La salle principale

() Elle est à peu près rectangulaire selon un axe nord-sud, et mesure 7,10 × 3,35m : les photos ci-dessus sont un peu trompeuses car elles laissent imaginer une pièce plus grande qu'elle n'est en réalité. Le plafond, bien aplani, se trouve à 2,60m de hauteur. Il est peint en rouge pour imiter le prestigieux granit d'Assouan.

L’entrée se fait par la porte décrite précédemment, située dans la partie sud de la paroi est. Une cavité dans le sol, sur la gauche, marque l'emplacement pour un battant de porte ouvrant vers l'intérieur et il existe un évidement carré en haut, à droite, pour le verrou ().

Du côté nord (à droite en entrant) se trouvent deux piliers, ménageant trois ouvertures. Celles de gauche et de droite ont été probablement bouchées après l'achèvement de la décoration de la chapelle, l'accès à la salle nord n'étant possible que par l'ouverture centrale, autrefois fermée par une porte de bois à deux vantaux ouvrant vers l'extérieur (vers le sud), comme en témoignent les rainures encore visibles sur le sol.

Du côté sud (à gauche) on est frappé d'emblée par les trois niches à statues creusées dans la paroi.

En face de l'entrée, le mur ouest comporte une zone pleine à gauche, tandis qu'à droite un pilier central délimite deux ouvertures qui donnent accès à la salle d’offrandes ouest ().

Les quatre parois de la salle principale sont entièrement décorées de reliefs et d'inscriptions, pour la plupart en bon état de conservation, même si la peinture a souvent disparu.
Au sommet des quatre murs se trouvait à l'origine une bordure décorative noire formée de fleurs stylisées sous forme de tridents (). Cette frise est préservée le long de la majeure partie des murs est et nord, et partiellement le long du mur ouest.
Une large zone peinte en noir s'étend depuis le bas de la zone décorée jusqu'au sol. Elle est limitée en haut par une épaisse bande rouge, doublée d'une ligne noire par dessus ; cet aspect est bien visible sur les piliers nord et le mur ouest ().

Mur est, partie nord (à gauche de la porte)

() La paroi mesure 4,24m de long, et la portion décorée occupe une hauteur de 1,35m. Elle est divisée en deux parties très inégales et sans rapports entre elles.

1) - Le prince Kaouab

()

Rappelons qu'il s'agit du fils de Khéops, le père de Meresankh, qui aurait dû hériter du trône.

Il est représenté comme un homme corpulent avançant d’un pas décidé vers la salle des dix statues, déconnecté du reste des scènes de la paroi. Il s'agit peut-être d'une représentation réaliste, car le visage, bien individualisé, traduit un homme d'autorité : front haut, lèvres charnues esquissant une moue, nez busqué. Il est difficile de dire s'il porte ses cheveux naturels ou une perruque. Vêtu d'un grand pagne non plissé qui descend sous le genou, il porte un collier formé de rangs de perles régulières, figurées sous forme de bandes bleues et blanches ; par dessus pend une chaîne de perles de tailles variables, qui se termine par une amulette de cœur, et enfin, ses poignets sont serrés dans des bracelets. Dunham écrit : "Barrant la poitrine, sous les perles et la chaîne, on trouve trace de la large bande diagonale blanche de prêtre lecteur" : même à fort grossissement, nous n'avons pas été capables de la distinguer.
Dans sa main droite, il tient une longue canne jaune et dans la gauche un tissu plié.
Au-dessus de sa tête se trouve une inscription en six colonnes : "Son père, le prince, le fils aîné du roi, de son corps, le prêtre lecteur en chef, directeur des offices divins, l'assistant de Douaou, Kaouab".

2) - Meresankh et sa mère

La scène se situe à droite de Kaouab et occupe la hauteur de deux registres. Là où on s'attendrait à trouver la (ou les) reines assises, en train de regarder le défilé des offrandes, nous les trouvons debout sur une embarcation en roseaux, accomplissant le rituel de tirer les papyrus dans un marais : "Sa mère, la fille du roi de Haute et Basse Égypte, Kheops, la grande favorite, Hetepheres. Sa fille bien-aimée, celle qui voit Horus - Seth, la grande favorite, Meresankh". Il est extraordinaire que, onze siècles plus tard, on retrouve le pharaon Ay, successeur de Toutankhamon, en train de faire le même geste ().

