L'ANTICHAMBRE

C'est la première des pièces creusées dans la roche. D'une hauteur de 2,05m, et d'une largeur de 2,25m, elle a une longueur de 7,6m. Par rapport aux autres parties construites, le plafond paraît soudain extrêmement bas.
Il n'y a de décoration que sur 1,25m de hauteur, au-dessus d'une bande non décorée de 0,8m.
Dans un premier stade de construction, la pièce se terminait probablement à l'emplacement de ce qui a été ensuite la double entrée vers les chapelles d'offrande.

1) - Mur nord

Le mur nord est percé sur son côté ouest (à gauche) par la porte donnant accès à la cour, d'où nous venons.

La zone décorée, divisée en quatre registres de même hauteur, comporte des scènes de vannage, tamisage, stockage et récolte de céréales. Nous en sommes au stade final de la moisson, qui commence à l'extrémité nord du mur Est.
Comme souvent dans le mastaba, la lecture doit ici se faire de bas en haut.

Chaque tâche est décrite individuellement (de gauche à droite) comme "vannage", "balayage" et " tamisage de l'orge par des ouvriers agricoles". Le foulage pour séparer les graines des épis et de la paille, n'est pas représenté. A droite un homme écarte de la paille avec une fourche à trois dents. Partout le grain est décrit comme étant de l'orge. A gauche, un officiel surveille.

Au registre suivant, des mesures à grains sont remplies à partir de deux grands tas. La scène est rarement représentée et se compose de deux images superposables : à gauche, un tas d'orge (jt) et à droite, un tas de blé (bdt). Les deux hommes remplissant les mesures sont surveillés par le "crieur" (nxt xrw), qui compte le nombre de mesures pour le "scribe du grenier", non représenté ici. Le grain mesuré est ensuite mis en sacs.

Le registre suivant montre la suite des opérations, après l'ensachage. Quatre hommes portent ces sacs sur leur têtes vers la gauche. Le premier est déja arrivé à destination et, aidé par un autre, il soulève son sac de dessus sa tête, devant un des sept greniers à remplir ().

Le registre du haut décrit l'étape ultime et s'intitule "enregistrement du grain, 1000 (sacs) de blé et 100 (sacs) d'orge".
Le décompte du grain est effectué par quatre maires de villages de la Haute Égypte, appelés devant le scribe de l'administration. Ils sont âgés et se tiennent de façon déférente devant lui.
Un officiel, qui les a probablement mandés, marche derrière eux. Après le décompte, la liste est présentée au super intendant accroupi à l'extrémité droite.

2) - Mur Est

C'est lui qui présente la plus longue décoration de la tombe. Elle est divisée en deux grandes zones de quatre registres inégaux. Le plus bas est interrompu par une niche décentrée.
Les parties les plus externes montrent deux figures en pied des défunts, Khnoumhotep regardant au sud (dans le coin nord) et Niankhkhnoum regardant au nord (dans le coin sud). Ils occupent la hauteur des trois registres supérieurs.
Sur la partie centrale, nous les voyons confortablement assis, Niankhkhnoum dans une chaise à porteur allant vers le nord (section nord du mur) et Khnoumhotep sur une chaise normale regardant vers le sud (section sud du mur, derrière son frère) ; là aussi ils ont trois registres de haut.
La section nord (l : 4,04m / h : 1,25m) contient des scènes agricoles et de moissons, qui s'étendent jusqu'au côté gauche du quatrième registre. La section sud (l : 3,56m / h : 1,25m) montre le travail dans les ateliers sur les trois registres du haut. Le quatrième registre contient un défilé (trente femmes employées du domaine) qui s'étend sur la section nord du mur, jusqu'au côté droit de la niche.

Mur est - section nord

Cette section du mur est est limitée par Khnoumhotep (debout à gauche) et Niankhkhnoum (assis à droite), qui inspectent les travaux agricoles. Au niveau des deux registres les plus bas, se trouve l'ouverture d'une niche offertoire (l : 1m / h : 0,52m / profondeur : 0,52m). Cela donne une composition bizarre, avec à gauche des scènes se rapportant à ce que l'on trouve sur la moitié nord du mur, mais à droite une scène différente sans lien avec le reste, le défilé des trente femmes.

