Côté nord

Paroi nord-ouest

Elle est presque totalement détruite. Wild a cependant reconnu, immédiatement à droite de l'ouverture menant vers le naos () l'image de Rê-Horakhty, assis lui aussi sous un kiosque, comme Osiris l'était de l'autre côté de l'ouverture. Le kiosque est surmonté d'un motif compliqué comportant au sommet une rangée de cobras solaires dressés (). Vers lui s'avance Nebnefer, un braséro à la main, suivi par son épouse Iy, qui se trouve sur la paroi nord. Dans le texte qui le surplombe est évoqué Neferhotep (II) leur fils qui "fait vivre son nom " (comprendre 'leurs noms').

Paroi nord

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1) - La dame Iy

Nous venons de l'évoquer. Elle occupe la hauteur de deux registres. Il ne persiste guère d'elle qu'une partie de sa robe ainsi que son avant-bras droit qui brandit un sistre hathorique tandis que des tiges de lotus pendent à la saignée de son coude. Au-dessus d'elle on trouve, dans les colonnes du haut : "Par sa sœur, son aimée, la maîtresse de maison, Iy, la grandement louée par Hathor, maîtresse […]" Devant elle, on trouvait ce texte : "Son fils, qui fait vivre le nom de son père Neferhotep (II) ".
Le reste de la paroi, à droite de Iy, est divisé en deux registres.

2) - Registre supérieur

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a) - Le couple devant une table de senet

() Il est en rapport avec le chapitre 17 du Livre des Morts : "Commencement des transfigurations et glorifications, de la sortie de l'empire des morts et du retour en lui ; être un bienheureux dans le bon Occident ; sortir au jour, faire toutes transformations que l'on désire, jouer au senet assis sous la tente ; sortir en Ba vivant de la part de N. après sa mort" (Barguet). À l'époque ramesside, le jeu ne comporte qu'un joueur, le défunt, sans adversaire visible en face de lui. Mais ce dernier existe, c'est la mort, l'oubli, l'échec du parcours dans l'au-delà ; finalement c'est un résumé du chemin qu'emprunte le défunt dans le monde inférieur, dont il doit sortir vainqueur. Cela est illustré par exemple dans le commentaire accompagnant une scène identique chez Inerkhaou, TT359 : " (…) Puissé-je déplacer les pions en les posant là où je le souhaite (…) Puissé-je combattre comme un dieu contre l'adversaire et voir Neith (…) puisse mon cœur être perspicace sans être négligent ; puisse mon cœur être habile pour deviner le jeu (de l'adversaire) contre moi et que ses pions se retournent (contre lui) ; puissent ses doigts se troubler et son cœur quitter sa place afin qu'il ne sache (comment) répondre" (Cherpion). Cette idée de jouer son destin contre la mort sera reprise par Ingmar Bergman dans son film () : ici aussi la mort est invisible pour tous les personnages, sauf pour le chevalier qui semble ainsi jouer seul.
Comme souvent dans ce type de représentation, on trouve deux oiseaux-Ba : ils sont comme perchés devant la partie droite du toit de la cabane, devant un petit bol contenant des pains ; un œil Oudjat a été rajouté pour combler le vide ().

b) - Adoration de Nebnefer et de son épouse au soleil levant

Nebnefer et Iy sont agenouillés, en adoration, et récitent un hymne solaire qui commence par : "Adorer Rê lors de son lever dans l'horizon sous sa forme de disque…". Une large lacune a fait disparaître le reste de la paroi sauf quelques traces qui ont permis à Wild de reconstituer la présence de la déesse Nout accueillant le défunt en son sein, une des trois vignettes accompagnant le chapitre 17 ().

3) - Registre inférieur

( ; ) Détruit dans toute sa partie droite, il montre encore Nebnefer assis aux côtés de son épouse Iy et de la mère de celle-ci, Isis. Il tient dans la main droite une voile gonflée, symbolisant l'air que le défunt espère respirer de nouveau, le souffle vital, mais aussi le doux vent du nord, qu'il appréciait de son vivant ; c'est également le signe hiéroglyphique Gardiner P5 . Sa main gauche est tendue vers des offrandes accumulées devant lui. Dans la zone détruite devait se tenir un couple debout en adoration ; trois autres couples se trouvent sur le registre inférieur de la paroi est.

Paroi nord-est

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1) - Registre supérieur

a) - Les deux lions

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Les deux lions adossés, avec le soleil qui se lève entre deux collines, formant le signe akhet (Gardiner N27) qui désigne l'horizon, constitue elle aussi une vignette du chapitre 17 du Livre des Morts. Ils se nomment "hier" et "demain" ; la vignette désigne aussi bien le soleil vieillissant, qui se couche à l'horizon occidental, que le jeune soleil qui se lève dans l'horizon oriental, symbolisant ainsi la mort et la renaissance de l'astre et, par assimilation, la vie sans cesse renouvelée du défunt, ce dont rend compte le signe de vie ankh accroché à l'image de l'horizon.

b) - Le Benou

Plus à droite, la paroi est très détruite, mais on peut être sûr qu'elle portait l'image d'un dieu assis hiéracocéphale, coiffé de la double couronne () et d'un échassier, le héron cendré, avec un texte fragmentaire qui fait allusion à la transformation du défunt en oiseau Bénou (qui deviendra le Phénix des Grecs) à Héliopolis. Il s'agit d'un thème que l'on trouve dans le chapitre 83 et accessoirement dans le chapitre 17 du Livre des Morts ; cette transformation est une de celles que le Ba du défunt espère accomplir. Souvent on voit le défunt en adoration devant l'oiseau ( par exemple), mais pas ici.
Ba de Rê, le Benou est un oiseau solaire dont le principal lieu de culte est Héliopolis et on sait que le soleil évoque toujours l'éternel retour ; il est également le Ba d'Osiris, évoquant la victoire sur la mort et le rajeunissement ; enfin c'est un être qui vient de lui-même à l'existence.

