LA FACADE

La façade nord du mastaba mesure environ 14m de long sur 4m de haut. À son extrémité Est, se trouve un portique à piliers qui sert d'entrée. Les noms et titres des propriétaires de la tombe sont inscrits symétriquement sur l'architrave et sur les face extérieures des deux piliers, Niankhkhnoum à droite, Khnoumhotep à gauche. Les titres sont identiques, seul le nom diffère.
L'architrave comporte deux inscriptions horizontales, partant toute deux du milieu et se lisant soit de droite à gauche soit de gauche à droite. L'inscription à main droite de l'architrave se lit ainsi : "Le superviseur des manucures du palais, l'administrateur du roi Niankhkhnoum".
Celle du pilier droit : "Le confident du roi de son métier manucure, superviseur des manucures du palais royal, l'administrateur du roi, Niankhkhnoum" ().
La qualité du travail est remarquable, et le résultat reste impressionnant, même après plusieurs milliers d'années : voir par exemple la , montrant le pilier gauche.

LE PREMIER VESTIBULE

Avec une hauteur d'environ 4m pour seulement 1,80m de profondeur et 3,45m de large, la pièce apparaît étroite et haute, ce qui a dû poser beaucoup de problèmes lors de la décoration. Cette remarque s'applique aussi à la première chambre.

Murs est et ouest

Les deux piliers franchis, on entre dans le vestibule. Les murs latéraux montrent la cérémonie funéraire des deux frères, sous forme de deux scènes analogues qui se font face : Niankhkhnoum sur le mur ouest (à droite, ) Khnoumhotep sur le mur Est.

Le mur est est presque intact, tandis que de nombreuse lacunes affectent la partie haute du mur ouest. Le registre du haut est le plus atteint.
Il y a cinq registres d'inégale hauteur sur chaque mur, l'ensemble montrant la barque funéraire transportant une statue cultuelle du défunt. Sur chacune des parois, l'action progresse vers le mur sud.

La séquence démarre au registre du bas, avec une chapelle contenant une statue du défunt transporté dans un bateau de roseau. Celui ci est tiré par deux autres bateaux, mais aussi, fait inhabituel, par un groupe d'hommes sur la rive. Ils sont représentés dans un sous registre ().

Le registre suivant montre aussi une barque funéraire transportant une statue dans une chapelle pour un "voyage à Sais". À la fin du registre des structures représente d'ailleurs peut-être Sais (également ).

Le registre du milieu, étroit, présente une scène avec des animaux de boucherie, trois bovidés et une antilope sur le mur est, et seulement trois bovidés sur le mur ouest.

#8226  Dans l'avant-dernier registre, la chapelle est traînée à la fois par neuf prêtres et deux boeufs. Une pleureuse marche devant la procession, une autre derrière. Dans un sous registre au-dessus des hommes et du bétail, plusieurs offrandes : pains, fruits et viandes.
Dans un autre sous-registre encore, se trouvent plusieurs "fenêtres d'apparitions" avec le défunt correspondant. Les deux du centre sont les plus élaborées, mais elles manquent sur le mur ouest en raison d'un bloc disparu. ().

Le registre tout au sommet du mur contient des présentations d'offrandes devant les défunts, ils sont debouts devant des chapelles ouvertes. Sur le mur est, le bloc le plus haut à gauche est perdu, la représentation du défunt reste donc fragmentaire.

Mur sud

Avant la pose des portes de sécurité modernes, ce mur, qui est dans l'axe de la porte, était visible de l'extérieur.
Il comporte deux zones principales : les scènes au-dessus du passage vers l'intérieur de la tombe et deux scènes appariées de chaque côté.

Les tables d'offrandes
Au-dessus de l'entrée, il y a une double scène où les deux défunts sont assis chacun devant sa propre table d'offrande, formant chacun une synthèse de la finalité de toute la paroi.
Chacun des frères est assis à une extrémité du mur, Niankhkhnoum à droite, Khnoumhotep à gauche, et ils se font face.
Entre eux, les scènes se disposent en trois sous-registres.
Dans les deux sous-registres du haut s'empilent des offrandes de nourriture et de boissons. Au sous-registre du bas deux groupes de serviteurs et de bouchers découpent un animal sacrifié et présentent les morceaux à chacun des défunts.