Le marécage

C'est un milieu liminaire où se déroule une grande partie de l’activité des habitants de Moyenne et surtout de Basse Égypte : la pêche, bien sûr, sous différentes formes, la chasse au gibier d’eau à l’aide d’un bâton de jet ou au filet hexagonal, mais aussi certaines activités ludiques comme les joutes de mariniers. Par ailleurs, la zone qui sépare le marécage de la terre ferme constitue un lieu de pâturage idéal. Enfin, certains travaux qui dépendaient des marais ne pouvaient être exécutés qu’à proximité de ceux-ci, notamment la récolte des papyrus, des lotus et des roseaux puis leur utilisation pour fabriquer différentes choses. Tout cela est présent dans le décor.
Grouillant de vie cachée, le marais joue aussi un rôle symbolique : il représente le milieu primordial aquatique, assimilé au Noun, les eaux primordiales. Dans ce milieu, qui rappelle le liquide amniotique, la défunte va devoir faire venir à elle la déesse Hathor. Pour cela, elle tire sur les tiges de papyrus dont le froissement des ombelles produit une sorte de bruit de crécelle qui est censé faire sortir la déesse hors du marécage afin qu'elle attire la défunte dans son giron (ce qui explique pourquoi les prêtresses d'Hathor agitent un sistre qui produit un crissement proche). Le texte qui l'accompagne est clair : " (elle) tire les papyrus pour Hathor dans les marais avec sa mère. Elles voient toutes les bonnes choses qui sont dans le marais".
Les scènes se déroulant dans les marais font allusion aussi au lieu de la naissance et de l’enfance d’Horus qui, à l’Ancien Empire, se situent dans les fourrés de papyrus. Dans la scène tirage du papyrus effectué par Meresankh et sa mère, scène peu réaliste comme on l’a vu plus haut, il s’agit pour le défunt de s’assimiler à Horus, rétabli dans sa fonction de roi de Haute et Basse Égypte. On y trouvera une allusion, plus tard, dans la pyramide d'Ounas (fin de la Ve dynastie) : "Formule à réciter : C'est ledit Ounas qui a inondé la terre sortie du lac ! C'est ledit Ounas qui a tiré (agité ?) la plante de papyrus ! C'est ledit Ounas qui a apaisé le Double Pays ! C'est ledit Ounas qui a unifié le Double Pays !" (Textes de la pyramide d'Ounas, PT 388 a-b, in Claude Carrier, tome I, p. 143).

La reine Hetepheres est à l’avant de l’embarcation

Elle est coiffée d’une longue perruque et vêtue d’une robe blanche à bretelles descendant jusqu'aux chevilles. Elle porte un tour de cou, un large collier, des bracelets et des périscélides (anneaux de cheville). Tournée vers la droite, elle tire sur des tiges de papyrus des deux mains. À ses pieds se trouve un petit garçon nu, anonyme, avec la natte de l'enfance sur le côté, qui tient une fleur de lotus et s’accroche à la jambe de la reine.

Meresankh se tient derrière sa mère

Elle est coiffée d’une courte perruque noire cerclée d'un bandeau décoré se terminant par un nœud et deux pendants, une exception dans le décor de la tombe. Elle porte un tour de cou, un large collier, des bracelets et des périscélides. Sa longue robe à bretelles est richement décorée au-dessous de la poitrine par un motif perlé. De la main droite, elle agrippe une tige de papyrus et de la gauche elle enlace sa mère par la taille.

À la poupe, un marinier contrôle l'embarcation et la fait avancer avec une longue perche noire. Il porte une fleur de lotus blanche autour du cou et une ceinture blanche de laquelle pendent des bandes de tissu. La proue de la barque s’enfonce dans le fourré de papyrus.
Au-dessus de celui-ci, au sommet du mur, se trouve une étroite ouverture de 53 cm de long et 9.5 cm de haut, destinée à donner un peu de lumière à la salle ; hélas, l'humidité qui s'est infiltrée par là a partiellement ravagé le mur au-dessous et effacé toutes les couleurs ().

3) - Les quatre registres de droite

Les deux registres du haut s'étendent depuis la scène des marais jusqu'à la porte, les deux suivants passent sous cette scène.

Registre 1 (en haut)

Il s'agit de la procession de treize domaines funéraires, dont le nom est inscrit verticalement devant autant de porteurs et porteuses d’offrandes, chacun ayant sur la tête un panier en équilibre, maintenu de la main droite. Il faut comprendre que les produits de ces domaines appartiennent à la défunte et assureront la pérennité du service funéraire. Les porteurs se dirigent vers la gauche.

