La chambre intérieure

() La pièce mesure 7,90m de profondeur, 6,10m de large et 4m de haut.

Son plafond est effondré sur une grande surface à la suite du tremblement de terre. Ce qui reste comporte, comme dans la chambre extérieure, un fond bleu sombre sur lequel se détachent des motifs quadrifoliés jaunes. Une ligne centrale de hiéroglyphes incisés bleus sur fond jaune court depuis la niche jusqu'à l'entrée ().

A- Le mur d'entrée, à droite

Ce qu'il en reste est occupé par une scène de purification, qu'on peut rapprocher de celle du (Ancien Empire) et de la à El Kab (XVIIIème Dynastie).

Djehoutyhotep est représenté debout, les deux bras le long du corps, dans une attitude rigide et mal proportionnée. Il est coiffé d'une perruque et porte une fausse barbe droite et un grand collier. Un pagne ceint ses reins. Au-dessus de lui et s'écoulant de chaque côté comme une matière solide, deux filets d'eau contenant du natron provenant de la lustration effectuée par deux personnages à l'aide d'aiguières. Le nomarque est surmonté de ses titres. À gauche, Nestor l'Hôte avait encore pu identifier les deux personnages du haut comme des fils du défunt, le second, Sésostris-Ankh, faisant la libation. À droite, le personnage est certainement son troisième fils. En 2015 celui-ci a fait l'objet d'une tentative de pillage, voyez et ces images de KU Leuven pour situer le fragment ( et ).
Les serviteurs en bas à gauche sont conservés ().

B- Le mur d'entrée à gauche

Dans le peu qu'on devine aujourd'hui, on voit le nomarque s'avancer en grande tenue d'apparat, sandales aux pieds tandis que des prêtres devaient se tenir devant lui pour diverses cérémonies. L'un d'entre eux est encore visible en bas, versant de l'eau devant ses pieds. Dans les registres situés derrière lui se tenaient ses fils.

C- Le mur Gauche

Très richement décoré, il peut être divisé en deux registres principaux subdivisés en sous-registres : à la partie supérieure les scènes en rapport avec la statue colossale ; à la partie inférieure les activités du nomarque.

Registre supérieur

Il est donc consacré à la scène très fameuse - car unique dans l'art égyptien - de transport d'une statue colossale qui se déroule tout au long de la paroi. Heureusement, cette scène avait dès le début attiré l'attention des explorateurs, qui en avaient fait des copies, car depuis sa redécouverte par Newberry elle a beaucoup souffert.
La scène peut être divisée en quatre parties :

1) Djehoutyhotep et sa suite marchent derrière la statue

()

Djehoutyhotep est représenté en taille héroïque, vêtu d'une ample tunique de cérémonie, sandales aux pieds, un collier autour du cou, et tenant dans sa main droite un sceptre de puissance sekhem tandis qu'il portait dans la gauche un bâton aujourd'hui disparu.
Derrière lui, des serviteurs dont certains semblent être des soldats transportent du matériel, essentiellement des armes : arcs, flèches, bouclier tendu d'une peau de bovidé, haches. Quatre serviteurs, représentés plus petits pour tenir dans l'espace soutiennent une chaise à porteurs. Au registre inférieur, derrière un porteur de hache, les trois fils du défunt sont représentés.

2) La longue inscription descriptive.

Cette inscription de 12 lignes a fait l'objet de plusieurs reproductions, et c'est heureux, car elle est complètement effacée aujourd'hui. Elle décrit le transport de la statue colossale dans un texte très difficile à interpréter.

3) La statue et sa traction

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La statue en provenance des carrières d'Hatnoub devait être en calcite et représenterait dans ce cas la plus grande statue assise jamais réalisée dans cette pierre, avec une hauteur de 13 coudées soit 6,75m dont on peut se faire une idée, car les hommes sont à l'échelle. Newberry a estimé son poids à 58 tonnes.
Elle est représentée toute blanche à l'exception de la perruque et de la fausse barbe qui étaient bleu sombre, comme le lapis-lazulli mais qui sont aujourd'hui manquantes.
Le personnage est représenté assis sur un siège cubique archaïque à petit dosseret. Sa main droite serre une pièce d'étoffe repliée. On peut raisonnablement supposer que sa main gauche était posée à plat sur son genou. Torse nu, il n'est vêtu que d'un pagne court. À l'arrière, un cintre vertical court depuis le siège jusqu'à la tête.