Khnoumhotep, à gauche est accompagné par son aîné, Ptahshepses, () qui tient la canne de son père ; à nouveau il apparaît nu (comme sur le vestibule d'entrée de cette pièce). Derrière, un serviteur tient un parasol a long pied au-dessus du défunt.

Niankhkhnoum est installé sur une litière () portée par six serviteurs, avec au milieu d'eux un nain nommé Khednes. Le nain est nu et il porte un coffre à vêtements sur ses épaules.
Deux hommes précèdent les porteurs, un barbier, puis un prêtre funéraire, avec un chien en laisse. Ce chien un sloughi (?), semble être le chien favori du défunt, il est appelé Hekenen. Derrière Niankhkhnoum trois hommes superposés, celui du milieu est nu et porte un sac sur ses épaules, ce qui indique un rang inférieur parmi les serviteurs. Les deux autres sont prêtres funéraires, celui du haut étant aussi manucure et l'autre aussi barbier.

Les registres avec scènes agricoles
A lire de haut en bas (, et ).

Le registre du haut, consacré aux travaux des champs, se lit de droite à gauche.
Tout d'abord, le labourage avec des boeufs conduits par un laboureur et deux autres ouvriers. Derrière vient un semeur, dispersant ses graines dans les sillons ; celle-ci est alors enfouie par un troupeau de béliers Pour faire avancer les bêtes, trois bouviers marchent derrière armés de fouets.
A gauche, changement de décor, avec la cueillette du lin. Les tiges sont coupées, mis en bottes et séparées des mauvaises herbes par trois hommes. Elles sont ensuite mises en fagots et transportées sur le dos d'un homme vers deux autres personnages chargés de la collecte.

Au second registre, quatre laboureurs moissonnent à la faucille un champ de blé. Le plus vieux est assoiffé et il se repose pour se rafraîchir, s'attirant une remarque sarcastique du surveillant debout à gauche : "plus vite, homme fatigué!". Sur le côté gauche les gerbes sont transportées par quatre ânes, un ânon se trouve aux pieds de sa mère, devant le groupe.

Au troisième registre, réduit par la niche, six ânes qui ont déposé leur charge sont reconduits aux champs, pour transporter d'autres gerbes. Ce retour des ânes n'est pas toujours représenté dans les scènes de ce genre. Ils trottent vers douze gerbes, alignées deux par deux, qui se trouvent à droite, au-dessus de la niche.

Enfin au registre du bas, sous la représentation de Khnoumhotep, se trouve une aire de battage où paysans et boeufs foulent les épis et séparent le grain. A droite, les gerbes sont amenées par les ânes et sont empilées par deux ouvriers. Les grains sont alors identifiés comme étant de l'orge. Le grain est mis en silos par trois hommes. Quand à la scène de vannage, elle est située sur le registre du bas du mur nord, dont elle est séparée par le motif en échelle.

Mur Est- section sud

Comme pour la partie nord, les trois registres du haut sont délimités par les défunts, Khnoumhotep (assis à gauche) et Niankhkhnoum (debout à droite), observant les diverses scènes.

Khnoumhotep est assis sur sur un fauteuil à haut dossier et accoudoirs, dont les pieds reposent sur de petites plate-formes (peut être des sabots de bovidés) et non sur la large base habituelle.
A ses pieds, un des ses fils, nu, probablement le cadet : "Niankhkhnoum le jeune", ainsi nommé en référence à son oncle.
La main gauche du défunt est tendue vers la droite, peut être pour saisir un document donné par un employé, représenté au second registre. La zone où aurait du se tenir cet employé semble avoir été détruite intentionnellement. Il persiste au-dessus de la zone endommagée l'inscription  : "transmission du rapport sur les travaux de tous les artisans.".