La formule d'offrande
Sous cette scène se trouvent trois lignes de texte ; les deux lignes du haut se lisent de gauche à droite. La ligne du milieu est écrite de façon symétrique à partir du milieu, elle contient les noms et titres de Niankhkhnoum à droite et de Khnoumhotep à gauche. À chaque extrémité le défunt est montré debout avec sa canne de fonction.

Le texte était prévu pour être récité par des prêtres funéraires, par un membre de la famille, voire par un passant ; il fournit une liste de jours de fêtes ou le culte doit être accompli.
Rituellement, c'est le pharaon régnant qui intercède auprès du dieu (le plus fréquemment Osiris ou Anubis), afin obtenir pour le défunt toute "bonne chose pure" que puisse désirer un "Bienheureux" dans l'autre monde; l'autorité royale est l'intermédiaire obligé entre l'individu et la divinité.

Le texte se lit ainsi: : "Offrande que le roi offre à Anubis, qui est dans ses bandelettes, qui préside à la Nécropole, afin qu'il accorde une tombe dans le cimetière de l'ouest, à un âge avancé, aux deux seigneurs honorés par le grand Dieu (Osiris). Offrande invocatoire de pain, bière, viande et gibier. À la fête de Thot, à la fête Ouag, au commencement de l'année, à la fête de Sokar, à la grande fête, à la fête de la flamme, à la fête de la préparation de la flamme, à la fête de la procession de Min, à la fête du mois Sadj, à la fête du mois, la fête de mi-mois et à toutes les fêtes, et à chaque jour de chaque saison de l'année.
Pour le superviseur des manucures du palais, le confident du roi et conseiller privé honoré par le grand dieu, Khnoumhotep; et pour le superviseurs des manucures du palais, le confident du roi et conseiller privé, honoré par le grand dieu, Niankhkhnoum."

La scène de chasse et de pêche dans les marais
De chaque côté du passage d'entrée, il y a une scène que l'on trouve traditionnellement dans les tombes égyptiennes de l'époque. C'est la première des scènes de la chapelle consacrée à la chasse et à la pêche dans les marais. Celle de ce mastaba est une des mieux conservées du genre pour la VIème dynastie.

Comme précédemment, Khnoumhotep est à gauche, Niankhkhnoum à droite ; chacun est montré en position héroïque, sur un petit esquif en papyrus. Khnoumhotep harponne deux poissons (Tilapia Nilotica, L, le poisson boulti des égyptiens d'aujourd'hui), pendant que Niankhkhnoum abat des oiseaux en vol avec un bâton de jet.
Entre les deux hommes, de chaque côté du passage, une description imagée et vivante de la richesse de la faune et de la flore des marais, avec de nombreux poissons et oiseaux d'espèces variées.
Khnoumhotep est accompagné de sa femme Khenout, de son fils Ptahshepses et de sa fille Roudjkaous. Sur le côté droit Niankhkhnoum est avec sa femme Khentekaous, son fils Hem-Ra et sa fille Hemet-Ra.

Comme nous l'avons souvent dit pour d'autres tombes, on comprend bien que ces scènes, placées à cet endroit stratégique, n'ont pas pour but de montrer des distractions, mais ont un sens hautement symbolique. Il s'agit d'empêcher les mauvais esprits, représentés par les oiseaux et les poissons, de pénétrer dans la tombe. Ces animaux non domestiqués, dans un milieu sauvage non cultivé (le marais), représentent l'Isfet, le contraire de la Maat, laquelle constitue le monde organisé, viable, selon l'idéal Égyptien.

PASSAGE VERS LA PREMIERE CHAMBRE

Ici aussi, le mur du côté droit (ouest) est dévolu à Niankhkhnoum () et le gauche (est) à Khnoumhotep (). Les deux murs comportent cinq registres, le registre du haut étant rétréci par une représentation en rouge, d'une natte roulée.
Bien que le contenu général des deux murs soit proche, ils ne sont pas superposables.
De chaque côté, le texte décrit l'action représentée, par exemple : "accompagner les statues parfaitement, en paix, en paix vers le grand dieu".