Il s'agit d'une statue de Djehoutyhotep en personne, ce qui est précisé plus loin sur le mur. On peut cependant remarquer que ce monument est - au sens strict du terme - proprement pharaonique :
- les dimensions du monument sont considérables et nécessitent une main-d'œuvre abondante et qualifiée aussi bien pour l'extraction que pour le transport comme on va le voir.
- La représentation se rapproche de celle canonique du souverain.
- Newberry signale que la photo du major Brown, seul document qui nous reste, semble montrer un uræus sur la perruque.
Par contre il n'y a aucune mention de souverain ni sur la statue ni dans le texte, ce qui aurait été difficile à expliquer s'il s'était s'agit d'un roi. Toutes les inscriptions vont de plus dans le sens d'une statue du nomarque lui-même.

La statue proprement dite repose sur un socle de calcite taillé dans le même bloc qu'elle. Elle est attachée sur un traîneau de bois par un système de cordes de tension dessinées en brun (à l'origine). L'avant du traîneau se relève et quatre câbles d'amarrage y sont accrochés.
Deux hommes sont représentés sur la statue (). L'un est sur le pagne et frappe dans ses mains, manifestement pour donner le rythme aux haleurs, c'est donc un "shantyman" dont la tradition s'est perpétuée jusqu'à nos jours sur les chantiers de fouille en Égypte. L'homme en bas est courbé en avant, en train de déverser sa cruche d'eau devant le patin du traîneau. On suppose qu'il arrose une épaisse couche de limon afin de permettre le glissement de la masse, mais il pourrait aussi s'agir d'un geste de purification, car la quantité d'eau nécessaire au glissement serait considérable. De plus devant la statue on trouve un homme faisant un autre geste de purification avéré avec l'encensement de celle-ci. La question reste ouverte.

Sous la statue un rang de six personnages (). Trois portent des palanches avec des outres ou des vases pleins d'eau : on pourrait imaginer qu'il s'agit de faire boire les haleurs, mais il pourrait aussi s'agir d'eau pour mouiller la glaise sur laquelle glisse la masse. Les trois hommes suivants portent une grosse pièce de bois dont le sommet est bizarrement biseauté et dont l'utilisation, certainement en rapport avec la traction, reste énigmatique. Peut-être s'agit-il d'une cale. Trois contremaîtres armés de bâtons les suivent.
Immédiatement derrière la statue et au même niveau qu'elle on trouve quatre rangs de trois personnages avec une inscription verticale : "celui qui a œuvré pour cette statue, le scribe du coffre, Nakht-ankh, fils de Sepkhri". Au rang du bas on évoque "le supérieur (majordome ?) Nehery".

Les haleurs sont divisés en deux groupes (, et ). Les deux rangs du centre sont réservés aux jeunes nobles, aux militaires privilégiés et à la classe sacerdotale, tandis que dans les rangs externes on trouve les jeunes hommes du commun répartis en deux groupes représentant la partie Ouest et la partie Est du nôme.
Des différences transparaissent dans l'habillement. Dans les deux rangs externes, les hommes sont tous vêtus d'une pièce de lin serrée autour de la taille et seuls de rares hommes ont le crâne rasé. Les prêtres ont le même pagne, mais la proportion d'hommes rasés est beaucoup plus importante. Les militaires ont un habillement plus disparate, avec des pagnes ouverts sur le devant lequel est caché par une pièce d'étoffe blanche, marron ou verte, tombant de la ceinture. D'autres ont un pagne arrondi beaucoup plus court. Ils ne sont pas rasés et certains portent des plumes d'autruche dans les cheveux. Pour rompre la monotonie, l'artiste a montré certains hommes tournant la tête vers l'arrière pour regarder la statue.

Les inscriptions :

Inscription du premier rang (en haut) : en deux lignes verticales, à droite : "la troupe de l'Ouest du nôme de la Hase, arrivée en paix". Au-dessus des haleurs : "Paroles dites : l'Ouest est en fête, leurs cœurs se dilatent quand ils voient le (s) monument (s) (menou) de leur maître, l'héritier qui vient parmi eux, sa maison et la maison de son père quand il était un enfant".
•Inscriptions du second rang : en deux lignes verticales à droite : "la troupe de jeunes combattants du nôme de la Hase, arrivée en paix". Au-dessus des haleurs : "Paroles dites : bonne troupe, qui agit pour son maître, l'héritier prospère à sa suite par la faveur de notre seigneur le roi ; venons ! faisons prospérer ses enfants après lui, nos cœurs dilatés de joie par la faveur royale, puisse-t-il rester longtemps sur le trône".

