Mur sud du couloir

Zone 15

Elle se situe juste après l'entrée, en face des scènes agricoles de la paroi opposée dont elle constitue à la fois un complément et la conclusion ().

1) - Registre bas

Il est consacré à la phase terminale de la moisson : l'ensilage. Guidés par un surveillant, les porteurs de sacs de grains montent l'escalier donnant sur une terrasse qui surmonte huit silos. Ces silos sont bien connus par les modèles réduits qui nous sont parvenus : chaque maison d'une certaine importance en avait au moins un. Les institutions chargées de la redistribution en avaient beaucoup plus, comme ici. Le premier homme arrivé sur le toit vide son sac sur un tas déjà conséquent, au sommet duquel un scribe note les arrivées. Les quantités sont ensuite mesurées à nouveau avant que le grain soit -enfin !- déversé dans un silo par l'intermédiaire d'une trappe. Un scribe à genoux et un surveillant assis surveillent la manœuvre. Sur l'avant, on voit les écoutilles qui permettront de soutirer le grain.

2) - Registre médian

Une fois la récolte rentrée ont lieu des danses de réjouissance en relation probable avec la déesse Hathor. L'artiste a cherché à donner vie à ces manifestations en montrant des sujets en mouvement, saisis à un instant précis (). Un homme donne le rythme en frappant dans ses mains devant deux danseurs debout, tandis que deux femmes font de même avec deux jeunes filles qui sont en train d'exécuter une sorte de roulé-boulé inversé rapide.

3) - Registre haut

Deux personnages agenouillés et un autre debout cueillent des grappes de raisin sous une vigne dont les branches sont soutenues par des piquets fourchus (). Un homme assis se repose à l'ombre d'un arbre chargé de fruits, tandis qu'un contremaître surveille un jardin potager où travaillent deux paysans.

Zone 16

L'image d'Antefoqer s'approchant de son souverain, Sésostris I, a été effacée. Ce dernier a également disparu, volontairement selon Davies : "Le roi aussi est perdu, apparemment intentionnellement, car les lignes de cassure suivent étroitement celles de son corps" ( et ).
Sésostris I a été, dans tout le cours de l'histoire égyptienne, un souverain très respecté, auquel on se référait souvent. Son effacement intentionnel date peut-être d'après la période dynastique. Il a été soigneux (si l'on peut dire) car seule la partie supérieure droite de la scène persiste.
Le souverain se tenait assis sous un édifice dont le toit en corniche était soutenu par des colonnes lotiformes. Un grand sceptre ouser sert de pilier au ciel dont le hiéroglyphe est constellé d'étoiles. La scène se place sous la protection de l'Horus d'Edfou, le Behedet (on reconnaît le bout de l'aile et le nom). Deux hiéroglyphes fragmentaires dans un cartouche permettent de reconstituer l'un des noms du souverain (celui de Roi de Haute et de Basse Égypte) : "Kheperkare". L'éventail multicolore soutenu par un signe ouser anthropomorphe, ainsi que les deux gonds de porte, se voient surtout (mais pas uniquement) dans un contexte de fête-Sed. Davies propose donc que cette scène ait été imaginée par le vizir comme une exaltation de sa fonction, qu'il a voulu représenter à une date précise, celle du Jubilé de son souverain.

Zones 17 à 22

Elles sont consacrées à des rites proprement funéraires - enterrement, voyage rituel en Abydos - et occupent la moitié environ de toute la paroi. Les éléments de base, qui seront beaucoup plus développés à partir de la XVIIIe dynastie, sont déjà présents et témoignent de la stabilité de ces rites dans la région thébaine sur une longue période. Ce qui ne veut pas dire que l'ensemble des opérations représentées se déroulaient effectivement, mais qu'importe : leur représentation dans la tombe en tient lieu pour l'éternité.

