Chapelle, paroi sud

() D'une longueur de 7,25m et d'une hauteur de 4,65m (Steindorff), son décor commence, comme comme dans les autres salles, à 1,50m du sol. Il peut-être subdivisé en trois grandes parties d'égale importance, chacune d'elle comportant dix registres, comme l'illustre le plan. Dans chaque section, Ty, parfois accompagné de membres de sa famille, est en position d'observateur et de surveillant. Trois fentes verticales A, B, C donnent accès au second serdab de la tombe, qui se trouve derrière cette paroi. A chacune correspond une des subdivisions de la paroi. Ainsi, les statues de Ty pouvaient avoir magiquement accès à toute la pièce, profiter des offrandes qui y étaient déposées, et vérifier si les rituels étaient bien rendus.
Une partie de la paroi est détruite, du côté gauche, tandis que du côté droit existent de vastes zones abimées.

Partie gauche (est)

(, , et )

C'est la zone que l'on voit depuis la porte d'entrée dans la chapelle.
Plus de la moitié de cette zone a disparu, mais le décor survivant, où Ty est présent deux fois, est de grande qualité ().

1) - Registre 1, à gauche de la fente donnant sur le serdab

( et ).

Juste à côté de l'ouverture, un prêtre funéraire fait 1"brûler de l'encens". De sa main gauche, il tient le pied d'un brasero, tandis que son pouce et son index droit ouvrent délicatement le couvercle, montrant le foyer de combustion (dans lequel on discerne les boulettes de résine)
afin que les vapeurs de "ce qui rend divin" (terme Égyptien pour l'encens) puissent parvenir aux narines des statues dans le serdab.
Derrière lui viennent des "serviteurs du domaine funéraire" : un intendant anonyme, le scribe Heni et un archiviste anonyme qui tient le matériel de scribe.

2) - Registres 2 & 3

Ty, tourné vers la droite, occupe en fait deux registres et demi. Il est assis sur un petit coussin qui remonte dans son dos, posé sur un tabouret bas dont les pieds sont en forme de sabots de taureau. Il porte une longue perruque et une barbiche carrée courte. Autour de son cou s'étale un large collier sur lequel se détache un pendentif. Selon la convention égyptienne, le plastron du pagne (élément intervenant dans la dignité de la personne), qui se trouve à plat sur ses genoux, est représenté oblique. Sa main droite serre une pièce d'étoffe repliée, et la gauche empoigne sa canne. Derrière lui, on distingue encore le classique motif en échelon qui borde le tableau.
Son épouse Neferhetepes est accroupie devant lui (), enserrant sa jambe gauche de son bras droit. Sur la poitrine, elle arbore un large collier, tandis qu'un "choker" lui serre le cou. Sous le siège se tient un chien anonyme, un ruban autour du cou, assis sur sa queue en tire-bouchon.

3) - Registre 1, à droite de la fente

( et ).
Nous trouvons tout d'abord un prêtre, symétrique par rapport à celui de l'autre côté de l'ouverture quant à la représentation et au texte. Vient ensuite un des deux segments de paroi consacrés, comme celui qui le surmonte, au travail du bois et du cuir, ainsi qu'à une scène de marché.

A- Les redresseurs de branches

().

Que ce soit pour redresser ou pour courber des branches, afin d'obtenir une canne, un arc, une lance… il était nécessaire de courber le bois. Cette opération se réalise en trois étapes, dont seule la dernière est représentée chez Ty. La partie de la branche à redresser est d'abord mise à chauffer, puis elle est écorcée rapidement à l'aide d'un outil métallique, ensuite commence l'opération de courbage.
Cette dernière nécessite un pieu fiché profondément dans le sol. Une poutre fourchue repose par une de ses extrémités sur le sommet du pieu. Les deux branches de la fourche sont solidarisées par un nœud épais, délimitant avec la base un triangle, dans lequel on introduit la branche à courber. Selon le point de courbure désiré, un aide place un levier à un emplacement donné de la fourche. Il ne reste plus à un autre aide qu'à exercer une pression sur la branche jusqu'à obtention du résultat et refroidissement de la branche.
Chez Ty, un jeune homme n'a pas hésité à s'asseoir à califourchon sur la pièce. La légende d'accompagnement fait référence à l'ennemi du menuisier, le nœud : 2"pèse fort sur cette branche, elle est pleine de nœuds".