(1) "La ferme de Khéops". Femme portant un oiseau sur le bras gauche. Cette représentation est endommagée par l'humidité provenant de la fenêtre du dessus.
(2) "Le chemin de Khéops". Homme, bras gauche ballant.
(3) "Les offrandes de Khéops sont parfaites". Femme portant un bâton dans la main gauche et des fleurs de lotus dans le creux du bras gauche.
(4) "Bien nourri est le ka de Khéops". Homme conduisant un veau par une corde tenue de la main gauche.
(5) "Création de Djedefrê" (ou Radjedef). Femme tenant un fagot de bois de la main gauche et un panier sur le bras.
(6) "La berge du canal de Khéops". Homme, conduisant de la main gauche une hyène en laisse.
(7) "Le bateau d’abondance de Khéops". Femme, portant un bâton et des fleurs de lotus (comme 3 ci-dessus).
(8) "La vie de Khéops". Homme avec un petit animal à cornes en laisse tenu de la main gauche.
(9) "Bien-aimée de Khéops". Femme, tenant une oie dans le creux de son bras gauche.
(10) "Khéops est établi sur le trône d'Horus". Homme bras gauche ballant.
(11) "Le champ de Khéops". Femme portant un sac pendu à l’épaule gauche.
(12) "L'île de Khéops". Homme le bras gauche ballant.
(13) "La demeure du ka". Homme conduisant de la main gauche une gazelle tenue en laisse.

Registre 2

a) - Chasse au filet

()

À gauche se déroule une scène de capture des oiseaux aquatiques au filet. L’utilisation d’un piège constitué d’un filet hexagonal permet de capturer un grand nombre d’oiseaux avec une remarquable efficacité. L’interprétation technique du mécanisme utilisé n’est pas simple, car les différentes actions se téléscopent au détriment d’une présentation didactique. On en trouve une étude dans le manuel d’archéologie égyptienne (tome V) de Vandier sous l’intitulé "La chasse au filet hexagonal", ainsi que chez Montet (NB : malgré ces explications, je n'ai toujours pas compris…).
Cette scène, devenue canonique dans le décor des chapelles, est présente dans les tombes à toutes les époques, mais on la trouve également ailleurs, comme dans la salle hypostyle du temple de Karnak ou dans le temple ptolémaïque d’Esna (dans les temples, ce sont Horus, le pharaon et Khnoum qui tirent la corde et Thot qui donne le signal, preuve que cette scène présente un haut degré de symbolisme).

La scène se déroule dans une de ces mares peu profondes qui jouxtent le marais, figurée sous forme d'une étendue d'eau tapissée de lotus. Dans un de ces raccourcis caractéristiques de l'art figuratif égyptien, toutes les phases de l'action se déroulent en même temps. Cinq hommes tirent violemment sur la corde afin de fermer le filet sur l'ordre du chef de chasse, qui transmet ses instructions en tendant une pièce de tissu, avec le commentaire "Faire fonctionner le piège" (). Quelques volatiles, qui ont eu la chance de s'échapper, s'envolent au-dessus du filet, tandis qu'un homme, sur la droite, en saisit d'autres moins heureux. À l'extrême gauche, résumant à lui seul la réussite de l'opération, "le prêtre funéraire Katjesou " présente les prises aux deux reines spectatrices : "Voir la capture des oiseaux dans le marais" dit le commentaire.

b) - Les deux demi-registres de droite

()

Supérieur : "Fabriquer une natte". L'homme assis à gauche est en train de "tirer le papyrus" en s'aidant d'un pied. Les deux autres personnages se chargent des ligatures.

Inférieur : un homme sort un oiseau d'une cage ; les deux autres sont occupés à plumer, avec toujours ce geste qui nous semble un peu précieux, à l'aide de deux doigts, omniprésent à l'Ancien et au Moyen Empire.

Registre 3

Une procession d'oiseaux et de bétail se dirige depuis la porte vers la gauche. À l'avant, un homme fait avancer une grue qu'il tient par le bec d'une main, tandis que l'autre est repliée sur l'épaule en signe de salutation et de respect ; une seconde grue suit la première ; les deux oiseaux ont le cou noir, un bec et des yeux rouges et un plumage détaillé. Viennent ensuite trois oies : la première porte des marques jaune brun sur les ailes et son bec est rouge, les deux suivantes ont perdu leurs couleurs. Tous ces oiseaux font face à gauche et sont de la même taille que les hommes, pour mieux les mettre en valeur.