Inscriptions du troisième rang : en deux lignes verticales à droite : "?… des prêtres purs du nôme de la Hase, arrivée paix". Au-dessus des haleurs : "Paroles dites (par) l'aimé de Thot, Djehoutyhotep, aimé des habitants de sa cité, apprécié par tous les dieux. Les temples sont en fête, leurs cœurs se dilatent quand ils voient ta faveur auprès du roi".

Inscriptions du quatrième rang : en deux lignes verticales à droite : "La troupe de l'Est du nôme de la Hase, arrivée en paix". Au-dessus des haleurs : "Paroles dites : conduire mon seigneur vers Tcherty,  ? se réjouit en lui, ses pères sont en fête, leurs cœurs dilatés de joie, se réjouissant de ses beaux monuments".

Dans le registre le plus élevé, sept groupes d'hommes se dirigent à contre sens, vers la statue portant en main des branches. Têtes rasées, pagnes courts et serrés avec parfois un devanteau de couleur, ils sont accompagnés d‘une inscription qui précise que tout le nôme se réjouit : "[Le nôme du Lièvre est en] fête et son coeur est en joie. Ses vieillards, les enfants et [ses] jeunes gens se rafraîchissent, ses enfants poussent des cris de joie et leur coeur est en fête quand ils voient leur maître et le fils de leur maître dans la faveur du roi lorsqu'il fait son monument".
Les hommes portent sur l'épaule une branche dite festive. .

4) Le bâtiment auquel était destinée la statue

Il est bien difficile de s'en faire une idée tant la scène est détruite. On reconnaît avec peine une scène de sacrifice d'un bœuf, et des hommes et femmes sur quatre rangs qui devaient apporter des offrandes (). A l'extrémité droite, contre le mur, était représentée une grande entrée avec une figure de Djehoutyhotep et tous ses titres en 11 lignes d'inscriptions, qui évoquent entre autres le nom de l'édifice de destination : "Djehoutyhotep établi dans la faveur du nôme de la Hase".
C'est ici qu'est clairement mentionnée l'identité de la statue : "…offrandes apportées par ses domaines du nôme de la Hase à cette statue du prince Djehoutyhotep".

Après son extraction de la carrière, la statue a voyagé sur une route caillouteuse (dont la difficulté est rapportée dans les inscriptions) puis à du traverser le désert pour atteindre la vallée afin d'être embarquée sur un bateau qui l'a amenée à destination, et c'est la scène finale du transport qui nous est ici montrée, mais au bout du compte, on ne sait pas dire à quel bâtiment était destiné le monument.

Registre inférieur

Ses quatre rangs sont pour l'essentiel consacrés au décompte annuel des troupeaux. Toutefois un espace a été réservé à gauche, sur une hauteur de trois rangs, qui représente Djehoutyhotep en train de participer à une scène de capture au filet d'oiseaux sauvages. Le vaste filet n'a pas encore été relevé et on voit les volatiles encore tranquilles entourés de lotus blancs et bleus. Le peintre a représenté au-dessus, sans doute par manque de place, des paysans en train de haler un filet surchargé de poissons à partir du même plan d'eau ( et ).
Djehoutyhotep est assis sur un tabouret, sa femme Hathor-hotep debout devant lui. Le nomarque tient fermement en main la corde qu'il va tirer pour refermer le filet, aidé en cela par les hommes qui étaient initialement représentés derrière lui. Au-dessus de ces derniers, et selon un raccourci typiquement égyptien, le produit de cette chasse est déjà représenté sous forme d'oiseaux suspendus par les pattes ou par les ailes. Leur attitude montre qu'ils sont encore vivants, comme ceux qui ont été mis en cage à côté d'eux ().
Aucune ligne démarcation ne sépare ces scènes de capture d'oiseaux sauvages de celles relatives au décompte du bétail, bien qu'un petit doute soit permis vu l'existence d'une lacune. On peut imaginer que les oiseaux ont été amenés à la ferme et que de ce fait ils sont maintenant assimilés à des animaux domestiqués, rentrés dans l'ordre des choses tel que le concevaient les Égyptiens. Ils font désormais partie de . Deux oies manifestement domestiques font d'ailleurs la jonction entre les deux séries de scènes.
La partie la plus basse de la vue N14 ci-dessus fait partie du décompte du bétail dont l'essentiel se trouve sur la partie droite du mur, et que nous allons voir maintenant.