Niankhkhnoum est à l'extrémité sud. Il est accompagné par "son fils, le juge et scribe, Hem-ra", qui a sa petite taille habituelle et tient la canne de son père ; bizarrement, il est nu.
A droite un homme debout lit un grand rouleau de papyrus et comptabilise les travaux. L'inscription entre Niankhkhnoum et les trois registres du haut se lit  : " Examen de l'ensemble des travaux par le superviseur des manucures du palais, Niankhkhnoum".

Les registres avec artisans
Ils se lisent de haut en bas.

Le registre du haut est consacré tout entier à la fabrication d'une statue.
Les six scènes se lisent de gauche à droite, la dernière scène montrant la peinture finale d'un grand coffre destiné au transport. On voit la sculpture avec maillet et ciseau de la statue en bois, puis sa peinture. A l'extrême droite la personne déjà mentionnée fait rapport des différents travaux à Niankhkhnoum.

Le registre du milieu montre le travail de la métallurgie.
La première scène : fonte du métal (bronze?) par quatre ouvriers (), le surveillant commente  : "votre souffle a chauffé l'air, la coulée est raffinée".

Celle ci est utilisée ensuite pour sertir une lame.
Puis vient la fonte de l'or, pour produire les feuilles utilisées ensuite pour plaquer divers objets de l'équipement funéraire. Il y a : un sceptre "sekhem", l'agrafe d'une jupe, une canne d'officiel, et enfin un diadème funéraire. A l'extrême gauche la même personne reporte à Khnoumhotep.

Le troisième registre, montre de la joaillerie (moitié droite) et des charpentiers (moitié gauche). Les bijoutiers fabriquent, en trois phases, un grand collier de perle avec le traitement final des perles par nettoyage avec du parfum. A gauche, fabrication de diverses pièces funéraires en bois : un lit (), un pilier Djed (), une chasse sacrée (pour la protection d'une statue divine) et un appui-dos à deux pieds (). La dernière scène montre le sciage de grumes maintenues verticalement.

Défilé provenant des domaines
Le titre ci-dessus n'est pas complètement adéquat, car aucun texte, associé au défilé de femmes apportant des produits, ne contient d'indication de lieu de provenance. Habituellement, il y a un déterminatif de type "ville", ou "propriété" , ou encore une indication de nome.
Ces indicateurs se voient, par exemple, dans la section Akhethetep de , mastaba D64, (). Cela pourrait indiquer que le défilé est une fiction destinée à procurer de façon magique les provisions nécessaires dans l'Au-delà.

Le défilé s'étend du bord sud du mur vers le côté droit de la niche. La procession comporte trente femmes. Elles apportent des denrées à Niankhkhnoum (d'abord) puis à Khnoumhotep.
A ces trente, il faut en ajouter six autres sur les murs latéraux du passage de la première chambre vers la cour : trente six personnes aux total représentent donc les domaines.
Les femmes sont chargées d'offrandes, portées dans des paniers ou des boîtes sur la tête, dans le creux de leurs bras, ou à la main lorsqu'il s'agit d'un animal tenu en laisse.
Elles sont vêtues de longues robes sans manches, ornées de motifs et de couleurs variés, tenues par une bretelle unique ( et ). Elles portent aussi un collier ainsi que des bracelets aux bras et aux poignets.
Les produits apportés sont : pains, viandes, bière, figues, volaille, fruits, pâtisseries, oignons, légumes, salades etc…; parmi les animaux vivants: ibex, veau, oryx, gazelles et même des hérissons en cages.

3) - Mur sud

Comparée au mur Est, la zone décorée est relativement petite (l : 2,1m / h : 1,2m). Elle est divisée en trois registres, celui du haut beaucoup plus grand que l'ensemble des deux autres.
Il s'agit d'un banquet funéraire, avec au registre du haut les deux défunts entourés de nourriture et de boissons, le registre du milieu montre des distractions musicales, celui du bas, des danseurs.

Le registre du haut montre Niankhkhnoum assis à gauche et Khnoumhotep à droite, chacun ayant sa propre table d'offrande où s'entassent verticalement des demi-miches de pain. La partie centrale contient une grande variété de nourriture et de boisson.