B- Le tanneur

().

Le travail du cuir, qui recouvre pourtant dès l'Ancien Empire un large registre, n'est représenté, par manque de place, que par cet unique personnage, accompagné de deux courtes légendes. L'homme est en train d' 3"étirer une peau" au dessus d'un tripode en bois. Cette peau est destinée à la confection d'une sandale, qu'il faut tanner à l'aide d'huile (chamoisage), ce que précise la légende du haut : "graisser une sandale".

C- Derrière le tanneur se déroule une scène de marché

Le pourquoi de sa présence en cet endroit en complément des métiers n'est pas évidente. En effet, sur ce "marché", ne semblent se trouver que des produits qui ont certainement été fabriqués dans les ateliers de Ty. On n'y trouve aucun produit alimentaire par exemple. Il est donc possible que nous assistions là à la vente des produits en surplus.

La première saynète ( et ) montre un homme assis sur une natte, un sac autour de la poitrine. Il travaille avec un poinçon un objet oblong qu'il tient dans la main gauche, avec la légende suivante : 4" (percer, travailler, …) un sceau-cylindre par le fabricant de sceaux". Les cachets en forme de cylindre étaient d'un usage fréquent chez les lettrés. Percés dans le sens de la longueur, leurs propriétaires les portaient volontiers en sautoir.
En face de lui, un homme se penche avec intérêt ; la légende "TTti" montre qu'il exerce un métier en rapport avec des cordes. Lui aussi porte un sac, comme son compère. Il semble tenir en main des cordons et un sceau, mais c'est loin d'être certain. L'homme vient peut-être proposer des cordons ? Où faire personnaliser un cylindre ?

La petite scène suivante comporte trois personnes : un vendeur, qui propose une paire de sandales, accompagné d'un difficile petit texte que Roquet propose de traduire : 6"elles (les 2 sandales) dépendent de mon savoir-faire" ou "elles relèvent de/sont de ma fabrication" et deux acheteurs potentiels. Le premier, qui tient déjà en main une des sandales, offre un tissu ou une natte, qui provient de ceux roulés sous son bras droit, tandis que le second acheteur propose de la 5"pommade xnd", en présentant un petit pot d'onguent dans sa main. Un autre pot est représenté, de façon illogique pour nous, sous une sorte d'outre qui pend dans le dos de l'homme : il s'agit de la réserve de corps gras.

Viennent ensuite deux personnages isolés, accompagnés de légendes incompréhensibles (). Le premier porte des éventails : 7"je donne ce…?". Le second, selon Montet, transporterait des coffrets.

Deux hommes examinent et négocient une canne. Le vendeur en sort une à moitié d'un fourreau en proclamant : 9,10,11"voici une très belle canne, mon cher ! Une mesure de froment pour elle". L'acheteur, probablement un bouvier reconnaissable à sa barbe (et qui utilise des bâtons pour son travail), exprime sa satisfaction : 12"j'aime sa tête (son pommeau) ".

4) - Registre 2 à droite de la fente

()

Il est entièrement occupé par des scènes de menuiserie, mélangées sans ordre logique.

Immédiatement en face de Neferhetepes se trouve un ouvrier debout en train de 2"polir" un 1"naos" de bois ().

Ensuite on peut observer deux hommes accroupis en train de polir un coffre (), ce que confirme encore la légende : 4"frotter un coffre avec les senet (?) par les polisseurs du domaine funéraire" ; Montet suggère que 'senet' pourrait désigner de la poudre de pierre, jouant alors le rôle d'abrasif (comme notre papier de verre). L'ouvrier de gauche apostrophe son collègue : 5"Plus vite !", ce à quoi ce dernier répond : 3"je le fais".

