Comme signalé, la décoration est présente essentiellement dans les deux ailes nord et sud de la salle transverse. Plutôt qu'une description par ailes, nous allons essayer de suivre un ordre (chrono) logique par paroi.

À l'extrémité gauche, nous trouvons le pharaon Toutankhamon (dont les cartouches ont été grattés) assis sur un trône posé sur une estrade, sous un baldaquin richement ouvragé supporté par des colonnes lotiformes. Le jeune roi est coiffé de la couronne bleue et tient dans une main la crosse et le flabellum et dans l'autre un signe de vie ankh.

Au nom du roi (peut-être trop jeune pour faire la déclaration), Houy est officiellement nommé à son poste par un "Directeur du double trésor" resté anonyme, probablement Meryrê ou Maya, () qui déclare: "Le Directeur du double trésor, il dit : Ainsi parle Pharaon ! Il t'est dévolu [la gestion du territoire] depuis Nekheb jusqu'à Nesouttaouy", donc un immense territoire allant d'Elkab jusqu'à la 4e cataracte du Nil.
En face de lui, Houy, porteur d'un éventail, lui répond par cette tirade : "Puisse Amon, seigneur de Nesoutaouy faire que tous tes ordres soient exécutés, Ô souverain, mon seigneur" ()
Houy est accompagné de courtisans courbés en deux, qui n'auraient pas dépareillés dans une tombe d'Amarna, qui déclarent : "Les courtisans du palais, ils disent : Tu es le fils d'Amon, Ô Nebkheperourê ! Puisse-t-il faire que tous les chefs des pays étrangers viennent à toi avec les produits de choix de leurs territoires".

À gauche nous voyons un haut fonctionnaire (le vizir ?) parler à Houy après lui avoir donné un objet blanc et rose, mais hélas il n'y a pas de texte qui puisse nous éclairer sur sa nature. Ensuite, il lui remet le sceau en or de sa fonction (nettement visible en jaune sur la photo ) : "Donner le sceau de la charge au fils royal Houy, par [… le vizir ?]" et, plus loin : "Transmission de la charge au fils royal de Kouch, Houy. Depuis Nekheb jusqu'à Karoy".

Au terme de la cérémonie Houy, qui occupe maintenant la hauteur de deux registres, quitte la salle d'audience les bras chargés de bouquets (, ). Le texte d’accompagnement dit : "Sortir en étant un favorisé du palais, après avoir été promu en présence du dieu parfait (= pharaon) en qualité de Fils Royal, intendant des pays du sud, Houy. Khentkhennefer (= la Haute Nubie) lui étant dévolue et la Haute Égypte [toutes deux] réunies sous son contrôle, afin qu'il les administre au nom du seigneur du Double-Pays, comme tous les sujets de Sa Majesté".
Houy est suivi par deux de ses fils (sur le registre 2) qui ont assisté à la cérémonie (avant nettoyage :  ; après : ) : "Le messager royal" Tjoury et "le superviseur des chevaux" Paser, qui deviendra Vice-roi de Nubie à son tour sous Ay et Horemheb.

4) - Plus à droite se trouve un ensemble de scènes très abîmées, que Nestor L'Hôte avait heureusement copiées ().

Des "roudou", qui sont des subordonnés du Vice-roi de Nubie, congratulent leur nouveau chef ().

Les personnages qui se dirigent vers la droite font partie de la procession qui se rend au temple d'Amon à Karnak. Plusieurs sont porteurs de .
C'est le cas des marins qui étaient représentés sur le troisième registre avec, en tête, un chef marinier et un porte-enseigne. Texte : "Les marins du Fils Royal de Kouch, Houy. Ils jubilent en disant : Ô Fils Royal du souverain, puisse Amon le recevoir ! Réjouis-toi ! Ta vieillesse sera heureuse !"
Sur le 4e registre, un joueur de luth aujourd'hui disparu précédait un autre groupe porteur de bouquets et de branches festives (). La partie gauche du registre comporte deux autres groupes de personnages moins exubérants, revêtus d'amples tuniques et non de simples pagnes ; il s'agit de courtisans ou d'amis de Houy (, flèches). Les personnages qui sont à l'extrême gauche sont courbés devant le trône royal ().

Ils sont presque totalement détruits ; on sait qu'ils montraient des cohortes de bêtes destinées au sacrifice dans le temple, des chevaux (sans chars), des porteurs d'offrandes…

Ce qui reste de la représentation se trouve à l'extrême droite, au contact de l'entrée. On y devine Houy versant de la myrrhe sur une table d'offrande (). Lepsius avait encore pu copier le texte, une offrande invocatoire " (…) à Horakhty, à Sokar-Osiris, maître de la Chetyt, à Nefertoum, à Ounnefer, à tous les dieux qui sont sur l'Île des Justifiés".