1) - le voyage aller vers Abydos (zone 17 et début de la zone 18)

()

Abydos, haut lieu du culte d'Osiris, est un des endroits du pays censé être le plus proche du monde souterrain : là se trouve l'entrée de LA nécropole par excellence, Ro-setaou, qui héberge déjà les premiers rois d'Égypte.
Le cortège de navires se dirige vers le fond du couloir, c'est à dire l'ouest, pour rejoindre le royaume d'Osiris, "celui qui est à la tête des Occidentaux".
Le vizir et Senet sont assis sur le pont d'un petit bateau, sur des sièges sans dosseret, dans une pose très conventionnelle et rigide (). Ils sont protégés du soleil par un kiosque léger. Les deux avirons de gouverne sont soutenus par des poteaux de bois peints, mais il n'y a personne pour les manœuvrer. Leurs corps sont entourés d'un linceul d'où émergent deux avant-bras dont les poignets sont ornés de bracelets, la main gauche serrant un tissu replié. Le texte du dessus les identifie : "Le directeur de la ville, administrateur et vizir, Antefoqer. La vénérable auprès d'Osiris, Senet, juste de voix". On remarque que le lien de parenté entre les deux personnages n'est pas indiqué. Devant eux se trouve une table d'offrandes sur laquelle reposent une oie troussée, une botte d'oignons, et un cuisseau. Un boucher découpe la patte avant droite d'un bœuf, scène très rarement représentée et dont la réalité est douteuse vue la taille de l'embarcation. La représentation d'un canard qui s'envole dans le sens de la barque, considéré comme un signe de bon augure, est aussi très rare.

Ce bateau est halé par un autre beaucoup plus grand, mais le peintre n'a pas jugé utile (ou a oublié) de représenter la corde qui les relie. Le bateau descend le Nil vers le nord, dans le sens contraire au vent, et son mât, autour duquel sont enroulés la voile et les gréements, est donc rabattu. Un toit léger, calé d'un côté sur le gouvernail, soutenu de l'autre par une colonne lotiforme, sert à dispenser un peu d'ombre. Seize hommes (certainement huit de chaque côté) sont à la peine, tirant à eux un aviron. On remarquera que le peintre s'est trompé : l'ouverture du support d'aviron est tournée du mauvais côté : normalement la rame aurait du pouvoir reposer sur lui. À la poupe, un homme manœuvre le gouvernail. À la proue, un autre surveille la présence de hauts-fonds. Ses ordres sont transmis au barreur par une série d'intermédiaires. Au-dessus se lit une inscription dont la photo montre parfaitement qu'elle a été grattée, et qui devait faire référence à Antefoqer. En dessous, on trouve deux courts textes : "Descendre le courant vers Abydos." et "Adoration à Osiris. Flairer la terre pour le grand dieu, maître de l'Occident, à l'occasion de sa grande procession (par) la vénérable auprès des dieux, la grande, Senet, juste de voix". Une nouvelle fois les liens avec Antefoqer ne sont pas précisés.

2) - Rites osiriens aquatiques

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Pour profiter de la représentation du Nil, des scènes fluviales en rapport avec les rites osiriens en Abydos succèdent (sans délimitation) à la scène précédente. Le thème de l'identification à Osiris apparaît au Moyen Empire - période où le culte du grand dieu prend une importance majeure- et perdurera jusqu'à la Basse Époque. Les textes explicatifs sont réduits au minimum et difficiles à comprendre car, si certaines cérémonies abydéniennes sont publiques, d'autres doivent rester cachées aux profanes.
La réalité de ce pèlerinage postmortem en Abydos est, à cette époque, plus que douteuse. Il est possible que certaines scènes considérées comme canoniques aient été mimées, à huis clos, dans le bassin qui centrait le jardin de toutes les demeures aristocratiques ; peut-être même se contentait-on d'une simple récitation du rituel.

Les rites sur l'eau évoquent symboliquement la traversée du Nil par la momie d'est (terre des vivants) vers l'ouest (terre des morts), vers la Place de l'Embaumement puis vers la sépulture, soulignant un des buts du défunt en accomplissant le voyage : participer au transport du dieu. La traversée se fait toujours sur de frêles esquifs de papyrus. Ici, trois sont représentés :

a) - Bateau N°1

Légende : "la descente dans la barque" ; sont assis un "Prêtre lecteur", un "Grand du Dieu", tandis qu'un "Serviteur de Maat (?) " fait avancer l'esquif avec une pagaie non peinte (mais qui figurait sur l'esquisse préparatoire). On ignore la cause de cet oubli, qui se voit dans plusieurs autres tombes, comme chez Sennedjem, TT1, par exemple ().

b) - Bateau N°2

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À son bord, un "serviteur des gens (?) " ("hmt rekhyt") présente à une divinité du nom de "Sekhmet" un cuisseau sur une table basse en pierre. Il s'agit d'une figurine momiforme coiffée de la couronne rouge de Basse Égypte, dont on retrouvera un avatar plus bas sous le nom de Menkeret.