Derrière Niankhkhnoum se tient sa femme Khentikaous, qui est de façon inhabituelle de même taille que lui et sur une chaise identique. Khnoumhotep, lui, est seul, mais la représentation initiale à été modifiée à une date tardive, probablement à l'ouverture de la tombe pour le culte. Une figure de femme est encore visible, quoique presque complètement effacée ; les lignes de contour de la silhouette évidée ont été remplies de plâtre. Pourquoi Khenout a t'elle ainsi été effacée, et ici seulement ? Mystère qui ne sera jamais résolu.

Pour la première fois, la formule utilisée pour nommer les deux défunts diffère, Khnoumhotep est dit  : "honoré par le grand dieu", tandis que Niankhnoum reste : "confident du roi et conseiller privé".
On peut déduire de ceci que Khnoumhotep était sans doute décédé lors de la dernière version de cet écrit. Cela explique peut-être aussi sa représentation sur le côté ouest du mur, place habituelle de Niankhnoum.

Le registre du milieu montre de nombreux musiciens assis sur le sol ; il y a un clarinettiste, deux flûtistes, deux harpistes et six chanteurs - appelés "chironomistes" (voir ci-dessous) – et un chef debout à l'extrême droite.
L'ensemble est divisé en trois groupes instrumentaux. Cela peut paraître une complaisance envers les instrumentistes, mais il se peux auss, qu'ils soient associés aux deux défunts. Seul le flûtiste a un nom (à droite), Ankhredounesout.
Un des trois "chironomistes" à droite semble être hors de mesure par rapport aux autres. Le chef l'interpelle en donnant le titre suivant : "le chant qui vient juste de se terminer, est 'le chant des deux frères divins', reste avec lui! (= en mesure) ".

Au registre du bas, nous trouvons une scène de danse. Peut être n'est elle pas reliée aux scènes musicales au-dessus, mais a t'elle suivie la musique durant le repas funéraire des défunts.
Le registre montre deux danses différentes, une danse masculine à gauche, une féminine à droite.

Le groupe masculin est composé de trois hommes agenouillés, accompagnés à leur droite par deux autres debout frappant dans leurs mains pour donner le rythme. Le texte au-dessus d'eux nomme la danse:  : "voyez la danse teref!".

Le groupe féminin est composé de huit danseuses, qui défilent vers la droite bras au-dessus de leur tête, dans l'attitude de porter ; le nom de la danse: "véritable danse Iba".
Comme cette danse Iba est souvent représentée elle aussi en liaison avec des scènes agricoles, il se pourrait que les deux séries de danses soient en rapport avec les moissons.

Les pas des danseurs sont rythmés par six femmes dans deux sous-registres à l'extrémité droite. Elles sont agenouillées sur le sol, frappant dans leur mains.

La femme de tête est la fille de Niankhnoum  : "L'administrateur du roi, Hemet-ra". Elle est aussi vêtue d'un pagne à devanteau, mais avec des bandes croisées sur la poitrine, et en plus d'un collier, des bracelets de poignets et de bras. Sa coiffure est aussi différente, elle porte une natte roulée en boule alors que les autres ont la chevelure courte.

4) - Mur ouest

Il comporte deux parties. Au sud (3,2m), il est encore divisé par les deux passages vers la chambre d'offrande. La partie nord (largeur 3,7m) se termine à l'emplacement qu'atteignait le battant de porte ; il y a donc une partie non décorée de 0,9m à cet endroit.

La zone habituellement non décorée du bas (0,8m) comporte cette fois ci quatre fausses portes, et une cinquième incomplète (et ajoutée plus tard) sur la droite.

Mur ouest – section sud

La décoration tient compte des passages vers les salles d'offrande. Leurs deux entrées (l : 0,83m / h: 1,8m) sont séparées par un mur de 1,18m de large, ayant l'apparence d'un pilier central ().
Il est décoré par la très célèbre représentation des deux frères s'embrassant ().
Un seul linteau unit les deux passages et le sommet du pseudo-pilier. Il comporte, en deux sections, une liste d'huiles pour les deux défunts.
A gauche du passage sud on trouve l'équivalent d'un montant de porte, décoré de trois prêtres funéraires, le pilier lui-même tenant le rôle de l'autre battant. Il n'y a pas d'équivalent pour le passage nord, son côté nord constitue le début de la section nord du mur ouest, avec le début de scènes montrant les deux défunts dans un champ de papyrus dans le delta.