Vient ensuite un menuisier à demi agenouillé qui égalise une pièce de bois à l'herminette, accompagné de la légende : 6"travailler le bois précieux par le menuisier".

Le suivant, debout, est occupé à scier une longue planche. Examinons mieux le système : il s'agit de permettre au menuisier, dont la scie en cuivre n'est guère performante, de scier droit, sans vibrations et sans coincer sa lame. La planche est attachée serrée sur un pieu vertical solidement fiché en terre ; dans la fente déjà sciée, on introduit entre les deux lèvres une tige de bois, dont l'une des extrémités passe sous le nœud, tandis que l'autre est lestée d'une pierre. Ainsi, les vibrations sont empêchées et l'écartement reste constant.
Deux textes accompagnent la scène : 7"scier [par le] menuisier" et un second qui suppose l'existence d'un aide invisible, auquel notre homme s'adresse : 10"prend en un nouveau, il est chaud" ; on le voit en effet forcer à deux mains sur sa longue scie (elle pouvait atteindre deux coudées, soit plus d'un mètre) dont la lame nécessite un affûtage, et il en réclame donc une autre.

Le personnage suivant est accroupi à côté d'un bloc, il est en train de 8"travailleur avec un ciseau" en frappant l'outil avec une massette en bois. La légende, qui accompagne l'ouvrier suivant, mal comprise par Montete, est un ordre (ou un conseil) : 9"fais tes trous profonds !".

Nous retrouvons ensuite un homme sciant une planche. Cette fois, il est accroupi et tient la planche de sa main gauche pour l'empêcher de vibrer, car elle est beaucoup plus petite et ne nécessite pas l'appareillage précédent. La légende est sans surprise : 11"scier avec la scie par le menuisier".

Deux hommes sont penchés en avant sur un lit, dont on retrouve le hiéroglyphe dans la légende : 12"polir un lit d'ébène par le polisseur du domaine". On notera le déterminatif du grattoir (point rouge sur la photo), qu'on retrouve dans la légende 13 : "polir". Le mot 'sSp" signifie en principe "être ou rendre brillant", et il est déterminé par un disque solaire Ici, le disque est remplacé par l'image du grattoir et ceci bien que l'ouvrier semble travailler avec une pierre plate entourée d'un tissu.
Sous le lit à pieds en forme de sabot, on trouve un coffre et un repose-tête.

L'homme accroupi utilise la technique de l'archet : de la main gauche il maintient son foret avec un instrument cupuliforme, tandis que de la droite il le fait tourner à l'aide de l'archet. La légende est moins précise : 14"forer un meuble par le menuisier" ().

5) - Registre 3

()

A-Statuaire

Le travail sur huit statues était représenté à l'origine, mais il n'en persiste que trois ; des autres, on ne voit que la base, et les pieds des sculpteurs.
L'homme assis sur un tabouret travaille sur l'arrière d'une statue assise (). Il s'apprête à frapper violemment son ciseau (disparu) à l'aide de sa masse, avec la légende 1"travail par le sculpteur".
Les deux statues debout sont incontestablement en bois () et les ouvriers utilisent des outils que nous avons déjà rencontrés en menuiserie. La légende surmontant l'homme qui travaille à l'herminette est d'ailleurs sans ambiguïté : 2"menuisier". La statue est bien avancée, et son collègue devant lui, désigné comme 4"sculpteur" se sert du manche de son maillet pour frapper à petits coups le ciseau. Sur la seconde statue en pied, jumelle de la précédente (on remarquera qu'elles sont de profil strict), nous trouvons deux hommes accroupis avec la même légende : 5&6"polir par le sculpteur".