c) - Bateau N°3

Dans la troisième barque se trouve un cercueil posé sur un support rappelant l'ossature d'un lit. La caisse externe est rectangulaire comme il est de coutume au Moyen Empire, surmontée d'une corniche à gorge ; les deux yeux oudjat que l'on trouve toujours à cette époque du côté où regarde la tête de la momie n'ont pas été oubliés. La légende dirait, selon Davies, "le bateau à colonnes approche de la rive" avec à son bord "un homme de Out" (NB : Out, écrit avec le signe Aa2 de Gardiner peut désigner l'embaumeur).
Quatre personnages sont présents : un prêtre-lecteur, un prêtre-sem, et deux femmes désignées comme le jeune et le vieux faucon, comprendre Isis et Nephtys, les deux pleureuses, sœurs d'Osiris, qui ont pris soin de la dépouille de leur mari et amant, et feront de même pour le défunt. Sur la berge, un homme tenant en main un long bâton, salue les arrivants : "le flot (l') a amenée", allusion à l'inondation constituée par les humeurs s'écoulant du cadavre d'Osiris tué par son frère Seth.

3) - Rites osiriens terrestres (zone 19)

La barque est ensuite transférée sur un traîneau tiré par six hommes au moyen de deux cordes. Elle continue son périple abydénien à l'image de celui qu'accomplira le défunt vers la montagne thébaine ( et ). Devant les haleurs se tiennent trois hommes et trois femmes qui représentent, fait très exceptionnel, "les gens" de cinq cités saintes : Siout, Dep, Pe, On et Hetouretkaou ; à la suite de la proclamation "Le dieu arrive. Prostrez (-vous) ", ils lèvent les bras en signe d'allégresse. Dans les zones 21 et 22, nous verrons la représentation correspondante des funérailles ().

4) - Zone 20

Elle représentait le voyage de retour depuis Abydos, mais la scène a presque totalement disparu. Le haut du mât () montre que le bateau avait déployé sa voile pour profiter du vent du nord. Le couple a remis des habits de fête si on en juge par ceux de la femme () : pour Davies, cela n'aurait aucune signification particulière, mais peut-être s'agit-t'il d'exprimer son aspiration à mener à nouveau l'existence des vivants sur terre ? Le toit de l'édifice qui protège le couple est maintenantorné d'un motif en échiquier. La fin de l'inscription indique "[le vizir ?] du nord et du sud, gardien de Nekhen, prêtre de Maat… [Antefoqer et… Senet], née de Doui". Une nouvelle fois, nous n'en apprenons pas plus sur les relations entre les deux personnages, en raison cette fois d'une lacune malencontreuse.

5) - Zones 21 et 22

La procession funéraire idéale est ici représentée. Si le défunt n'avait pas pu en bénéficier, images et textes en tiendront lieu et la renouvelleront pour l'éternité. Les tableaux ne suivent pas d'ordre chronologique (, et )

A- Partie haute du registre

Scène 1 :

À l'arrière du cortège on retrouve le cercueil porté par quatre (ou huit) hommes. Devant, un premier personnage est occupé a ajouter de la résine dans un encensoir, tandis qu'un second ouvre la voie en entrechoquant deux morceaux de bois. Le titre de la scène est "Arrivée au puits du grand palais", peut-être le puits funéraire de la tombe. Tandis que le reste du texte proclame "Porter la bière par les neuf courtisans". Le nombre est inexact, mais sans doute rituel.

Scène 2 :

Quatre serviteurs portent des statues sur la tête. Les deux premières représentent chacune un homme debout, brandissant un sistre () : ce sont sans doute des prêtres Ihyou en rapport avec le culte d'Hathor; leur nom dérive de celui du dieu enfant Ihy, un dieu musicien, dont le nom peut aussi se lire "veau", et qui a donc été rapproché de la vache Hathor. Les deux autres représentent un personnage momiforme coiffé de la couronne rouge de Basse Égypte. La légende se réduit à un mot : "Menkeret", nom d'une obscure déesse à tête de lion (comme Sekhmet). Mais le mot désigne aussi (non signalé au Wb, le grand dictionnaire hiéroglyphique allemand, LA référence) la statuette du roi coiffé de la couronne rouge dont on trouve l'exacte réplique dans la tombe de Séthy II, et dont un exemplaire était présent dans le mobilier de Toutankhamon ( et ).