Les listes d'huiles ()
Le linteau au-dessus des deux passages est divisé en deux sections. Il contient deux listes d'huiles sacrées destinées aux deux défunts, chacune débutant au centre du pilier. La liste de gauche appartient à Niankhkhnoum et s'étend au-dessus du passage sud. La liste de droite appartient à Khnoumhotep et s'étend sur le passage nord. Les listes sont limitées par un motif d'échelle horizontal au-dessus et au dessous.
On y trouve : parfum de fêtes, huile hekenou, huile de pigne, huile nekenem, huile teout, huile de pigne de la meilleure qualité, huile libyenne de la meilleure qualité.
Les listes sont donc conçues comme un entrepôt fictif d'huiles. Fait rare, les sept huiles sacrées de l'Ancien Empire sont non seulement nommées, mais montrées dans des vases reposant sur des tables..

Les prêtres funéraires
A gauche du passage sud, un étroit (0,36m) jambage de porte () va de la liste des huiles pour Niankhkhnoum jusqu'à la partie basse non décorée. Ici figurent, l'un au-dessus de l'autre, trois prêtres funéraires regardant vers la droite. Ils apportent des offrandes : pain, bières, figues, légumes et grappes de raisins.

Le pilier central
Sur le pilier central se trouve la fameuse scène qui montre les deux frères s'embrassant, en présence de leur enfants réunis. Les femmes n'y sont pas.

Ils sont debout et se font face. Niankhkhnoum est légèrement en avant, à gauche, regardant vers Khnoumhotep qu'il masque partiellement. Ils sont habillés à l'identique et ont leurs cheveux naturels, ce qui se voit mieux chez Niankhkhnoum (pas de perruque). Tous deux ont un grand collier et un pagne à devanteau avec ceinture.
Niankhkhnoum, bras gauche vers le bas, tient dans sa main droite l'avant bras gauche de Khnoumhotep. Celui-ci pour sa part a son bras droit derrière le dos de Niankhkhnoum et agrippe son épaule droite.
L'inscription derrière les deux personnages donne noms et titres habituels, mais ajoute "ainsi que ses enfants".

Ce type de scène d'embrassade est extrêmement rare, même avec une épouse ou entre une mère et sa fille ou son fils. Nous avons vu (page 1) les hypothèses pour essayer de l'expliquer, mais la question n'est pas close et ne le sera sans doute jamais.

Les enfants son nommés en tant que "sa progéniture" (msw.f), ils sont représentés derrière leur père respectif. Un tel regroupement s'observe souvent à l'ancien empire, mais normalement les épouses sont représentées.

Les enfants de Niankhkhnoum (trois fils et trois filles) sont debout à gauche dans deux sous-registres, derrière leur père et de taille plus petite (). Tous sont habillés en costume de fête, sauf le benjamin qui est nu avec la tresse de l'enfance. Les hommes portent la jupe à devanteau, les femmes une robe sans manche et un collier.
Au sous-registre du haut (de droite à gauche) nous trouvons : Hem-ra (m), Hemet-ra (f) et Qed-ounas (m) ; dans le sous registre du bas : Kheouiten-re (f), Nebet? (dégradé) et Khnoumhezeouef (m).

De la même manière les enfants de Khnoumhotep (cinq fils et une fille) sont dans deux sous-registres, derrière leur père (). Cependant seuls les trois du sous-registre du haut sont les enfants "physiques" du défunt, car ils sont seuls vêtus comme les enfants de Niankhkhnoum. Les autres ont une simple jupe et portent des offrandes diverses. Mais, même ainsi, ils sont considérés comme ses enfants.
En haut: - Ptahshepses (m), Ptahneferkhou (m) et Rewedzaous (très dégradée) ; et dans le sous registre du bas : Kaizebi (m), Khnoumheswef (m) et Niankhkhnoum le jeune.