La suite chronologique de la nomination se trouve sur la même paroi, de l'autre côté de l'entrée.

La paroi est divisée en trois parties : le départ du nouveau Vice-roi pour rejoindre son poste à Faras, siège de la Vice-royauté en Nubie, la surveillance de la collecte du tribut nubien et le départ des barges chargées vers la capitale ().

Houy quitte le temple d'Amon, canne dans une main et bouquet végétal dans l'autre (). Texte d'accompagnement : "Revenir du temple d'Amon après avoir accompli ce qui est louable devant lui (Amon) afin d'administrer ce pays de Kouch. Par le prince héréditaire, le gouverneur, celui dont la charge est étendue, (celui) à la dignité imposante, le vrai scribe du roi, qui l'aime, Amenhotep…".
Houy est suivi par des membres de sa famille dont les images et les noms sont fortement détériorés. Ils se répartissent en deux registres.

Sur celui du haut, on reconnaît encore les silhouettes de quatre personnages, des fils de Houy () ; les noms de Tjoury, "Directeur des écuries" et de Paser ont survécu.

Sur le registre sous-jacent se trouvent cinq femmes (). La première, qui a les cheveux blancs, est "Sa mère, la maîtresse de maison Ounher", suivie d'une femme anonyme, puis de "la chanteuse d'Amon, la grandement favorisée du dieu parfait, Ke[nou]ro", d'une dame du nom de Nedjemet, puis de "Sa sœur (épouse ?), la maîtresse de maison Gaou" et enfin une […henout].

D'autres personnages de la famille ou de la maisonnée de Houy étaient présents sur le troisième registre, mais ont disparu.

On le trouve en deux exemplaires, en haut en train de remonter le Nil, en bas à quai. Il est splendide et Nina Davies l'a remarquablement rendu () ; on comparera avec intérêt l'état actuel () avec l'état dans les années 1960 ().

Le bateau transporte le vice-roi, qui se tient dans le château d'avant, tourné vers le sud, protégé par un dais () ; près de lui, le pilote sonde le fond à l'aide d'une longue perche. La voile est déployée pour profiter du vent du nord et des rameurs sont répartis de chaque côté du bordage (), surveillés par un contremaître qui se trouvait sur le toit de la cabine centrale, un fouet à la main (la figure a disparu de nos jours). À l'avant de cette cabine se trouve une stalle pour les chevaux du Vice-roi.
Montou, le dieu guerrier de la région thébaine, facilement reconnaissable à ses deux hautes rémiges, est omniprésent dans la décoration des châteaux d'avant et d'arrière ainsi que dans celle de la proue et de la poupe, où il massacre… des Nubiens (). Plus de détails ici : .

Le même bateau est représenté sans équipage, voile carguée, avec comme seuls êtres vivants les chevaux de Houy (). Le navire se trouve probablement à quai à Faras, en Nubie. On distingue mieux que sur l'image du haut la présence, à l'arrière du château de poupe, d'un pavois surmonté d'un faucon coiffé du disque solaire.

Un comité d'accueil est présent, occupant trois registres à droite des bateaux et un en dessous ().

Ils sont difficiles à voir de nos jours, mais on trouve "le lieutenant de Ouaouat" et "le lieutenant de Kouch" ; l'un a un genou à terre.Ils sont suivis de six marins avec à leur tête "Le chef des marins du Fils Royal" (). Des femmes qui chantent et dansent au rythme des tambourins font partie du comité d'accueil (, ).

Sur trois registres, ce sont les plus hauts dignitaires locaux qui accueillent leur nouveau patron en lui apportant de la nourriture et des sacs de poudre d'or. De haut en bas, on trouve :

En tête (disparu) devait se trouver "Le lieutenant de Ouaouat" devant "Le lieutenant de Kouch", aux cheveux blancs. Puis vient "Le gouverneur de Khaemmaât", enfin un "Directeur des troupeaux". Khaemmaât désigne Soleb où Amenhotep III avait fait édifier un temple où il se représentait divinisé.

"Le premier prêtre de Nebkheperourê (Toutankhamon) -qui-réside-dans-Sehetepnetjerou (Faras), Khay" déclare : "Celui qui t'apprécie, (Toutankhamon) te loue […] Puisse-t-il t'accorder d'être comblé par la vie qu'il dispense". Derrière lui, les deux personnages portent des sacs de poudre d'or ; il s'agit du "Gouverneur de la forteresse de Sehetepnetjerou, Penniout" et de Houy (un homonyme du Vice-roi), "Gouverneur de Sehetepnetjerou".