Vient ensuite un bouvier conduisant un bœuf tenu par une corde (). La peau du bœuf est tachetée de noir, ses cornes sont jaunes, son museau et ses yeux sont rouges. Au-dessus de l'animal est inscrit "Amener un bœuf des champs". Un autre bouvier, la main droite posée sur la croupe du premier animal, conduit de la main gauche un second bœuf de la même couleur () ; cette fois, il est précisé : "Amener un bœuf de l'étable". L'homme suivant est dégarni et émacié, penché vers l'avant. Sa main droite repose sur l’épaule gauche tandis qu'il conduit de l'autre main une vache rouge tachetée, sans cornes, désignée comme "une vache d’offrande". La procession se termine par un quatrième homme, dégarni et barbu, qui porte un pagne végétal, avec de fines nervures quadrillées rouges sur un fond blanc (). Sa main droite est posée sur la croupe de l'animal précédent. Il mène de la main gauche un veau à taches noires sur le dos duquel est posée une natte jaune avec des lignes rouges. La légende dit : "Amener un veau qui a été allaité au doigt". Il s'agit d'une technique qui consiste à introduire un doigt dans la bouche de l'animal, comme une tétine, puis à faire couler le lait dessus.

Registre 4

. Il est formé de deux parties indépendantes

a) - Les scènes sur l'eau

La légende dit : "Sortir du marais avec des fleurs de lotus, par ses travailleurs des marais ; puissent-ils lui apporter toute bonne chose que l'on apporte à une noble dame en tant que travail de la terre". La scène se décompose en fait en deux parties.
Les deux bateaux de gauche rejoignent les récipiendaires des offrandes ( et ) les deux de droite sont occupés à jouter ().

Premier bateau (gauche)  : Il est chargé de paniers, fleurs de lotus et d'oiseaux en cage. Le marinier à la poupe tient d'une main une perche qui plonge dans l'eau, et de l'autre, un lotus enroulé ; tourné vers l'arrière, il donne des instructions au reste de l'équipage. Derrière lui, respirant une fleur de lotus, se tient, négligemment appuyé sur son bâton, un homme que son attitude et son pagne désignent comme un chef. À la proue, un autre marinier pèse sur sa perche pour diriger l'embarcation. Le rôle du dernier personnage est plus difficile à comprendre : tourné vers l'arrière, il brandit une brassée de tiges (?), pour menacer le second bateau dit Dunham. Cela semble bien peu vraisemblable, et peut-être faut-il y voir plutôt un signal annonçant l'accostage imminent ?

Le second bateau, plus petit, est manœuvré par deux hommes : celui de la proue utilise une pagaie, celui de la poupe, une perche. Au centre, un assistant tient un veau qui semble effrayé.

Les deux autres esquifs se font face, engagés dans une joute entre mariniers : un homme du quatrième bateau a réussi à saisir la proue du troisième, et on imagine qu'il la secoue pour faire tomber ses occupants, tandis qu'un de ses compères tire sur une rame qu'il a réussi à agripper. Ces joutes de marinier sont un thème très présent à l'Ancien Empire, puis disparaitront du répertoire des tombes.

b) - La scène de repiquage

()

Immédiatement à droite des scènes nautiques, un chef, désigné comme " (celui) qui dirige la ville", nonchalamment appuyé sur son bâton, observe le travail de ses subordonnés. Trois bergers se tiennent à l'arrière d'un troupeau de moutons à longues cornes horizontales ; d'une main, ils tiennent un fouet, de l'autre, probablement un licou. Un quatrième compère se tient au milieu du troupeau et salue ceux qui viennent à sa rencontre. La légende dit "Faire piétiner les semailles (par un troupeau d'ovins) ". On voit d'ailleurs un paysan en train de "semer les graines", tandis que, sur l'extrême droite, un homme apporte un autre sac de semences.

Mur est, partie sud (à droite de la porte)

() La portion de mur comprise entre la porte d'entrée et l'angle sud-est de la pièce principale mesure 1,60mètre de large et se divise en cinq registres. Il est taillé dans la roche et revêtu d’une couche de plâtre. Une large zone en bas, à droite, a tellement souffert que les scènes sont difficiles à distinguer et encore plus à photographier.
Les deux registres du haut représentent un voyage en bateau et les trois registres inférieurs des artisans au travail, avec une intéressante représentation de métallurgistes.

1) - Les deux registres nautiques du haut

()

En réalité, ils ne font qu'un, les deux bateaux du haut précédant ceux du bas, et tous se dirigeant vers la sortie, à gauche.