Sur le mur ouest, le registre du haut comporte des représentation d'offrandes. Les registres deux, trois et quatre montrent le transport de statues de Niankhkhnoum sur des traîneaux, tirés par un groupe d'hommes. Le plus haut des trois comporte deux statues assises (), les deux autres une seule statue en pied. Sur le registre du bas huit hommes luttent avec un taureau destiné au sacrifice ().

Sur le mur Est, le registre du haut contient aussi des représentations d'offrandes. Les registres deux et trois montrent le transport de statues de Khnoumhotep sur des traîneaux tirés par des hommes. Cette fois ci le registre du haut comporte une seule statue debout, le registre du dessous en a deux ; toutes deux sont présentées dans des structures peintes de bandes verticales.
Le registre quatre est différent de celui du mur ouest, il présente un transport de coffres (), le texte d'accompagnement est différent de celui du mur ouest  : "Apport de coffres contenant des offrandes invocatoires ('prt-xrw') , pour la fête de Thot".
Sur le registre du bas, on retrouve une scène de lutte avec un taureau, mais le nombre d'intervenants n'est que de quatre.

Au-dessus de l'entrée de la première chambre il y a une "poutre" rouge arrondie, représentant une natte roulée. Elle porte les noms et titres des deux défunts, gravés en deux lignes de hiéroglyphes creusés, qui se lisent de la droite vers la gauche.

Sur celle du haut : "Le Superviseur des manucures du palais, le confident du roi, connu du roi, Niankhkhnoum."
Au-dessous : "Le Superviseur des manucures du palais, le confident du roi, connu du roi, Khnoumhotep."

L'ENTREE DE LA PREMIERE CHAMBRE

Le passage s'élargit avant l'entrée de la première chambre (hauteur : 3m, largeur 1,2m) de façon à permettre la pose d'une porte, laissant deux murs disponibles pour la décoration. Mais seul le mur ouest (droit) est décoré, car la porte se rabattait sur le mur Est qui a donc été laissé anépigraphe.

Le mur ouest est décoré de scènes de boulangerie et de brasserie, réparties en six registres de la même hauteur ; il se lit de haut en bas. Le registre du bas, à droite, comporte le trou du loquet de la porte.

Le registre du haut présente une scène rare : dans un grenier à grains, l'orge requise pour la scène du dessous est soigneusement mesurée. La quantité est très précisément de 58 hequat, terme que l'on peut traduire par boisseaux. Le hequat représente 4,805 litres ; ce qui fait donc ici un peu plus de 278 litres.
Nous avons aussi un bel exemple de bureaucratie égyptienne : la quantité est annoncée à haute voix, notée par un scribe et ensuite officiellement certifiée par le superviseur de l'entrepôt.

Les registres deux à quatre montrent la fabrication de deux types de pains, un pour la consommation directe, l'autre pour la brasserie.

A la droite du registre deux, l'orge est écrasé par deux hommes qui utilisent de longs pilons, puis la graine est séparée de la balle. Elle est en suite étalée et tamisée par les femmes sur la gauche. Celle de droite, qui tamise la farine, taquine sa camarade qui moud  : "plus vite, le blanc, que je puisse tamiser la farine ". Celle ci répond : "je le fais, selon ton souhait", tandis que son fils la tient par derrière ().

Au registre trois, une jeune femme chauffe des moules à pain individuels coniques au-dessus d'un feu, afin de les apprêter pour recevoir la pâte pour la cuisson ; en même temps elle allaite un bébé (). Devant elle, à droite, un homme porte la fournée. Les moules sont vérifiés et la pâte y est introduite.
Un petit sous-registre en haut à droite, montre la levée de la pâte qui est vérifiée et dépoussiérée. Ce pain doit être celui utilisé pour la brasserie au registre cinq, car pour lever il a du être ensemencé par une levure ; le pain de bouche, lui, n'est pas levé, comme on le voit au registre quatre.

Le registre quatre montre la panification du pain de consommation. À gauche la pâte est malaxée dans une grande coupe, puis roulée comme on le voit dans la scène du milieu. Puis, enfin, lle est mise sur le feu dans des récipients ovales.