Le premier personnage est le propre frère du Vice-roi : "Le prêtre de Nebkheperourê-qui-réside-dans-la-forteresse-de-Sehetepnetjerou, Merymes" qui est suivi par deux prêtres désignés comme "Prêtre-pur de Nebkheperourê-qui-réside-dans-la-forteresse-de-Sehetepnetjerou".

Comme dans toutes les tombes thébaines, on trouve en bas des parois peintes un bandeau constitué de deux bandes épaisses, jaune et rouge, délimitées par des lignes noires. Ici, dans la TT40, des scènes ont été rajoutées sous ce bandeau, ce qui est tout à fait exceptionnel. Hélas, lors de l'occupation de la chapelle, la partie basse des murs a énormément souffert et ces scènes sont presque toutes perdues.
Sur ce mur, elles se répartissaient en trois petits registres : seuls persistent les fantômes de porteurs de marchandises, complétant sans doute la scène de collecte des tributs que nous allons examiner maintenant.

Un grand trait noir vertical sépare les scènes déjà décrites des suivantes. Cette zone de la paroi est une de celles qui a le plus souffert des tentatives de découpage et on peut voir sur les dégâts irréparables dus aux tentatives de pillage entre les années 1960 et nos jours).

Nous retrouvons Houy, assis sur un tabouret en cannage, un sceptre sekhem dans une main, sa longue canne dans l'autre. Il supervise les rentrées des biens de sa province, dont il devra rendre compte à Pharaon, en particulier du plus important d'entre eux, l'or, dont le hiéroglyphe "nebou", est répété à de multiples reprises. Le métal précieux se présente sous forme d'anneaux ou de poudre dans des sacs blancs ou rouges ().

Hommes et femmes de tous âges (certaines ont les cheveux gris) se dirigent vers la gauche (donc vers le nord, l'Égypte) et remettent leur or à un certain Haty, "Directeur des écuries", probablement l'homme de confiance de Houy, car il est représenté trois fois dans cette fonction de collecteur.
Derrière lui, des peaux de félins et de vaches rappellent que la Nubie produit d'autres richesses que l'or (, ).

Une vieille femme, appuyée sur un bâton, lève la main vers deux personnages tournés vers elle, dont on ne comprend pas exactement la fonction. Après une lacune on trouve un vase ansé à long col et des coffres. Du scribe qui enregistrait les biens il ne persiste que les pieds.

Avec les femmes se trouve une petite fille nue qui tourne la tête vers sa mère et lui tire la robe. Derrière le receveur (Haty ?) s'entassent anneaux et sacs d'or ainsi que des plats de cornaline (rouge) et d'un minerai vert ().

Nous retrouvons Haty réceptionnant l'or (). Derrière lui se déroule la très importante étape de la pesée, représentée à une échelle supérieure. L'opération se fait sous la responsabilité du "Scribe comptable de l'or, Hornefer". Sur un plateau de la balance sont posés des anneaux d'or, sur l'autre des poids, dont l'un a la forme d'un bœuf ; celui-ci, intact dans les années 60 () est aujourd'hui mutilé (). Le personnage qui place les poids sur le plateau est tourné vers son compagnon qui examine le poinçon.

Outre l'or, des produits en cuir sont apportés à Haty - encore lui ! - () : un carquois et un étui pour protéger un arc (, ). Des scribes assis en tailleur consignent tout.

Un nouveau trait vertical isole ce dernier groupe de scènes.

Houy est debout cette fois () et on suppose, malgré l'absence de toute légende, qu'il surveille l’embarquement des biens de Nubie sur des navires qui vont voguer vers Thèbes.

Devant lui et en haut, les peintres ont logé deux barges, une verte et une rouge, en jouant de la déclivité du plafond (). Surchargés de fret, ces esquifs sont immobiles.

Sur le registre sous-jacent, les barges sont tirées et poussées sur une couche de limon du Nil, parfaitement représentée sous forme d'un trait gris devant la proue (, ).

Le registre sous-jacent a quasiment disparu. Il comportait des produits divers incluant ce qui ressemble fort à un lot de sceptres sekhem dans un panier ().
En dessous, les bateaux ont atteint le fleuve ; ils ont leurs avirons de gouverne et sont amarrés au rivage.

Le dernier registre

montre à nouveau Hornefer, cette fois accompagné par "Le scribe du Fils Royal Houy, Khâa" en train d'enregistrer les biens embarqués. Il est impossible de déterminer le contenu des ballots rouges entourés de filets blancs qui sont manipulés avant embarquement ; il en est de même des longues pièces jaunes posées tête-bêche et des sortes de fagots blancs qui les surmontent.