Registre 1

Le premier bateau a une coque jaune mais est amputé de sa proue, le bloc sur lequel elle figurait ayant été arraché par les pillards désireux de récupérer la porte. Il possède un pont de bois. Les quatre rameurs ont disparu, mais à la poupe, les deux marins aux avirons de gouverne restent bien visibles. Meresankh (?) tournée vers l’avant est assise sur un siège cubique jaune à petit dosseret, derrière lequel une servante (?) est accroupie, saluant d'une main, tandis que l'autre touche le dossier du siège.

Le second bateau, peint en blanc, est fait de joncs ou de papyrus, car on aperçoit les ligatures à la poupe et à la proue. Trois rameurs (ou plutôt pagayeurs) sont assis à tribord et il faut en imaginer autant à bâbord. Le pilote, penché vers eux, tourne la tête vers l'avant et tient en main une botte de tiges (?) avec laquelle il adresse manifestement un signe au bateau qui le précède. Meresankh (?) est assise sur un siège cubique bas archaïque, dont le dosseret est garni d'un coussin ; elle respire une énorme fleur de lotus qui lui est présentée par la servante accroupie devant elle, qui tient par ailleurs un grand chasse-mouches. Derrière elle, une autre servante tient un parasol. Enfin, à la poupe, un homme manie l'aviron de gouverne (qu'il faut imaginer lui aussi dédoublé)

Registre 2

Le premier bateau a une coque jaune et dispose d'un velum de protection contre le soleil, tendu entre des perches (). On peut imaginer un assemblage en bois léger sur lequel étaient disposés des tissus, ou plutôt des nattes. L'homme qui semble assis sur un toit est en réalité sur le pont. Le bateau est propulsé par onze rameurs (à bâbord). À l'avant, le pilote tient d'une main sa sonde, tandis que l'autre est repliée sur sa poitrine. Au centre, très abimée, une femme est debout. À la poupe, trois hommes tiennent les rames gouvernail.

Le second bateau ressemble au premier, si ce n'est sa figure de proue (). Huit hommes seulement sont aux rames, et deux aux avirons. Le pilote tient sa sonde d'une main, tandis que de l'autre il se protège les yeux du soleil. Un personnage se tient à une des poutres soutenant le velum.

2) - Les scènes d'artisanat

Registre 3

À gauche, le personnage que Reisner a identifié comme "le peintre Rehay", debout sur une petite estrade, est en train de peindre une statue féminine tournée vers la droite ; il tient une brosse d'une main et son bol de colorant de l'autre (). À sa droite, "le sculpteur Inkaf" exerce son art sur la statue en pierre d'une dame assise. Trois hommes tirent, à l'aide d'une corde, un traîneau sur lequel se trouve une statue. Celle-ci est placée dans une chapelle de bois dont les portes sont ouvertes afin qu'un thuriféraire puisse faire un encensement (). L'édifice léger doit bouger lors de la traction, c'est pourquoi un aide, placé à l'arrière, le maintient en place. La dernière scène est à peine visible : trois hommes tirent la statue assise d'une dame, tandis qu'un quatrième verse peut-être une libation dessus vue .

Registre 4

Deux hommes polissent un sarcophage en granit, piqueté de noir et de rouge, en forme de per our, avec un décor en façade de palais . L'un d'eux est monté sur une caisse ou une estrade. L'inscription au-dessus a été lue, sans certitude, "artisan". Vient ensuite une zone abimée, où on peut difficilement dire ce qui se passait, puis un homme est représenté penché, en train de polir un vantail de porte (). Le personnage accroupi que l'on voit ensuite est en train de tailler une fausse porte, sans doute en bois si on se fie à l'herminette qu'il emploie. Enfin, le dernier homme sur la droite, debout, est occupé à scier une planche préalablement serrée contre un mât vertical ().

Registre 5

À gauche se déroule une scène de métallurgie. Quatre hommes, un genou à terre, soufflent sur un brasier avec de longues cannes à bouts évasés ; leur compère de gauche ne coule pas du métal (comme le disent Dunahm et Simpson : sans protection, il se brûlerait), mais semble écraser du minerai ().
La partie droite du registre, divisée en deux sous-registres superposés, est très abimée. En haut, à gauche, deux hommes sont assis en face d'une table basse ou d'un présentoir ; un homme travaille sur un coffre ; il est impossible de savoir ce que faisait le dernier. En bas, on voit les deux ébénistes de gauche en train d'ajuster une chaise à porteurs. L'homme de droite semble occupé avec un coffre.