La statue assise de droite n'est certainement pas en bois (). Tout d'abord, il n'existe à ma connaissance aucune statue assise en bois de l'Ancien Empire. Ensuite, si l'on examine les outils, on voit que les deux ouvriers assis utilisent des hachettes de pierre, enfin, la légende au dessus de celui de gauche le désigne comme 7"sculpteur" (ou représente le verbe forer) avec une graphie qui désigne clairement un travail sur la pierre, tandis qu'au-dessus de celui de droite, on lit 8"faire le travail par le sculpteur (sur pierre) ".

Toutes ces statues étaient produites dans les ateliers de Ty, et destinées à être placées dans les serdabs. Un examen attentif montre que la quatrième comporte le bas des jambes et les pieds d'une femme, qui ne peut-être autre que Neferhetepes, l'épouse de Ty (). Nous ignorons s'il y avait des statues de ses fils, mais c'est peu probable.
Remarquons qu'au-dessus de chaque pièce se trouve le mot 3"statue" : voulait-on être sûr que personne ne la confonde avec l'individu ? Ainsi, les coups portés par les artisans seraient sans conséquence ?

B- vases

Les deux personnages suivants sont occupés à 9"faire le travail (de fabrication) de vases". La légende 8 est également valable pour eux en raison du double sens du mot "Hmti" et peut se lire "faire le travail par le foreur (préparateur de vase) ". Ils utilisent un outil constitué d'une longue tige de métal à l'extrémité de laquelle est fixé un manche en bois bizarrement tordu servant à maintenir l'engin d'une main, tandis que l'autre lui imprime un mouvement rotatif inertiel à l'aide de deux pierres attachées par une corde à la partie haute. On imagine la dextérité et la patience qu'il fallait à l'artisan pour arriver à un résultat lorsqu'il forait des pierres parfois très dures.
Ici, le travail se fait sur deux vases typiques de l'Ancien Empire, l'un élancé, avec une striction vers le milieu, l'autre plus évasé, dont on a retrouvé des milliers d'exemplaires ().

6) - Registre 4

()

Il ne reste pas grand-chose de cette partie consacrée au travail de métallurgie, et sans doute d'orfèvrerie, et nous n'en avons pas d'image.
À gauche, quatre ouvriers agenouillés soufflent avec un long chalumeau sur le foyer où repose un creuset contenant le minerai. La légende d'accompagnement est incompréhensible.
Vient ensuite un homme qui verse le métal en fusion dans une lingotière. Remarquons que l'artisan n'a pas jugé nécessaire de représenter l'indispensable protection autour du creuset brûlant que tient l'ouvrier. Les deux hommes de droite tiennent en main des masses, probablement des pierres plates, avec lesquelles ils transforment le métal en fines feuilles. Ici, ce dernier a déjà refroidi (on dit en terme d'orfèvrerie qu'il est écroui) et l'ensemble doit être remis au feu : 1"donne cette plaque à cuire, elle est écrouie".

7) - Registres 5,6 et 7

()

Les quelques fragments résiduels sont en rapport avec la vendange. Sur le registre cinq, on devine encore deux gaillards en train de tordre de toutes leurs forces à l'aide d'un bâton un sac contenant le moût. Au-dessus, un homme verse un panier dans l'aire de foulage, accompagné de la légende 2"jeter la vendange". Registre sept se trouve le reste d'un porteur de panier, accompagné de la légende "1"apporter les grappes pour fouler".

8) - Registres 8,9 et 10

()

Registre huit, on distingue un pieu fourchu, qui pourrait appartenir à une ferme d'oiseaux (?), car sur les deux registres du haut on montre la capture de volatiles-gnw qui ont été identifiés comme des loriots. À gauche, les oiseaux sont en plein vol tandis qu'à droite, ils sont enfournés dans des cages; Sur les deux registres, on trouve (texte 1 dans R10 et 2 dans R9) : "apporter les (oiseaux) -gnw". Registre 9, l'homme est en train de 1" (les) placer dans la cage à oiseaux".