Le cinquième registre montre le brassage de la bière. Elle est basée sur la fermentation de liqueur de datte dans une grande cuvette. Le mélange pour fermentation est ensuite transporté à la droite du registre. La bière fermentée est enfin versée dans de grands récipients.

Dans le registre le plus bas, on montre le stockage du pain et de la bière. Le scribe à droite pointe le tout pendant que les produits finis sont amenés. Là encore, représentation de la bureaucratie déjà évoquée.

LA PREMIERE CHAMBRE

Cette pièce est complètement décorée.
On y accède par une porte dans le mur nord, et elle comporte aussi deux autres passages conduisant dans la suite de la tombe.
Le passage à l'extrémité est du mur sud conduit à ce qui était peut-être une pièce de stockage. Une porte se trouve au sud du mur ouest elle conduit à un passage vers la cour intérieure.
La chambre mesure approximativement 1,8m nord -sud et 3,6m est-ouest, sa hauteur est d'un peu moins de 4m.

À l'exception du bandeau du bas, dont nous avons parlé plus haut, les murs sont décorés sur toute leur hauteur. Rappelons que le haut est délimité par une frise en forme d'échelle, faite de rectangles colorés séparés et entourés de lignes noires. À l'origine, cette bande colorée bordait aussi les côtés des murs, mais elle a maintenant disparue, sauf dans le coins. Au-dessus de cette bande, se trouve une frise géométrique composée de triangles isocèles et de lignes verticales, peut-être une représentation de fleurs de lotus.
Toutes les scènes sont peintes sur un fond bleu-gris, qui a presque complètement disparu, conservé sur quelques blocs seulement.

1) - Mur nord

L'ouverture d'entrée divise le mur en trois parties formant trois jeux de registres.
Le premier court le long du sommet du mur, au-dessus de l'entrée. Les autres sont situées de chaque côté de la porte. Le côté droit (est) étant approximativement deux fois plus large que le gauche.

Le registre du haut
Elle nous montre à nouveau les deux frères à chaque extrémité, chacun accompagné par son fils aîné : à gauche (ouest) Niankhkhnoum (voir le haut de la ), et à droite (est) Khnoumhotep. Ils surveillent les activités qui se déroulent dans la zone située entre eux deux.
Celles ci se répartissent en quatre sous-registres.

Le sous-registre le plus haut montre l'activité de chevriers (à droite) et des images d'abattage d'arbres (sur la gauche). Le deuxième sous-registre montre le transport du bois, vers un chantier de construction de bateaux, figuré avec détails au centre du registre côté droit. Nous y découvrons la fabrication et l'assemblage de différentes sections par des charpentiers. Les deux sous-registres du bas comportent des scènes de culture, avec sur le troisième, cueillette du raisin (à droite) et cueillette de figues (à gauche). Ces scènes sont nettement séparées par la partie montante de l'image du quatrième registre, qui montre un fourré de papyrus, avec des oiseaux dérangés en plein vol. À gauche et à droite, culture de légumes et de lis dans un jardin.

La partie basse du registre ouest (gauche)
Elle est divisée en trois parties d'inégale importance.
La plus haute représente la capture d'oiseaux chanteurs (, ), sur le registre étroit du milieu, les oiseaux sont placés dans des cages.
Le registre du bas montre un bateau sous voile en route pour le "bel occident". Les scènes de capture d'oiseaux chanteurs pourraient être rapprochées des scènes d'horticulture des registres supérieurs (registre du bas, centre).
À gauche de la scène de capture d'oiseaux au filet, sur trois sous-registres, des hommes font du bruit pour pousser les oiseaux vers le filet triangulaire. En bas, un homme assis plume les oiseaux déjà capturés ().

La partie basse à l'est (à droite) des registres
Elle est composées de cinq registres, les quatre du dessus ayant sensiblement la même hauteur. Le plus bas (cinquième) a le double de hauteur des autres.