Le comptage du bétail.

À l'extrémité du mur, Djehoutyhotep est assis sous une construction légère qui le protège du soleil. Elle comporte une corniche égyptienne avec une inscription certainement frontale qui comporte une bande de hiéroglyphes indiquant les titres du nomarque. La petite construction est soutenue par des colonnettes à chapiteau lotiforme fermé.
Le maître est montré de profil, ce qui est illogique, mais qui répond à la tradition égyptienne. Il est représenté en grand habit de cérémonie, un bâton de commandement dans une main, un flabellum dans l'autre. Sous son siège traditionnel, un chien à la queue en tire-bouchon, son animal familier dont nous verrons plus bas qu'il s'appelle Ankhou.
Djehoutyhotep est en train d'"observer le grand décompte", une importante cérémonie dans la vie annuelle du nôme.
Devant lui on voit six bateaux. Les cinq premiers sont représentés avec leur mât rabattu, voile carguée (), ce qui indique qu'ils descendent le fleuve vers le Nord. Le cinquième est intéressant, car il montre un équipage complet, avec un sondeur à la proue, à la poupe un marin en train de manier la rame gouvernail et les rameurs ( et ). Le dernier bateau, plus petit, est celui du maître. Il ne comporte pas de mât ni de rameurs, car il est tiré par celui qui le précède au moyen d'une amarre. En son centre on trouve une cabine avec autour d'elle quatre piquets de bois qui servaient à disposer une pièce d'étoffe protectrice par dessus lors des journées chaudes. À l'avant, le nomarque - dont il ne reste qu'une esquisse - est assis sur un trône multicolore. Les premiers bateaux sont déjà arrivés et solidement amarrés à la berge, rames repliées. Le texte au-dessus précise : "Arriver en paix, approcher du lieu du grand décompte de son bétail […] des fermes du nôme de la Hase".

En dessous des bateaux, le premier sous registre se déroule probablement à une certaine distance de l'endroit où se tient Djehoutyhotep, là où le bétail est d'abord rassemblé. Il commence par deux figurations de deux taureaux qui se battent () tandis que des hommes armés de bâtons essaient de les calmer. Derrière, plusieurs groupes de veaux sur lesquels on a placé une natte de roseau pour les protéger.
Les bouviers sont répartis en deux classes. Les uns portent un pagne long, les autres une simple pièce d'étoffe autour des reins. Sur leur bras, on retrouve une pièce d'étoffe ou une natte de roseau.
Dans les deux sous-registres inférieurs, le décompte proprement dit à lieu. La lecture commence en bas à droite par une présentation des chefs bouviers à Djehoutyhotep par l'intendant du domaine (). Derrière, les autres bouviers font défiler les bêtes en commençant par les vaches laitières et quelques veaux et pour clôturer la marche deux taureaux dont l'un porte entre les cornes ce qui semble être un fagot de roseaux. Sur le registre du haut à droite, un groupe d'hommes précède le défilé des plus belles bêtes du cheptel. Les bœufs gras sont conduits par leur bouvier qui leur a placé un ornement autour du cou. On peut remarquer la variété du pelage des animaux dont aucun n'est identique ().

D- Le mur du fond

Nous retrouvons ici une nouvelle scène de chasse et pêche au filet, traitée différemment de la première. Le mur est percé en son centre d'une ouverture conduisant à une chapelle. L'artiste a du tenir compte de cette ouverture dans la composition des scènes.

Mur du fond, à gauche

()

Le registre supérieur est en continuité avec l'espace situé au-dessus de l'ouverture centrale qui a fixé la hauteur de la scène. Celle-ci montre la capture au filet rabattant d'oiseaux sauvages par Djehoutyhotep et son fils aîné. Les deux hommes, debout, tiennent en main la corde qu'ils ont commencé à tirer le plus vite possible pour refermer le piège vers lequel ils tournent la tête (). Ils ont pris la précaution d'attacher l'extrémité de la corde à un pieu en terre. Devant eux se tient Hathor-hotep, la femme de Djehoutyhotep, qui est peut-être chargée de donner le signal. Au-dessus du nomarque sont mentionnés ses titres, tandis que dans les trois lignes verticales on nous parle de "Son fils de son corps, le bien-aimé de la place de son cœur, qui accomplit ce qu'il aime, Shemsou-em-khaou-ef". On remarque que devant les deux hommes se trouve une cage remplie d'oiseaux surplombée d'une nasse vide.

