Mur ouest

Ce mur, long au total de 6,15m, comporte trois parties (depuis le mur sud du fond) : un petit segment de 40cm anépigraphe, un renfoncement de 2m de large, formant la barre horizontale du "L" et enfin un segment de 3,75m qui est le seul à être décoré. Les scènes se répartissent sur cinq registres ; les thèmes sont encore une fois agricoles, en rapport avec la cueillete des fruits, les vendanges, les cultures maraîchères, les oiseaux, la récolte du papyrus (les scènes sont à lire de droite à gauche). Sur quelques dessins la mise en relief a débuté, les autres, notamment du côté gauche, ne sont qu’esquissés. Du fait du manque de recul, il est impossible d'avoir une vue d'ensemble des scènes (, à droite) et il n'existe pas de plan de la paroi (du moins nous n'en avons pas trouvé).

1) - Registre du haut (N°5)

( et )

Il montre la capture d'oiseaux et la récolte de fruits sur des arbres dans un jardin cultivé.

a) - Scènes 1 et 2

Elles représentent une nuée d'oiseaux, parmi lesquels seul le Loriot est aisément identifiable) prise dans un filet tendu sur un arbre. Un oiseleur se fraye un chemin sous le filet pour les capturer, avec la légende "capture des loriots". À côté des arbres, un second oiseleur recueille les oiseaux que lui tend le précédent ().

b) - Scène 3

()

Dans deux registres superposés, on montre comment les loriots capturés sont mis en cage. Deux oiseleurs se tiennent devant les cages et réceptionnent les oiseaux que leur tend un équipier. Au-dessus des cages on voit des loriots dont les ailes sont entravées.

c) - Scène 4

Après la capture dans les arbres, nous avons une scène classique de capture des oiseaux au filet entre deux fourrés de papyrus
Les hommes ont tourné leurs pagnes vers l'arrière, afin d'être plus à l'aise, exposant ainsi leurs organes génitaux, ce qui permet de constater qu'ils étaient circoncis. Ils portent des perruques courtes, bouclées, ce qui est plutôt étonnant dans ce genre d'activité. En effet, on les voit agripper la corde qui va servir à fermer le piège, attentifs, et l'artiste a su représenter la tension qui précède le moment où l'ordre de tirer va leur être donné ( et ). Dans le filet et au-dessus se trouvent un nombre incroyable d'oiseaux, auxquels s’intéressent trois oiseleurs.
L'oiseau aba, mentionné dans la légende : "prise des oiseaux abA au moyen d’un filet par le piégeur de pr-dt" a été identifié comme étant Streptopelia turtur turtur, la tourterelle des bois, très répandue en Égypte ( sur le sujet).

d) - Scène 5

Par un de ces raccourcis qu'affectionne l'artiste égyptien, le résultat de la chasse est représenté dans le même temps que celle-ci. C'est ainsi qu'on voit un homme debout qui tient par le cou dans chaque main trois oiseaux ; nul doute qu'il a été les chercher sous le filet.
À sa gauche, le registre est divisé en deux avec, sur chaque demi-registre, la mise en cage des volatiles, étape finale de la chasse.
Le personnage du haut tient à deux mains une tourterelle qu'il fourre dans une cage () ; au-dessus de celle-ci attend un autre oiseau, incapable de s'échapper, car ses ailes sont attachées. Sur le demi-registre du bas, un oiseleur se tourne vers son compagnon debout et lui dit : "Donne et je prends !", lui signifiant par là qu'ils doivent coordonner leurs gestes pour mettre en cage les volatiles agités qui cherchent à s'échapper.

e) - Scène 6

( et )

Elle concerne la récolte des fruits de sycomore.
Deux paysans cueillent les fruits qu'ils placent dans un panier en osier qui pend à leur poignet (). Pour grimper plus facilement, les hommes ont eux aussi tourné leurs pagnes vers l'arrière ; légende : "cueillette des fruits nqawt". Les fruits neqaout sont les figues produites par le sycomore, qui nécessitent d'être entaillées pour se développer.
La même légende se lit au-dessus du jardinier occupé à cueillir les fruits sur l'arbre de gauche.

2) - Registre N°4

Il est consacré à la récolte sur des arbres et de la vigne sauvages, qui ont poussé en dehors d'un jardin.

a) - La vendange des vignes sauvages

()

Quatre vendangeurs disparaissent sous les rinceaux désordonnés auxquels pendant les grappes qui sont ensuite entassées dans des paniers. Les hommes sont difficiles à distinguer, car le travail de sculpture est loin d'être achevé et manque de détails. Plus à gauche, on voit deux hommes transporter ces paniers bien remplis ().

b) - Cueillette

Deux hommes cueillent les fruits d'un arbre sauvage non identifié () et les déposent dans de petits paniers. Immédiatement à gauche se trouve une scène identique, mais seul un des cueilleurs est gravé, le reste de la scène est à peine esquissé ().

c) - Récolte du fruit de la plante nbs

()

Deux hommes récoltent les fruits de cet épineux identifié comme Paliurus spina christi (plus connu sous le nom "buisson d’épines du Christ"). Une inscription mentionne "Récolte sur la plante nbs". La plante produit des fruits comestibles qui ont une forme de chapeau chinois (voir par exemple ).

d) - Récolte des figues

()

L'inscription "cueillette des figues", placée à côté de chacun d'eux, ne laisse aucun doute quant aux fruits que les deux hommes debout cueillent avant de les placer dans un panier. Ils sont aidés par un enfant nu (non circoncis) qui est grimpé dans l'arbre.

e) - Le genévrier

()

La scène de cueillette suivante est libellée "cueillette des baies du genévrier". Deux hommes sont au travail ; au pied de l’un des hommes, une grande corbeille rassemble les petites corbeilles plus petites ayant servi à la cueillette.

f) - Cueillette des figues

La scène est identique à celle vue en d).