Les quatre sous-registres du haut contiennent des scènes très originales, qui se déroulent sur la place publique.

le registre un (haut) présente une scène qui a du être très familière aux défunts, avec des manucures, pédicures et barbiers attelés à leur tâche. Tout ceci prenait place non pas à la maison, mais en plein air, au marché.
Sur la moitié gauche de la scène, les clients se font couper les cheveux, raser la barbe, et se font aussi raser tête et jambes. À droite des pédicures et manucures. À noter la représentation rare d'un homme jambes croisées se faisant manucurer. Il est représenté corps de face, regardant l'observateur, tandis que sa tête est tournée vers le manucure. Pendant ce temps, un scribe attend patiemment son tour.

Les trois registres suivants (registres deux à quatre) montrent des commerçants échangeant leurs marchandises, et en grande discussion. Ces scènes sont plutôt rares dans les tombes de l'ancien empire.

Le registre deux contient en son centre deux scènes avec marchands de poissons et de figues de sycomore.
À ses deux extrémités se trouvent deux scènes inhabituelles. Sur la gauche, un marchand vend des légumes, mais un babouin tenu en laisse par un jeune, se sert tout seul en oignons. Le marchand en colère s'adresse au jeune et dit  : "hé jeune, toi qui joue au surveillant, veux tu que j'appelle mon maître ?".
À l'extrême droite du registre une autre personne avec un singe (ce n'est pas un babouin, peut-être un suricate), est dépeint comme un agent de sécurité. Ces gardiens sont souvent représentés avec deux singes (comme aujourd'hui un policier avec des chiens), peut-être le jeune est-il son assistant ? Le garde a envoyé son singe sur un voleur, en lui criant : "attrape-le ! attrape-le !".

Le registre trois, montre quatre scènes d'échange variées, incluant l'échange d'un lingot de cuivre contre des produits finis en cuivre. Le texte d'accompagnement fournit un étalon des valeur d'échange. Le marchand avec les produits finis dit  : "Voici l'équivalent de ton lingot !".

Dans le registre quatre, le marchand de vases est une femme, qui dit à son client  : "Vois, quelque chose avec quoi tu peux boire". Le deuxième client à partir de la gauche, est lourdement chargé de marchandises (il en porte même certaines sur sa tête), pendant qu'à droite un marchand de vêtements, assis dis à ses deux clients  : "Deux coudées de tissus en échange de 6 unités" (peut être de cuivre).

Le registre le plus bas (le cinquième) montre deux bateaux toutes voiles dehors (, ). Ils font pendant aux bateaux à voile du registre du bas de la section ouest du mur nord, identiques en construction et gréement, mais ils ont un équipage supplémentaire de six hommes à la poupe. Là encore, ils voguent vers le "bel occident".

2) - Mur Est

Sur ce mur on dénombre six registres, tous de hauteurs différentes. Les sujets abordés concernent surtout le service funéraire par des prêtres funéraires et les membres de la famille de Niankhkhnoum et Khnoumhotep, mais le registre du bas comporte un autre voyage en bateau.

Le registre du haut ()

Il contient un grand texte en douze colonnes verticales. À sa droite, les deux propriétaires de la tombesont assis côte à côte, Niankhkhnoum devant et Khnoumhotep derrière.
Ils font face au texte ; celui-ci, de nature juridique, décrit les arrangements contractuels pour la fondation funéraire :
" Les deux superviseurs des manucures du palais, honorés par le grand dieu, Niankhkhnoum et Khnoumhotep, ils disent :
'concernant ces frères et les prêtres funéraires, qui agissent pour nous, considérant nos offrandes dans la nécropole : nous ne leur permettons pas d'avoir autorité sur les enfants de nos femmes ni aucun être humain. Il devront seuls faire les offrandes invocatoires pour nous et nos pères et mères et pour tous ceux qui seront dans la nécropole
(comprendre dans cette tombe ci) .
Concernant tout prêtre funéraire qui, pour paiement, fait faire ce qu'il doit par un autre : tout ce qui lui a été donné doit lui être retiré et donné à l'autre prêtre funéraire dans sa phylé.
Concernant tout prêtre funéraire qui s'engage pour d'autre travaux  : tout ce qui lui a été donné doit lui être retiré pour être donné à l'autre prêtre funéraire dans sa Phylé.
Concernant tout prêtre funéraire qui fait procès à son collègue, alléguant un manque de support, alors qu'il s'empare des offrandes des deux défunts  : son salaire lui sera retiré, et donné à celui qu'il a accusé.
Nous avons fais ceci pour votre bénéfice, afin que ces offrandes soient bonnes pour les deux personnes à qui elles sont dues, à ceux qui seront dans la nécropole' "

On voit que le contrat est précis. Il renvoie au texte du mur sud du premier vestibule, qui listait les fêtes auxquelles le service doit être rendu.