Le filet est placé dans une large mare avec de nombreux oiseaux. Ceux du bas sont restés immobiles, soit parce qu'on a voulu montrer l'état antérieur à la capture, soit qu'ils sont trop éloignés de l'action. Au contraire au-dessus du filet, c'est un grand affolement de volatiles partant en tous sens : ce sont ceux proches du filet et ceux qui ont réussi à s'en échapper. Enfin dans les mailles du filet elles mêmes, si certains essaient encore de se débattre, les autres semblent résignés à leur sort.

le Registre médian nous montre une scène parallèle de pêche au filet ( et ). Ici c'est tout un groupe de pêcheurs qui tirent sur les deux extrémités du filet pour ramener à terre l'abondance de poissons divers qui y ont été piégés et ce texte : "Vois, la déesse Sekhet nous a donné son beau bras, Sekhet est en fête […]".

Les trois registres inférieurs nous montrent la préparation et la conservation des volailles et poissons. Au premier, à gauche, deux scènes de gavage d'oiseaux (grues, oies et canards) à l'aide de boulettes. La scène semble se situer dans ce qui doit être la basse cour, ou en tout cas sous un toit ( et ). Le registre sous-jacent montre la préparation à gauche du poisson qui, ouvert par un homme, sèche au soleil, et à droite des volailles. Certains des oiseaux ont déjà été vidés et plumés et pendent au plafond, d'autres y ont été pendus encore vivants, les derniers attendent leur triste sort dans une cage. Le tout se fait sous la direction d'un chef représenté à gauche, appuyé sur son bâton. Dans le registre du bas, huit serviteurs s'avancent vers la droite, vers Djehoutyhotep qui se trouve de l'autre côté de la paroi, lourdement chargés de poissons, d'oiseaux vivants et troussés, de fleurs de lotus.

Mur du fond, à droite

(, , et ).

Ce mur continue en fait les scènes des registres inférieurs controlatéraux montrant les cohortes de serviteurs se dirigeant vers Djehoutyhotep. Le nomarque debout, en grande tenue et sandales aux pieds est accompagné de sa fille Noub-ounout. Celle-ci porte une robe collante, un collier et des bracelets ainsi qu'une perruque tripartite. Derrière eux, les serviteurs les plus proches du nomarque portant ses armes, un éventail ou des bâtons.

E- Mur droit

La plus grande partie du mur gisait sous forme de blocs sur le sol lors de la découverte de la tombe, mais une partie du décor (environ 20%) a pu être reconstituée quoique l'arrangement précis des scènes non contigües reste hypothétique. L'ensemble des scènes devait représenter Djehoutyhotep regardant le travail des fermiers et des artisans de son domaine, mais il a disparu.

C'est ainsi que l'on peut voir un paysan cassant les mottes de terre à la houe et devant lui des serviteurs faisant avancer un troupeau de capridés (). L'inscription précisant "labourer", il s'agit probablement de faire passer le troupeau sur la erre meuble où l'on a semé les graines afin d'enfoncer ces dernières.

En dessous, d'autres paysans arrachent des plants de lin et rangent les tiges par terre (). Un champ d'orge est en train d'être moissonné à la faucille. On remarquera que les épis sont coupés fort haut. Derrière on voit les restes d'une troupe d'ânes employés sur l'aire de battage à fouler le grain.
Des paysans mettent des plants en terre dans un champ quadrillé par les canaux d'irrigation pendant que d'autres vendangent une vigne (). Au-dessus d'eux se trouvent des plantes en pots et des fruits dans des corbeilles.
Des potiers sont également à l'œuvre à la main ou sur leur tour (). Deux rangées de pots préparés sont représentés au-dessus d'eux. À proximité, des femmes cuisent le pain dans des moules en terre coniques. En dessous d'elle, cinq hommes sont occupés à tordre une pièce d'étoffe au maximum afin d'extraire le suc des fleurs qu'elle contient et qui servira à la fabrication de parfums.