Mur ouest – section nord

La section nord du mur ouest commence immédiatement à droite du passage nord vers la chambre d'offrande. Elle comporte deux grandes parties de proportions différentes. A gauche, les deux défunts chassent dans un fourré de papyrus. A droite l'image est divisée en trois registres inégaux. On y voit la vie des bouviers dans les champs et l'alimentation des troupeaux de boeufs. Dessous un long sous-registre se termine par une niche étroite (0,55m de large / 0,3m de haut et 0,35m de profondeur). Il s'agit de joutes nautiques lors du retour à la maison des bouviers. En bas, sous le quatrième registre, se trouvent des fenêtres d'apparition.

Chasse dans le fourré de papyrus ()

Les deux défunts sont représentés de chaque côté du fourré, Niankhkhnoum à droite, Khnumhotep à gauche. Tous deux semblent marcher à grands pas, debout dans un frèle bateau en papyrus, manoeuvré à la poupe par un homme avec une perche. Ils sont dans une crique encombrée de fleurs de lotus.
Le premier chasse des oiseaux sauvages, le deuxième harponne des poissons
Niankhkhnoum (à gauche) : "briser les ailes et/ou le cou d'échassiers dans le fourré de papyrus", sa femme Khentikaoues l'accompagne, accroupie entre ses jambes ; son fils Hem-ra est debout à la proue. Derrière dans un petit sous-registre, deux assistants, qui portent des flèches de rechange et un oiseau sauvage.
Khnoumhotep (à droite) : "Harponner les poissons dans les marécages est la plus belle des choses." Il est désigné comme "Celui qui est honoré par le grand dieu" peut être une indication de son décès. Sa femme Khenout, l'accompagne accroupie au milieu du bateau, Shepsesptah son fils est à la proue. Il n'y a pas d'assistants.
On voit que nous retrouvons la même scène que sur le mur sud du premier vestibule. Remarquons une grenouille dans le fourré ( et ).

La vie des bouviers dans les champs ()

A droite de la chasse, sont illustrés différents aspects de la vie des bouviers. La scène est partagée en trois registres, différents en hauteur et largeur : au premier de l'artisanat, au second, alimentation du bétail et enfin, retour à la maison avec traversée d'un gué par le troupeau.

Le registre du haut contient trois scènes, à lire de la droite vers la gauche.
Dans la première, trois personnes fabriquent une natte de papyrus, l'un tresse les fibres pour former le canevas, les deux autres les dépoussièrent et tissent la natte. Un superviseur veille.
La seconde, une scène de boulangerie, se lit en sens inverse. L'un des bouviers malaxe la pâte, un autre moule les miches, le dernier les met au feu. Il encourage celui qui moule "Allons ! donne m'en une". Enfin à l'extrémité du registre supérieur, il y a un surveillant assis sur une chaise tressée ; il porte la barbe et sa tonsure dénote un vieil homme. Il accepte un bol que lui tend le bouvier debout devant lui, et qui dit: "Ceci est agréable, tu en seras satisfait!".

Le registre médian, divisé en trois, se lit à partir de la droite. Une vache vêle, aidée par trois hommes (). L'un d'eux immobilise la vache par les cornes, un second tire sur le veau, un troisième guide du geste. Sur la seconde scène, un veau est nourri au lait : il est probablement élevé par l'homme. () Plus loin un bouvier trait une vache, devant laquelle se tient un veau (). Il est aidé par un assistant qui entrave la vache. Enfin à gauche deux hommes sont derrière un abri (). L'un découpe une chèvre, tandis que l'autre, identifié comme le fermier Khouy, est confortablement installé et sommeille.

Au registre inférieur la scène traditionnelle de traversée d'un gué, sous la conduite du : "superviseur des prêtres funéraires, conducteur des bouviers, Ankhredounesou". Le texte dit : "quitter les marais pour atteindre des terres plus élevées, par les bouviers et leurs troupeaux". Huit grands troupeaux suivent les bateaux, lesquels sont chargés de marchandises et de bouviers.