Les quatre registres du milieu (deux à cinq) comportent à chaque fois dix personnes.

Les registres deux et trois ( et )
Ils sont libellés "apport de délices".Ils montrent des porteurs transportant des marchandises variées ; ils sont identifiés par leurs vêtements comme étant des prêtres funéraires. Seul deux de ces prêtres sont nommés, et la petite taille des hiéroglyphes indique un ajout ultérieur.

Le registre quatre (, et ) montre un défilé atypique, de parents des deux défunts, avec de droite à gauche : un couple (probablement homme et femme), deux hommes, trois femmes et enfin trois hommes. Tous sont plus grand que dans les trois autre registres du groupe. Les deux les plus à gauche sont identifiés comme étant Niankhkhnoum et Khnoumhotep. Les autres restent anonymes. Mais, en faisant l'hypothèse que les premier couple représente les parents des défunts, ceux qui suivent doivent être leur fratrie. Les parents plus lointains devraient normalement être représentés à une taille inférieure.

le registre cinq (, et ) montre un autre défilé de gens, qui sont probablement des membres de la maison de Niankhkhnoum et Khnoumhotep. À l'exception de la femme à l'extrême droite en tête du groupe, tous sont des hommes. Tous ont leurs noms et titres, qui vont de "juge et superviseur de la police" à "scribe du trésor". Seuls deux d'entre eux sont "prêtres funéraires". La femme dont le titre est : "administrateur du roi", s'appelle Tjeset.

Le sixième registre (celui du bas) (, et ), représente encore un voyage avec deux bateaux. Les voyages vers le nord sont en général représentés avec des rameurs, car c'est un voyage contre le vent qui remonte la vallée du Nil.
Les bateaux sont de deux types et différent aussi des bateaux du voyage ouest.
Le premier (à gauche) comporte une cabine triple, avec à la proue un hérisson sculpté, le second vaisseau, en forme d'esquif en papyrus, ne dispose que d'une cabine simple.
Dans caque vaisseau, l'un des deux défunts (non précisé) est devant la cabine, recevant un rapport d'un officiel. Le pilote à la proue de chaque bateau tient une grande perche (pour sonder le fond) elle est en l'air ce qui laisse supposer que l'on navigue en eau profonde.
La scène est explicitée : "voyager vers les belles places au milieu des bienheureux". Le pilote du second bateau apostrophe son homme de barre :"Vire à tribord! Ne heurte pas l'autre bateau!".

3) - Mur sud

Percé à l'extrémité est de ce mur, un passage () donne sur la seconde chambre (pièce de stockage). Le mur est décoré avec deux jeux de registres, le premier au sommet du mur, le second à droite de l'ouverture.
Le couloir a 2m de haut mais seulement 0,6m de large. Son linteau était décoré à l'origine, mais seul quelques traces subsistent : on distingue une génisse et une jeune antilope toutes deux allongées sur le sol.

Les registres du haut ()

Aux deux extrémités, nous trouvons des représentations en pied des défunts: Niankhkhnoum à droite (ouest) et à gauche Khnoumhotep. Ils sont accompagnés par leurs aînés respectifs. Entre eux la zone est divisée en quatre sous-registres de hauteur très inégale, avec des scènes variées de chasse à l'oiseau et de pêche.