9) - Ty et sa famille

( et )

Le maître est debout, comme nous l'avons déjà rencontré plusieurs fois. Avec cette fois une courte barbe tressée et des sandales aux pieds. Il est accompagné de "[…] la bienheureuse (où la pensionnée) auprès de Neith, Neferhetepes". Devant lui, son fils Ty (junior) tient la canne de son père d'une main et un loriot de l'autre.

Partie centrale

( et ).
Elle est organisée autour de la seconde ouverture du serdab. Elle est consacrée à des défilés d'animaux les plus divers afin de les recenser, encore une fois sous la surveillance de Ty. De tels recensements constituaient des dates importantes du calendrier, donnant lieu à d'importantes cérémonies, et avaient lieu –en principe- tous les deux ans. Les animaux provenaient des fermes, des enclos, et des enclos du ka, l'ensemble constituant le domaine (per djet).

1) - Registre 1

()

A- À gauche de l'ouverture

()

De chaque côté, un prêtre funéraire faisait l'encensement, mais ils ont tous deux disparus. Il persiste la représentation d'oiseaux disposés sur plusieurs rangs. Tout d'abord, nous trouvons deux sous registres de palmipèdes identifiés par les légendes: 1"la blanche" autre nom de l'oie cendrée, 2"canard siffleur"3"oie commune, « 4 canard pilet", 5"l'oie cendrée", l'un des canards pilet est qualifié de : 6"sur son ventre" pour exprimer son embonpoint.

B- A droite de l'ouverture

( et )

Tout le demi-registre est occupé par de grands échassiers encadrés par deux gardiens qui les guident avec un fin bâton ; au dessus d'eux une légende explicative: 7"voir l'hommage amené des fermes du domaine". Deux espèces sont représentées: il y a onze grues 8"grue commune" et 9"grue" sans précision, mais l'orthographe est différente, 11"jeune grue commune", et trois 10"grue demoiselle de Numidie" ; ces dernières sont légèrement plus petites, avec une aigrette caractéristique (). La légende qui court au-dessus de l'ensemble dit : 7"amener pour (les) voir les belles venant des fermes du domaine".

2) - Registre 2

Il est consacré aux bovidés. En tête, à droite, se trouve un bouvier qui, à l'aide d'une longe, tire un gros 2"bœuf" portant un très beau collier avec un grand pendentif à deux pans souples, dont l'un d'eux est reporté sur l'épaule ; la bête est aussi poussée par derrière par un aide muni d'un bâton. Ce dernier porte un pagne à rayures verticales (en papyrus donc). Derrière suit une 1"jeune vache" (les pis sont représentés) sans corne, avec un collier muni d'un pendentif en forme de cloche, puis un homme effacé par la restauration conduit un autre bovidé 1"jeune bœuf" (l'orthographe est la même, mais, il n'y a pas de pis et visiblement c'est un mâle). Derrière, sur deux demi-registres, quatre veaux chacun attaché à un piquet sont suivi d'un berger, qui porte lui aussi un pagne en papyrus ().

3) - Registres 3 à 10

Ils sont occupés par des défilés d'animaux, dont les chefs de domaines doivent rendre compte aux scribes, sous la surveillance sans faille de Ty ( et ). Comme chaque fois qu'il y a un panneau unique, l'ordre des animaux est le suivant (Montet) : d'abord les antilopes et autres gazelles du désert, puis les bœufs et enfin les oiseaux, dont nous avons déjà parlé.

Nous commencerons par les animaux du désert, registres 7 à 10 (). Les artisans égyptiens antiques étaient vraiment de remarquable naturalistes, et on remarquera que chaque animal est soigneusement différencié, notamment au niveau des cornes.