2) - Registre médian

Nebnefer et Iy adorent une divinité féminine ; ils sont suivis par quatre hommes (dont un militaire) qui apportent des offrandes (l'un d'eux tient même en laisse un veau) qui vont s'ajouter à celles déjà posées sur une table monopodale ; celle-ci est flanquée de chaque côté par un guéridon supportant un grand vase.

3) - Registre inférieur

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C'est la prolongation de son homologue de la paroi nord. Trois couples apportant des offrandes se dirigent du côté gauche. Les colonnes destinées à recevoir le texte sont restées vides.

Le naos

Il s'ouvre au milieu du mur ouest (). Il est entièrement tapissé de briques crues, avec un plafond voûté. L'ensemble a beaucoup souffert. C'est ainsi qu'il ne reste rien sur le mur du fond (ouest) des quatre statues qui l'occupaient ; de gauche à droite : Satet, Osiris, Rê-Horakhty-Atoum et la déesse de l'ouest.

Le plafond

Il est centré par deux colonnes accolées par le milieu de hiéroglyphes sur fond jaune ; chaque colonne est bordée d'une ligne rouge et d'une autre bleue ; de chaque côté se trouve un motif formé d'une juxtaposition de lignes brisées de couleurs différentes ( et ). Viennent ensuite quatre caissons : deux tableaux centraux accolés, très difficiles à examiner, flanqués de part et d'autre d'un caisson décoré de motifs géométriques ; la séparation est assurée par une colonne de texte sur fond jaune.

Partie sud

Sur la moitié sud de la voûte ( ; } on retrouve le défunt avec une déesse arbre qui assure sa subsistance : à droite de cette scène sont représentés quatre babouins assis autour de victuailles, entourés de dattiers.

La paroi sud est divisée en deux registres superposés, mais en rapport avec la même scène : Neferhotep et son épouse Iyemouaou font offrande à la déesse Anouket et à Horus-fils-d'Isis (Harsiésis) ; ils sont accompagnés de leurs enfants et petits-enfants ( -la flèche pointe sur la coiffure à plumes caractéristique de la déesse Anouket-, et ).). Horus se présente sous forme d'un faucon coiffé de la Double Couronne, avec un flagellum fiché dans le dos ; à ses pieds se trouve un cobra dressé coiffé de la couronne blanche ; derrière, les deux ailes déployées autour d'un disque solaire sont en rapport avec Horus de Behedet (Behedety) dans le Delta, mais qui sera rapidement assimilé à Horus d'Edfou.

Partie nord

Sur la moitié nord de la voûte (, et ), les deux tableaux représentent, pour l'un, le défunt accroupi sous des palmiers en train d'étancher sa soif (un peu comme chez Pached) ; l'autre tableau montre le défunt nourrit et abreuvé par la déesse du sycomore qui se tient agenouillée à côté de l'arbre.

La paroi nord est construite selon le même plan que son homologue controlatérale en deux registres. qui constituent une scène unique. Cette fois, c'est Nebnefer suivi de son épouse Iy qui consacrent des offrandes, suivis de membres de leurs familles (, et ). Les récipiendaires sont, une nouvelle fois, Harséisis et Anouket, qui est associée ici aux deux autres membres de la triade de la cataracte, Satet et le dieu bélier Khnoum

Cette triade du sud est retrouvée dans les tombes de certains artisans de Deir el-Medineh, mais c'est surtout Anouket qui est vénérée, car associée à Hathor, principale divinité du village.
Comment ce culte s'est-il installé à Thèbes ? Il ne s'agit que d'un des multiples cultes importés que l'on trouve dans le village et qui témoignent de la mobilité des artisans. Lorsqu'un nouvel arrivant était admis dans la communauté, il apportait avec lui ses croyances et ses dieux et déesses. D'autre part, on sait que les ouvriers du village étaient mobiles. C'est ainsi qu'on trouve leurs traces dans certaines tombes du Bubasteion de Saqqara ; rien n'interdit de penser que certains ont aussi pu se rendre pour leur travail dans la région d'Assouan et en découvrir les divinités, qu'ils ont ensuite intégrées dans leur panthéon personnel.

Le caveau

On y accède par un puits qui se trouve dans la cour ( et ). Il est décoré d'esquisses sur un fond blanc. Nous n'en avons aucune image, mais la comparaison entre les deux photos publiées dans l'ouvrage d'Eva Hofmann (p. 80) montre que le mur est la copie presque à l'identique, mais restée au stade d'ébauche, de la célèbre paroi de la tombe de Sennedjem, TT1, avec notamment le tableau représentant la moisson dans la Campagne des Félicités () ; on trouve également un homme et une femme agenouillés rendant hommage à cinq divinités accroupies. Deux registres d'une autre paroi comportent des vignettes du Livre des Portes montrant les défunts devant des génies coutiliers.