Sous eux, des femmes sont occupées au cardage, au filage et au tissage qui se fait avec un métier à tisser horizontal (). Ces scènes sont assez effacées, mais il faut certainement reconnaître deux types de travaux différents : ceux qui concernent les fibres à usage vestimentaire (le lin) et ceux qui consistent à tresser en corde des fibres plus grossières.

Deux autres scènes peuvent être partiellement reconstituées, toutes deux se déroulant certainement devant la figure de Djehoutyhotep qui a complètement disparu. Devant lui se trouve sa femme Hathor-hotep. Un autre rang montre des femmes, dont les filles du défunt et deux de ses sœurs, portant des colliers avec un pectoral, bras gauches levés tenant une fleur de lotus. Leurs cheveux sont en une natte sur le côté, signifiant la jeunesse. Dans les cheveux de certaines, une composition florale. Devant elles se tiennent deux femmes adultes, dont une seule subsiste. Une des figures a été détachée du mur et se trouve actuellement au British Museum (). Howard Carter avait reproduit une des figures de manière très délicate ().

Dans le registre inférieur, des hommes avancent portant des armes, des bâtons, un coffret et la chaise-trône du maître sous laquelle on a représenté le chien fidèle, Ankhou. Ce dernier est donc représenté deux fois dans la tombe, ce qui indique l'affection que lui vouait son maître.

La niche-chapelle

()

A- Mur du fond

(au centre) ()

Les figurations sont incisées et colorées.
À gauche nous retrouvons Djehoutyhotep portant un pagne court et des sandales, crâne rasé avec un collier terminé par un pectoral. Dans la main droite il porte un sceptre sekhem et sa main gauche repliée sur sa poitrine tient un bâton. Le discours qu'il tient est représenté au-dessus de lui, les signes faisant face à son père Kay à qui il est destiné. Il est difficile à traduire précisément, mais il représente l'hommage que lui rend son fils pour avoir réussi à le faire nommer à la tête du nôme de la Hase.
Le père, Kay, est représenté à droite dans une attitude plus majestueuse que son fils. Il porte un pagne à pointe, un bâton dans sa main droite étendue, et dans la gauche il serre une pièce de tissu (?) roulée. Son discours est plus clair : "Paroles dites : gens vivants, réjouissez […] qui est vivant parmi eux. Quand je vois ces choses que mon seigneur a faites pour moi et quand je vois ces choses que mon dieu a faites pour moi, en plaçant mon fils à la tête de sa cité et grand chef du nôme de la Hase, comme son successeur ; qui m'a fait prince héréditaire de la ville de pyramides de Sésostris, supérieur des prêtres le fils de Neheri, Kay".

B- Les murs droit et gauche

Ils sont sensiblement identiques mais très mutilés. Néanmoins l'un peut servir à compléter l'autre. Le mur droit porte une représentation probable de Kay, tandis qu'à gauche c'est formellement Djehoutyhotep qui est représenté. Dans les deux cas le personnage est assis devant une table d'offrandes tandis que des listes d'offrandes sont nommées au-dessus, dans ce qu'on a coutume d'appeler en égyptologie "la pancarte". Ces offrandes sont purifiées par des libations d'eau et des fumigations d'encens. Ainsi sont reproduites les cérémonies par lesquelles les officiants étaient censés faire le culte du défunt.
Deux registres sont consacrés partiellement à des scènes de boucherie l'un des assistants coupant la patte avant droit et le second cherchant probablement le cœur. Les autres personnages représentés sont des serviteurs apportant des offrandes diverses et nombreuses.
À droite, sur le registre du haut, il s'y associent trois officiants, un genou à terre, qui accomplissent le rite "Nini", bras droit sur le cœur et bras gauche levé (). Il est précisé "service chanté par les prêtres lecteurs".

Conclusion

La tombe de Djehoutyhotep nous donne un bon exemple de la puissance qu'avaient encore en plein Moyen Empire ces puissants nomarques de province. Les souverains Égyptiens, n'ont pas encore réussi dans ce cas à casser la transmission héréditaire de la charge puisque malgré la nomination - certainement volontaire - du père de Djehoutyhotep à un poste très important dans la ville de pyramide du pharaon fort éloignée, son fils va quand même réussir à succéder à son grand-père à la tête du nôme. Pharaon semble cependant avoir réussi à imposer son autorité habilement en faisant dépendre de lui la bonne fortune du nomarque et en lui permettant de faire excaver, transporter et ériger - en un lieu qui nous reste inconnu - une statue colossale de Djehoutyhotep.