A- Registre 10

À droite, on trouve d'abord une 5"gazelle femelle" à l'attache qui lèche sa patte arrière, suivi d'un 4"addax femelle" avec son petit tenu par le menton et les cornes par un berger. Un autre conduit de la même manière deux 3"jeune oryx" ; il est suivi par un troisième qui agrippe les cornes d'un 2"bouquetin femelle" accompagnée de son petit. Enfin un dernier berger maintient difficilement un bubale: 1"lancer le lasso pour la bubale" ; l'animal est récalcitrant et se retourne.

B- Registre 9

Un 7"oryx" est attaché tandis qu'un 6"surveillant" lui pose la main sur la croupe d'un geste qui semble affectueux. Vient ensuite un 5"bouquetin" difficilement maîtrisé par un homme arc-bouté, tandis qu'à l'arrière, un de ses collègues lui flatte la croupe tout en serrant son autre bras autour du cou d'un 4"jeune oryx". Le dernier est un 2"bouquetin" vraiment récalcitrant dont s'occupent deux hommes. Celui de derrière crie à son camarade 1"tire à toi !", et l'autre lui répond 3"je fais à ton plaisir"

C- Registre 8

Un 5"addax" est attaché à terre. Derrière lui, un homme entoure d'un bras les cornes d'une 4"gazelle isabelle", tandis que sa main opposée maintient la bête par le museau. Viennent ensuite deux 3"bubales". Les deux femelles suivantes sont accompagnées de leur petit, d'abord une 2"addax femelle" (remarquer le hiéroglyphe de l'utérus), puis une 1"gazelle femelle"

D- Registre 7

Tous les textes commencent par "amener". Un animal est à l'attache, tandis qu'à côté un homme sait la corne recourbée d'un 6"mouflon" d'une main, et agrippe ses naseaux de l'autre. Derrière, un homme semble avoir des difficultés à maîtriser un 5"cerf" qui semble en rut. Il est aidé par un acolyte qui maintient l'arrière de l'animal. Viennent ensuite cinq porteurs de jeunes. Le premier et le quatrième sont désignés comme 4" jeune bubale", le second comme jeune oryx" et le troisième comme "2"jeune gazelle". Le cinquième homme porte deux paniers suspendus à un balancier, avec dans chaque couffin deux bébés non identifies ; d'après leurs cornes, les deux derniers sont des gazelles.

E- Registres 5 et 6

()

Les deux registres n'en font qu'un, le cinq étant la continuation du six. Des bœufs gras défilent et sont présentés à Ty, qui se trouve immédiatement à droite, auquel un homme rend compte.

• Registre 6

Un 3"intendant" déplie un papyrus qu'il présente au maître pour 4"faire voir". Il s'agit non seulement que le nombre de têtes de bétail soit exact, mais aussi d'apprécier la qualité et la santé des animaux. Derrière lui, un bouvier –facilement reconnaissable à son allure et à son vêtement- conduit un 2"jeune bœuf". La bête, dont les cornes sont torsadées en sens inverse l'une de l'autre, est de belle taille et son cou est orné d'un grand pendentif de belle taille ().
Vient ensuite un homme mieux habillé, coiffé d'une perruque. Sa main droite est posée sur la croupe de l'animal qui le précède, tandis que la gauche tient une longe avec laquelle il fait avancer un 1"bœuf" ().
La troisième bête du registre est conduite par un jeune garçon et elle est suivie par deux bouviers plus âgés qui ont un pagne de papyrus autour des reins et portent sur l'épaule droite un bâton auquel est suspendu un sac contenant probablement leurs provisions. Le dernier tient en plus un récipient de la main gauche.

• Registre 5

Le bouvier tire un 2"bœuf" à cornes lyriformes d'une main, tandis que son bras gauche enserre une natte (?). L'animal suivant s'est retourné, obligeant l'homme qui le conduit à regarder ce qui se passe. Il comprend immédiatement que sa bête est attirée par la botte de fourrage que tient le bouvier suivant, ce qu'il commente par : 3"ce que tu aimes". Le dernier animal, un 1"jeune bœuf" semble également donner du fil à retordre à son guide ! Lui aussi voudrait bien profiter de l'aubaine.