3) - Registre N°3

Nous sommes à gauche dans un jardin potager entretenu, tandis qu'à droite c'est la récolte du papyrus planté dans un étang (et non sauvage) qui est représentée.

a) - La récolte des papyrus

Nous sommes donc dans un étang et les hommes ont les jambes dans l'eau jusqu'à mi-mollet. À droite et à gauche, deux d'entre eux arrachent les grandes tiges droites, tandis que le personnage du milieu en fait des bottes qu'il amène sur la berge. Les travailleurs portent perruques bouclées et tabliers. Ils se distinguent par leur tenue des simples ouvriers agricoles, qui récoltent le papyrus dans les canaux ou les marais. Légende : "l’étang du papyrus wAD et du papyrus mnHj de pr-Dt". On suppose qu'il s'agit des variétés de la plante destinées à fabriquer le support de l'écriture ; en tous cas, M. Erroux-Morfin écrit : "les plantes wAD, mnH et Twf semblent identiques et désignent Cyperus papyrus L. Les trois vocables commencent à être employés comme synonymes dès le Nouvel Empire et le sont dans les textes d'offrande du papyrus".

b) - Le jardin potager

Le début de la scène est sculpté : un homme se dirige sur la gauche, deux cruches d'eau à la main (), avec une inscription partielle où on n'identifie que le mot "… fruit…".
Après une zone vierge - correspondant, selon Altenmüller à l'irrigation d'un champ - on passe à une partie dessinée.

Les paysans travaillent dans des jardins délimités par des lignes noires. Celui du bas plante sans doute des laitues (variante romaine) ; il est intéressant de remarquer qu'il utilise un plantoir. Celui du haut semble plutôt déterrer des plants d'une alliacée qu'il tend à un homme debout sur la gauche (parmi les plantes alliacées on trouve l'ail, la ciboulette, l'échalote, l'oignon, le poireau… voir ).
À droite, un autre paysan arrose les plantations à l'aide d'une jarre ().

Sur la gauche, le personnage debout tend son bras gauche vers le paysan du haut, tandis qu'il passe de son autre main une laitue à un de ses compagnons, qui le regarde en même temps qu'il empile les différents produits des récoltes dans une grande corbeille. Dans le demi-registre qui le surplombe, un autre arrange aussi une corbeille.
Un homme se dirige vers la gauche (et donc vers la fausse porte) en apportant l'ensemble des produits des jardins dans une énorme corbeille, et même des tiges de papyrus qui pendent à la saignée du bras. Il se retourne vers ses compagnons et leur annonce : "je reviendrai quand j'aurai fini" ().

4) - Registre N°4

a) - Les vendanges

À droite on retrouve la curieuse représentation en volute de la vigne, mais qui est cette fois palissée, à la différence de la vigne sauvage rencontrée dans le second registre. Les arabesques des tiges sont ici disciplinées.
Des vendangeurs debout, pagnes retournés et coiffés d'une perruque à bouclettes, récoltent les grappes dans des paniers qui sont ensuite déversés dans d'autres paniers plus grands ( et ). Un homme à genou, que l'artiste a représenté avec un bras droit démesurément allongé, se saisit d'une des grandes corbeilles pour la transporter vers le pressoir (). C'est ainsi qu'on voit un vendangeur portant sur l'épaule une corbeille énorme se diriger vers la gauche (). À partir de ce moment, la qualité de la sculpture se dégrade : l'homme en train de vider son panier dans le pressoir est plus sommairement représenté et, par exemple, n'a pas de boucles sur sa perruque ; de même le raisin qui se déverse du panier n'est pas détaillé.

b) - Le pressoir

()

Deux groupes de trois hommes se font face ; ils piétinent le raisin tout en se tenant d'une main à une barre de bois.

c) - Pressage du moût

()

Le moût du raisin est transféré dans des sacs en toile qui sont essorés par torsion à l’aide de perche, jusqu’à la dernière goutte. Cinq personnes, deux à droite, deux à gauche, une au milieu s’occupent de ce travail. Le jus extrait s’écoule dans une jarre, placé sous le sac.

d) - Stockage

À l'extrême gauche du registre on devine à peine les six récipients scellés, posés sur deux demi-registres superposés ().

5) - Registre N°5

Il ne comporte que des esquisses du cortège des prêtres funéraires qui, chargés de jarres de vin, se dirigent vers la fausse porte. À la tête du cortège, le plus gradé porte un récipient en hauteur. Il était suivi de dix-huit autres personnages, mais on ne retrouve plus les traces que de douze d'entre eux.

La fausse porte

()

Elle se trouve dans une niche non décorée de 2 × 0,80 × 3,50m qui arrive à 40cm du mur sud, comme nous l'avons vu. Elle imite une façade de palais, mais est largement inachevée et n'a reçu aucune inscription.