A droite (gauche de la ), la représentation de Niankhkhnoum est séparée de la zone centrale par une bande verticale d'hiéroglyphes : "Regarder le marais, les fourrés humides et les eaux stagnantes, capturer poissons et oiseaux. Plus beau que toute chose."
Nous voyons qu'ici le rôle symbolique de ces scènes de chasse et pêche, dont nous avons parlé, se double de l'évocation d'un plaisir récréatif très apprécié de la noblesse égyptienne.
Au-dessus de sa tête, sept colonnes récapitulent ses noms et titres. Devant lui, de taille réduite, son fils aîné Hem-Ra.

de même, à gauche, l'image de Khnoumhotep est séparée de la zone centrale par une bande verticale d'hiéroglyphes, le texte est presque identique. Devant Khnoumhotep son fils aîné Schepsesptah lui aussi de taille réduite, au-dessus également ses noms et titres.

le premier registre () montre en son centre la capture d'oiseaux, en utilisant un filet hexagonal, dans une zone entourée de papyrus à gauche et de roseaux à droite. Le filet est refermé brutalement par quatre hommes sur ordre d'un observateur. À chaque extrémité du registre, deux superviseurs présentent les captures à leur défunts respectifs.

le second registre () montre au centre une scène presque unique de raccommodage et de fabrication de filets. Le texte d'accompagnement spécifie qu'ils sont destinés à la capture d'oiseaux ; les hommes faisant le travail sont d'ailleurs des oiseleurs. La encore, à chaque extrémité deux superviseurs présentent les captures à leur défunts respectifs.

les registres trois et quatre (partie haute de la et vues ,  ,  ) ont une hauteur plus grande que la paire précédente ; cela répond à la nécessité de montrer la diversité des régions inondées, ainsi que de leur berges. Nous y trouvons des scènes de pêche, par différentes techniques.

le registre trois () montre la capture de poissons à l'aide un grand filet, tiré par de nombreux hommes sur la rive, lesquels sont divisés en deux groupes (chacun avec un surveillant). Le filet a capturé un grand nombre de poissons, et dix-huit espèces peuvent être identifiées. À chaque extrémité deux superviseurs présentent les captures aux deux défunts.
Aux deux extrémités du bas du registre, deux pêcheurs avec une canne, assis dans un petit bateau.

le quatrième registre () comporte une zone liquide, bordée par deux berges (vues ,  ,  ). Les pêcheurs sur la rive du haut utilisent diverses techniques, avec différentes tailles de filets, et ils pêchent aussi avec des nasses. Là aussi une grande variété de poissons est représentée. Sur la rive inférieure, les hommes vident et taillent les prises pour les sécher. Un tas de poissons se trouve sur la rive du haut, à gauche, avec des oiseaux en recherche de nourriture.

Les registres du bas ()

Nous y trouvons, à gauche, les deux défunts debout côte à côte (moitié inférieure de la ) : Niankhkhnoum devant et Khnoumhotep derrière, de nouveau accompagnés par leurs aînés respectifs.
La zone est divisée en quatre sous-registres d'égale hauteur, et comporte des scènes de fabrication de vin de date.
Une bande verticale de texte sépare les deux défunts des registres et décrit les scènes : "exposition des cadeaux amenés de tous les village, et mise en tas des douceurs au pr-dSr."[le pr-dSr ou encore « maison rouge » fonctionne comme une perception, et les produits reçus sont utilisés pour rémunérer les officiels, les fabricants et les serviteurs].

le premier registre montre les diverses sortes de fruits destinés au pr-dSr. Ils sont donnés (à gauche) aux deux défunts par trois hommes habillés en prêtres funéraires. Derrière les prêtres se trouve l'ensemble des offrandes, en de grande piles ou dans des grands récipients (à droite du registre). Piles et récipients sont désignés avec leur contenu : grappes de raisins, baies de genévrier et figues.

Le deuxième registre montre la production de vin de figue. La séquence est difficile à suivre car le processus démarre au centre du registre, mais à gauche un scribe lit un rouleau de papyrus au défunt. Au centre, un homme remplit un panier à partir d'un tas de figues. Elles sont ensuite transportées par deux autres hommes qui mesurent la quantité requise pour le pressoir. L'action se déroule vers la droite du tas de figues. Deux hommes, debout dos à dos, remplissent les récipients avec du vin à partir d'une petite cruche. Ceux-ci sont ensuite scellés par la dernière personne du registre.