Scène 3 :

Sans transition le cercueil est de nouveau figuré, posé à terre cette fois, flanqué de ses deux protectrices. Le dessinateur a manqué de place, comme en témoignent l'intrication avec les scènes précédentes et suivantes, et la disparition de la gorge surmontant la caisse. Le texte proclame "Arriver au pavillon des Mouou devant les portes de To-djeser (la nécropole) ".

Scène 4 :

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Quatre hommes se dirigent vers la droite, un "Imy-khenty", puis un prêtre-sem, puis un prêtre lecteur dont il est mentionné qu'il récite des paroles ; enfin, en tête un "Serviteur des gens". Ce dernier apostrophe les danseurs qui approchent : "Ô Mouou, venez !".

Scène 5 :

Les quatre Mouous approchent à grandes enjambées, annonçant : "Elle a incliné la tête". "Elle" désigne la déesse Hathor (ou la déesse de l'Ouest) qui accepte d'accueillir le mort dans son sein, la montagne thébaine. Ils sont préposés à l'exécution d'une danse funéraire, et sont très reconnaissables à leur haut couvre-chef en roseau tressé, mais aussi à la position particulière des doigts de leur main droite. Les coiffes correspondent à quatre couronnes de Basse Égypte citées dans les textes des pyramides (Ounas, 306-310). Le rôle exact des Mouous reste débattu, mais il est admis qu'ils agissent comme passeurs de la barque solaire, et comme guetteurs de l'est. Ils doivent recevoir le tekenou et les vases canopes, et assurer leur passage dans le monde souterrain en effectuant un voyage fictif dans le Delta, de Memphis à Saïs, puis à Bouto (autre ville sainte d'Osiris) et retour. Parfois la cérémonie est beaucoup plus élaborée, avec une salle des Mouous au sein d'un jardin avec des étangs, comme chez . La danse des Mouou est connue depuis l'Ancien Empire et sera représentée jusqu'à la fin du Nouvel Empire.

B- Partie basse du registre

Elle est en très mauvais état, mais a pu être reconstituée par Davies. Elle associe trois scènes de halage, celle de la momie, celle des vases canopes et celle du Tekenou. Une inscription surmonte la procession. Il est très intéressant de noter que tous les pronoms sont au féminin, et qu'Antefoqer n'a donc (plus) rien à faire ici : "Vers l'Ouest, vers l'Ouest, l'endroit que tu espères ! [Tu es tirée vers] la place de ton choix par de jeunes bœufs. Les habitants de Pe, les habitants de Dep, les habitants de Busiris, les habitants de Ounou, les habitants de Hetouretkaou disent : 'Viens en paix à l'Ouest… Tu ne peux donc partir morte (puisque) tu es partie vivante ! Assieds-toi donc sur le trône d'Osiris, le sceptre-sekhem dans ta main (afin) que tu puisses donner des ordres aux vivants !' "

Scène 1 :

Un édifice en bois léger se trouve sur un traîneau. Il est surmonté d'un toit qui a la forme du hiéroglyphe du ciel, supporté par quatre colonnettes qui jouent le rôle d'étais. Conformément à l'aspective égyptienne, le cercueil anthropoïde est figuré au-dessus de celui rectangulaire en bois, alors qu'il se trouve à l'intérieur. Les deux déesses veillent à la tête (Nephtys) et aux pieds (Isis). Trois hommes sont montés sur le traîneau, un prêtre lecteur, qui lève le bras, un embaumeur et un "chancelier du sud ", peut-être en charge de représenter le roi.

Scène 2 :

À l'avant du cortège on trouve "le serviteur du ka, Sasobek" en train de rajouter de la résine dans un encensoir, puis un Imy-khenty (chancelier, intendant…), qui tient une longue canne, avec devant lui un prêtre-sem vêtu de sa peau de félin. Naturellement on s'est interrogé sur ce Sasobek, mais rien n'indique qu'il ait un rapport avec la femme d'Antefoqer.

Scène 3 :

Quatre hommes aident la paire de bœufs qui tire le catafalque. En deux demi-registres sont ensuite représentés le halage du traîneau supportant le coffre qui contiennent les viscères de "l'Osiris Senet" placés dans des vases canopes, et celui du mystérieux Tekenou (). Le tekenou peut prendre des formes diverses. Ici, il s'agit d'un homme agenouillé, revêtu probablement d'une peau de vache. Selon une hypothèse, on représentait de cette manière tout ce qui avait servi à la momification et qui n'avait pas sa place dans les canopes, tels les linges. Mais il pourrait aussi s'agir d'un prêtre-sem qui se réveille d'une transe cataleptique de type chamanique en arrivant à la tombe où il va pratiquer les rites d'ouverture de la bouche (dont aucun n'est figuré).