F- Registres 3 et 4

Là encore, les deux registres se suivent. Le défilé de 2"bœuf" et 1"jeune bœuf" qui s'y déroule s'achève sur le registre quatre où se trouve une scène de grande qualité illustrant la bureaucratie à l'égyptienne ().

À gauche, la légende nous dit : 2"amener les paysans du domaine pour rendre compte". Car cette fois ce sont les pauvres bouviers eux-mêmes qui sont amenés sans ménagement pour rendre des comptes. Des surveillants, canne sous l'aisselle, les empoignent et les jettent à terre sans ménagement… en attendant d'en battre certains.

La paroi comporte ensuite une courte inscription verticale 3"vérifier, par les gérants du domaine".

A droite se trouvent les fonctionnaires à l'œuvre, 4"scribe" et 5"archiviste". Six scribes sont en train d'écrire. Un autre se tourne vers l'archiviste du demi-registre supérieur ; on peut interpréter de deux façons différentes ce que fait ce dernier : soit il tend à son collègue une nouvelle feuille de papyrus qu'il a extraite du coffre derrière lui, soit il examine ce qui est écrit pour savoir où l'archiver… En dessous, un de ses confrères range dans une autre boîte (elle a des pieds) les rouleaux utilisés.

4) - La représentation de Ty

()

Ty est accompagné de son épouse, mais d'aucun enfant. Leur représentation ne présente pas de particularité par rapport à celles déjà vues.

Partie droite (ouest)

Celle-ci est entièrement consacrée à la grande offrande faite à Ty qui trône, seul, à l'extrémité droite de la paroi.

1) - Registre 1

Comme celui qui le surmonte, il est consacré à des scènes de boucherie ().
Il est occupé par cinq scènes de découpe de bovidés qui rappellent en tous points celles déjà vues précédemment. À gauche l'un des bouchers est occupé à 1"aiguiser le couteau". Puis deux autres sont affairés sur une bête couchée : 2 enlever la peau par le boucher" et 3" arracher le cœur par le boucher". À leur droite, un homme porte un vase pour recueillir le cœur ; il n'y a pas de légende. Juste après, deux bouchers découpent une patte avant tout en s'interpellant : 5"tire à toi boucher", la réponse est conciliante, comme toujours, 4" je le fais fortement (avec application) " ; suit un porteur de vase. La scène suivante montre à nouveau deux hommes occupés à 6"arracher le cœur par le boucher", avec ici encore un homme portant un vase, pour que le viscère y soit déposé. Puis vient une scène intitulée 7"abattage d'un bœuf par le boucher" dans laquelle l'homme à l'arrière a déjà pratiqué une large entaille sur le flanc de la bête et dit à celui qui lui fait face 8"tiens, boucher". À droite de la troisième ouverture donnant sur le serdab, on découpe encore la patte avant : 10"dépecer le bœuf par le boucher" avec le conseil : 11" tire à toi boucher", tandis qu'on devine les restes d'un 9"prêtre funéraire" qui faisait certainement une fumigation d'encens. Son homologue controlatéral a complètement disparu.

2) - Registre 2

Cette fois, ce sont des animaux du désert (deux bouquetins et trois oryx) qui sont en train d'être dépecés par le 1"boucher" après avoir été abattu. 2"Tire fort !" dit le boucher qui découpe le premier 3"bouquetin", auquel il est répondu par l'aide 4"je fais comme tu enseignes".
Juste après, le boucher est en train de plonger la main dans le corps de la malheureuse victime afin d' 5"arracher le cœur", tandis qu'un 6"serviteur du ka", qui a déjà une patte sur l'épaule gauche, tend la main pour se saisir du viscère qui va être extrait. La scène suivante concerne le 8"dépeçage d'un oryx", et, une nouvelle fois, on trouve l'ordre 7"tire fort" ; celui-ci est réitéré (10) avec la réponse attendue 9"je fais à ton plaisir". Suit un porteur de vase de sang, et deux hommes dépeçant un oryx : 11"dépeçage d'un oryx par le boucher. Enfin, dans la dernière scène, un boucher aiguise son outil 12"aiguiser par le boucher", tandis que deux hommes sont affairés à 14" arracher le cœur", et que le boucher stimule son aide : 13" fais que j'aille vite ", car déjà un 15" prêtre funéraire" portant une patte avant s'apprête à partir.