Le troisième registre montre plusieurs scènettes isolées, relatives à l'apport de gibier depuis les franges du désert – antilopes et gazelles – au deux défunts. La représentation est inhabituelle, car il s'agit exclusivement d'animaux jeunes et non pas adultes (à l'exception du premier sur la gauche). Ils sont représenté dans des cages, ou même sur le dos d'une mule, et ne semblent pas voués au couteau du boucher. Ces bêtes sont probablement destinées aux essais de domestication, nombreux à l'Ancien Empire. Les deux porteurs à la droite du registre transportent les jeunes animaux dans des boîtes ; le dernier homme porte une outre, probablement remplie de lait. L'antilope à gauche est d'ailleurs peut-être là pour fournir ce lait destiné aux jeunes capturés.

Le quatrième registre (celui du bas), comme les précédents montre une scène de navigation. Cependant il n'y a cette fois que quatre petits bateaux, et au lieu d'être en convoi pour un voyage avec les deux défunts, ils leurs apportent des offrandes. Chaque bateau est manoeuvré par un barreur à la poupe et par un "responsable d'offrandes" debout et brandissant un échantillon des marchandises dans un bol. La charge se trouve dans un casier rectangulaire au milieu de chaque bateau. Le dernier bateau semble aidé par un homme debout dans l'eau.

4) - Mur ouest

Ce mur est percé sur la gauche par le passage (2m de haut et un peu moins d'1m de large) donnant sur la cour ouverte. La surface totale décorée est divisée en 10 registres et ne contient pas de grandes représentation des défunts. Les six registres du haut s'étendent sur toute la largeur du mur au-dessus de la porte (). Les quatre derniers registres occupent le reste du mur, à droite de la porte (). La représentation de l'échelle colorée et le dessin géométrique sont assez bien conservés (voir le haut de la ).

Les deux premiers registres montrent le transport d'huile dans six bateaux ; le registre du dessous contient une liste de 39 huiles, nommées individuellement en colonnes verticales. Les bateaux ont des architectures différentes pour leur proue et dans certains cas pour leur poupe. Tous progressent vers la droite (nord).

Les trois registres suivants -trois à cinq – () représentent des images de chasses aux confins du désert. Les trois registres sont limités de chaque côté par une clôture, commune aux trois registres. Au total, seize espèces d'animaux sont présentés, depuis les antilopes et gazelles jusqu'à des créatures plus petites comme le hérisson ou le lièvre. Les images de chasse ont conservé une grande partie de leur couleurs d'origine. Le fond est comme toujours gris-bleu, le sol du désert brun-rouge. La couleur des différentes plantes va du vert clair au vert foncé. Les animaux ont des couleurs variées.

dans le registre immédiatement au-dessus de la porte (bas de la ), il y a une représentation de cueillette de fruits divers. Non pas dans un jardin, comme habituellement, mais dans la nature. Ce sont de la gauche à la droite, des figues, des baies de genévrier et des fruits Snj (inconnu). Un jeune garçon grimpe dans un figuier pour cueillir les fruits. La partie droite montre la vendange dans une grande vigne et le début de la fabrication du vin, qui continue plus bas, à droite de la porte.

les quatre derniers registres – sept à dix- (), à droite de la porte, continue donc la scène précédente et montre la fabrication du vin.
Tout d'abord nous trouvons le foulage par cinq hommes, qui se tiennent à une longue poutre au-dessus de leur tête. Puis vient l'extraction du jus, par huit hommes (trois à gauche et quatre à droite et un poussant sur la perche). Les deux derniers registres sont dans le mauvais ordre ; ils montrent, en haut, le remplissage et le scellement de jarres par trois hommes, tandis qu'en bas les jarres sont en train d'être remplies par deux hommes.

LA SECONDE CHAMBRE

Bien qu'ayant à peu près les mêmes dimensions que la première chambre, elle est sans décoration aucune. Peut-être était-ce une pièce de stockage, mais sans certitude. Elle mesure environ 1,4m nord -sud et 3,3m est-ouest, avec une hauteur un peu inférieure à 4m. L'entrée à partir de l'autre chambre se situe à l'est du mur nord.