Zones 23 et 24

Ces scènes sont clairement délimitées des registres précédents par une ligne verticale.

1) - Registre supérieur

(, , et )

Il s'agit d'une danse dont la nature purement rituelle ou également festive n'est pas claire ; elle est en rapport avec la déesse Hathor (dont Senet était prêtresse). L'artiste a essayé de rendre le mouvement, mais le résultat est décevant. Les trois femmes du centre sont manifestement plus âgées que les autres. Elles portent une robe longue et un grand collier sur la poitrine. Bras tendus, elles frappent dans leurs mains pour donner un rythme, tout en psalmodiant "Ouvrez vous, portes du ciel (pour que) sorte le dieu". Selon Davies, elles forment une double rangée (trois de chaque côté) au milieu de laquelle les jeunes filles, un simple pagne autour des reins, exécutent des mouvements acrobatiques. Elles portent une sorte de longue queue de cheval terminée par une boule que leurs déhanchements rythmiques mettaient en mouvement. À gauche, on lit : "Voyez ! La Dorée arrive" (il s'agit d'un des noms d'Hathor). Deux autres jeunes femmes leur font face, pouce dressé et index pointé. À droite, seule la partie haute de la tête et les bras de trois danseuses ont survécu dans la grande lacune dont nous allons parler. Un homme portant deux fleurs de lotus ouvertes se dirige dans l'autre sens ; derrière, on trouve un harpiste.

2) - Registre inférieur

Sur la droite, deux invitées au moins se tenaient accroupies. Une femme, qui porte une fleur de lotus à sa narine, a partiellement survécu. Elle est vêtue d'une robe de haute qualité, avec deux bretelles. Elle arbore autour du cou un collier à plusieurs rangs et porte une grande perruque tripartite.

Sur le demi-registre supérieur s'avancent deux adultes et un enfant. Ce sont trois iHyou, une catégorie de prêtres d'Hathor, dont ils portent d'ailleurs le collier menat autour du cou. Ils tiennent en main des sortes de castagnettes probablement en ivoire, dont l'extrémité a la forme d'une tête de faucon, d'humain, ou présente un simple épaississement. Le texte dit (Davies) "Ra (?) apparaît" et "Mortels, adorez-le".
Sur le demi-registre du bas, nous trouvons une chanteuse qui, une main sur l'oreille, déclame "Viens, Sobek, pour Antefoqer. Fais tout ce qu'il aime". Elle est accompagnée d'une flûtiste dont la représentation déjà maladroite de la tête n'est pas améliorée par la forme des lèvres (). Quant on regarde la photo et qu'on la compare avec le relevé de Davies, on imagine l'extraordinaire patience qu'il a fallu à ce dernier pour reconstituer le texte. On peut également voir, sur l'avant-bras gauche levé de la chanteuse, les dégâts considérables que font les alvéoles de guêpes maçonnes sur les parois des tombes ().

3) - La lacune

Une grande représentation d'Antefoqer (c'est probable d'après le texte de la chanteuse) et d'au moins une autre personne (ou d'une table d'offrande) a été très soigneusement grattée, puis enduite d'un mortier rose.

Zone 25

La femme assise est identifiée sans discussion possible par le texte : "…son épouse, son aimée, la vénérable Senet, née de Doui", mais l'épouse de qui ? ()
D'après Claude Obsomer, la formule "Snt irt.n Dwi" ("Senet mise au monde par Doui") que l'on trouve ici pour désigner la filiation n'apparaît que dans le dernier quart du règne de Sésostris I (donc certainement après la mort du vizir). Sur la paroi Nord, la formule de filiation est différente, plus ancienne, du type "Snt ms.n Dwi". Il est donc possible, sinon probable, que le décor ait été réalisé en deux temps.
Senet est assise sur un magnifique siège en ébène à dossier haut, dont les pieds en forme de pattes de lion reposent sur des cales pour les protéger. D'une main, elle tend une fleur de lotus ouverte vers sa narine, tandis que de l'autre elle serre une pièce d'étoffe repliée, dont la signification n'est toujours pas claire : faite de lin coûteux et rare, elle pourrait évoquer la richesse ou le statut social.
La paroi se conclut par une frise verticale.