et , et neuf sur celles du et du Sud.
Les piliers 1,4 et 6 ne portent plus que les jambes du vizir.
Sur le pilier 2, la figure de Mererouka est visible, mais le texte a disparu.
Il ne persiste qu'environ un mètre de hauteur du pilier 5, sans image.
Le texte du pilier 3 comporte, comme on s'y attendait, des titres du défunt, très répétitifs.

Les représentations, elles, montrent quelques variations (voir ) : parfois il porte une perruque longue et tressée (faces 2S, 2O, et 3O), parfois il s'agit d'une courte perruque non travaillée (faces 2N, 2E, 3E et 3S).
Sur cinq faces (1O, , 3S, 4N et 6E), il porte un grand pagne long, tandis qu'ailleurs il s'agit d'un pagne court, ne dépassant pas le genou.
Sur cinq faces encore (1E, 2S, , 4O et 6N), il porte la peau de panthère de prêtre-lecteur par-dessus son pagne court, la queue lui en pendant entre les jambes. Cette peau est bien détaillée, avec l'attache sur l'épaule et la pièce de poitrine. Une fort belle illustration en a été réalisée par Duell et a servi de à son livre.
Mererouka tient toujours sa longue canne de fonction devant lui. Parfois il porte en sus un sceptre dans l'autre main (faces 2S, 2N, 3N, 4O, et 6N), tandis qu'ailleurs il serre une pièce de tissu pliée. (faces 2N, 2E et 3E). Une seule fois (dans la limite de l'imagerie restante) il a la main vide, sur la face Sud du pilier 3 ().
Une seule fois également, le vizir est accompagné par son fils Meryteti, sur la du second pilier.

CHAMBRES A14-21

Toute cette zone Nord-Ouest est occupée par des magasins. Ce qui est appelé chambre A14 et A16 sont en fait des corridors.

A14 : on y pénètre depuis A13 par une ouverture basse (1,60m seulement) mais de largeur habituelle (0,70m). Une fois la porte poussée, on entre alors dans une pièce de 4,40m de long, mais d'à peine 1m de large. A son extrémité, l'axe de la pièce opère une rotation de 90° pour aller vers le Sud, devenant alors A16. Cette nouvelle pièce à 6,60m de long pour 1,40m de large.

A15 : on entre dans ce magasin depuis le milieu du mur Sud de A14. Il mesure 2,10m de long (Est-Ouest) et une largeur de 1,90m. Une ouverture a été pratiquée dans le mur Sud, exactement en face de l'entrée, établissant ainsi une communication avec A9 (par son mur Nord).
On accède à tous les autres magasins par A16.

Pièces A17-19 : elles ont toutes les mêmes dimensions, soit 2,30m de longueur d'Est en Ouest et 1,50m de large.

A20 et A21 : ces deux derniers magasins sont accessibles par l'extrémité de A16. En fait, il existe une quasi-fusion entre A20 (qui a les mêmes dimensions que A17-19) et A21, pièce plus petite et plus irrégulière. Dans l'antiquité, une ouverture avait été pratiquée entre le mur Est de A20 et le mur Ouest de A9 ; il semble qu'elle ait été rapidement rebouchée.

Aucune de ces pièces ou corridors n'a été décorée, y compris A21. Ceci prouve bien que, à l'origine, cette pièce était considérée comme n'en faisant qu'une avec A20, et que leur différenciation date de Daressy et Duell.
Seuls quelques inscriptions existent au dessus des portes donnant en A15 et en A17-20 ; elles donnent l'usage auquel était destiné la pièce, et précise qu'il s'agit de magasins "de seconde catégorie". Par ailleurs, toutes les portes s'ouvrent vers l'intérieur des pièces respectives.