3) - Registre 3

()

Les porteurs d'offrandes des registres trois à six forment des files ininterrompues, qui aboutissent à la pile d'offrandes entassées devant Ty aux registres supérieurs.
C'est un registre de quinze porteurs, dont la charge est variée, morceaux de bœuf (y compris une tête sur un plateau), pains, fleurs, vases divers.
Remarque : Montet a insisté longuement sur le fait que, selon lui, la traduction : "serviteur du Ka" pour le groupe utilisée de façon quasi systématique n'était sans doute pas la bonne, et que le signe des mains renversées n'était pas le hiéroglyphe "Ka" renversé mais probablement un signe différent voulant exprimer la notion de saisie ; selon lui la traduction appropriée est 1" porteur d'offrande". Dans le doute, nous avons choisi d'utiliser indifféremment dans cette présentation les termes "prêtre du Ka", "serviteur du Ka" ou "porteur d'offrandes" pour rendre ce groupement.

4) - Registre 4

Il débute par neuf porteurs qui sont soit 1" porteur d'offrande (ou prêtre du ka) " soit 2" chef porteur d'offrande ; cette fois la charge est principalement, constituée de volaille, canards et grues. La dernière offrande est intitulée 3" morceau de choix (des oiseaux) ".
La fin du registre nous montre une scène de musique, un musicien est en train de "4 jouer de la flûte dit l'inscription, au moyen d'un instrument long à embouchure latérale. Il joue sous la conduite d'un chanteur donnant la ligne mélodique, et nous avons donc là une scène de « cheironomie » fort bien décrite par Hickmann dans ses ouvrages spécialisés. Deux joueurs de harpe se font face, avec entre eux la légende "6 jouer de la harpe". Enfin un deuxième 5" chanter" donne lui aussi la ligne mélodique.

5) - Registres 5 & 6

()

La partie droite des deux registres montre la fin des défilés de porteurs, qui accumulent leurs offrandes parmi l'énorme pile accumulée devant Ty. Deux tables d'offrandes sont présentes ; la première repose sur trois pieds triangulaires et supporte des fruits, des pains, des volailles et un quartier de bœuf, puis à nouveau ce qui semble être des figues sur un plateau. La deuxième table, juste devant Ty porte des pains allongés verticaux. Au dessous se trouve l'énumération classique : 1000 volailles, 1000 bœufs, 1000 jarres de bière, 1000 pains, 1000 pièces de tissus et enfin 1000 pièces d'albâtre.

Ty est assis sur un siège à petit dosseret dont les pieds ont la forme de pattes de taureau reposant sur des supports tronconiques : on distingue clairement la forme de la patte avant et de la patte arrière (angle de la première articulation, vers l'avant pour la patte de devant, l'arrière pour celle de derrière). Ty tend la main droite vers la table d'offrande et tient une petite pièce d'étoffe dans la main gauche.

Au-dessus de lui six colonnes mal conservées portent sa titulature. Devant celle-ci, la liste d'offrandes, regroupée dans la "pancarte" est également assez mal conservée (, et ). Elle comporte quinze colonnes et dix-huit lignes. L'unité de base est formée d'une colonne de trois lignes avec en haut le nom de la denrée, au milieu, la quantité, et en bas l'inscription "pour Ty" ().
Devant la pancarte s'accumulent encore les denrées les plus variées, disposées sur six registres.