Joutes ()
Ce registre de grande taille, est connu comme "joute des marins". Mais il pourrait s'agir des bouviers du registre supérieur qui, sur le chemin du retour, se livrent à une bataille amicale. Bizarrement, tous les bateaux sont surchargés de produits divers, et l'on ne semble pas craindre le chavirage.
Il s'agit sans doute d'une scène prévue pour être examinée en continu, bien qu'elle soit interrompue par une niche.
A gauche se trouve la joute et à droite, dans la partie plus étroite, des bouviers qui y assistent en spectateurs ().
Le nombre de bateaux impliqués dans la joute est inhabituellement important, cinq au total menés par dix-huit hommes (trois ou quatre par bateau). Les bâteaux semblent être bord à bord, dans une eau peu profonde, où l'on voit boutons de lotus et fourrés de papyrus. Les gaffes et avirons deviennent des armes avec lesquels les hommes essaient de faire chuter leurs adversaires. A noter cependant l'absence de personnage dans l'eau.

Certains intervenants (surtout parmi les jouteurs) sont qualifiés individuellement : "barbiers", "manucures" ou "prêtres funéraires" ; ce sont donc des confrères des deux hommes.
Ce qui amène une interrogation: cette scène représente t'elle simplement des bouviers de retour du travail, ou quelque chose de tout à fait différent? Il pourrait en effet s'agir d'une joute organisée lors des funérailles des deux hommes, une scène sportive rentrant dans un contexte cultuel ? L'énigme n'est pas résolue.

Les fenêtres d'apparition (appelées aussi fausses portes) ()
La zone non décorée de la partie nord constituait probablement l'extrémité de la construction à l'origine, comme le montrent les deux

fenêtres d'apparition consacrées aux défunts. Il y en a quatre actuellement, car on a rajouté, aux deux profondes fenêtres initiales, deux autres ; elles ont encore leur petite table d'offrandes à terre, chacune décorée du hiéroglyphe "hetep" et disposée de telle sorte que l'inscription hiéroglyphique (en creux) apparaisse lorsqu'on quitte la salle d'offrandes.
Ces fausses portes additionnelles sont celles de membres de la famille, la plus à gauche est celle de Hem-ra, à droite celle de sa femme Tjeset.
Dans chaque cas le défunt est représenté devant une table d'offrande, avec noms et titres sur le linteau.

4) - Passage vers la chambre d'offrandes

Il y a deux accès vers la chambre d'offrande dans le mur ouest, de chaque côté d'un pilier. Les portes s'ouvraient vers la-dite chambre. Les passages sont de dimensions identiques (l : 0,83m / h : 1,8m, et épaisseur des piliers 0,67m). Les quatre surfaces décorées mesurent 0,57m de large sur 0,93m de haut, et comportent des scènes superposables. La bordure sur le côté est dessinée avec le motif en échelle. La bordure supérieur, comporte une frise, visible par endroit, notamment sur le passage nord. Le bandeau de soubassement reste non décoré.

Le passage sud amène vers la fausse porte de Niankhkhnoum. Le passage nord vers celle de Khnoumhotep. Les décorations sont relatives à chacun des défunts.

Chacun des quatre murs est divisé en quatre registres.
Le plus haut présente un défilé d'offrande de bétail destiné à la boucherie ; les deux médians montrent un défilé de bêtes sauvages, diverses variétés d'antilopes, également destinées à l'offrande. Finalement, le registre du bas, plus étroit, montre de la volaille, avec aussi, sur le mur nord du passage sud, un pigeon (). Sur les deux murs sud il y a au total six bovidés, dix animaux sauvages, et six volailles (bien que le texte indique "milliers" pour les volailles) ; sur les murs nord, ce sont cinq bovidés, neuf animaux sauvages et six volailles (ici aussi accompagnés du hiéroglyphe signifiant "milliers"). Tous les animaux font face à la chambre d'offrandes.
Là aussi Niankhnoum, au sud, a la préséance, avec le plus grand nombre d'animaux.