SALLE TRANSVERSALE, MUR OUEST, CÔTÉ SUD

Elle montre l'arrivée grandiose du tribut nubien à Thèbes, où Houy le présente à Toutankhamon. Le tribut asiatique se trouve sur la même paroi, du côté nord (voir ). Les deux scènes de tribut sont donc placées sur la paroi ouest, la mieux éclairée naturellement, et sont donc les premières que voit celui qui pénètre dans la chapelle, soulignant leur importance pour le défunt.

Les représentations de Lepsius (, montage d'après les planches 116b, 117 et 118) et de Nina Davies (, Metropolitan Museum de New York) permettent de reconstituer la quasi-totalité de la paroi originelle.

La flottille en provenance de Nubie

(, )

La scène est légendée : "Revenir de Kouch chargé de ces contributions parfaites, toutes choses du meilleur choix. Accoster dans la Ville du Sud (Thèbes). Par le fils royal de Kouch, Houy". Ce dernier est debout, tourné vers le nord ; il tient un sceptre Sekhem et sa canne. Derrière lui, des bateaux sont représentés par paires, amarrés au quai ; sur les deux registres du haut, ce sont les somptueux navires destinés au Vice-roi et à sa suite () ; sur les quatre du bas, ce sont des barges surchargées de produits nubiens.

Registre 1

()

Les deux navires sont amarrés par la proue et par la poupe et les passerelles sont installées. Les mâts ont été enlevés, mais les avirons de gouverne sont encore en place. Les seuls êtres vivants restant à bord sont les chevaux dans leurs stalles (, flèche) et un marin qui, penché par-dessus bord, puise de l'eau. Sur le toit de la cabine (mais ce n'était sûrement pas leur vraie place) on voit ce qui ressemble à de grands "sacs" blancs (premier navire) ou jaune (second navire) contenant probablement l'or du tribut, que Houy aura voulu ainsi garder sous sa surveillance directe.

Registre 2

Il s'agit cette fois des bateaux des Nubiens ; en tout cas, des captifs nubiens, une plume d'autruche fichée dans les cheveux, sont représentés assis sur le toit des cabines. Leurs mains sont entravées et leur cou est entouré d'une corde blanche ; nous les retrouverons dans le défilé. À terre, un homme attache une amarre à un piquet et on remarquera un de ces détails dont les peintres égyptiens sont friands : les maillets en bois qui ont servi à enfoncer les piquets gisent encore sur le sol !

Registres 3 à 6

Les navires sont beaucoup plus simples, sans décor.
Sur les registres 3 et 5, on nous montre le transport de bétail. On notera la pose nonchalante d'un marin assis sur le bord du toit, tandis qu'un autre s'affaire sur le pont (). Autre scène intéressante sur le registre 4 : un contremaître est en train de fouetter un marin récalcitrant, sous les aboiements d'un chien attaché qui porte un collier rouge ().

Le tribut présenté au pharaon Toutankhamon

Après un grand trait noir vertical, on peut distinguer les étapes suivantes, dans lesquelles Houy est représenté quatre fois : réception des chefs nubiens (, ) ; présentation des éléments les plus précieux au roi ; reconduction de Houy dans ses fonctions et sortie du palais ; Houy récompensé est fêté par famille, amis et maisonnée.

1) - Hommage des chefs nubiens

Le thème occupe les trois registres supérieurs. Les grands de Nubie, qui se sont déplacés en personne, se tiennent à l'avant, prosternés devant Pharaon et son représentant. Ils proviennent de trois régions différentes : la Basse Nubie (Ouaouat), la Haute Nubie (Kouch) et une province au sud de Kouch. Ils sont accueillis par Houy qui tient en main un grand éventail, matérialisant sa fonction de flabellifère à la droite du roi.
Ces dignitaires sont représentés avec des traits négroïdes marqués, des anneaux aux oreilles et deux plumes d'autruche retenues par un serre-tête. Leurs vêtements, avec une écharpe rouge et une peau de félin sur le dos, sont afro-égyptiens.

Registre 1

La première délégation est conduite par "Les chefs de Ouaouat", donc la Basse Nubie, avec à leur tête "Le prince de Miam, Heqanefer" (Miam correspond à l'actuelle Aniba) représenté comme un Nubien (). Heqanefer – nom parfaitement égyptien – est un "enfant du Kap" (nurserie, sérail) et il a donc grandi à la cour d'Égypte, à proximité du souverain, auquel il était tout dévoué. Sa tombe, de style parfaitement égyptien, a été retrouvée à Aniba et il s'y est fait représenter sous des traits égyptiens ! Il ne faut donc pas accorder trop de valeur à ces modes de représentation : je pense que, dans la TT40, Heqanefer est dans sa "fonction" de chef nubien et représenté comme tel, alors qu'ailleurs il est dans sa "fonction" de dignitaire égyptien.
Cette acculturation coloniale rassurait sur une loyauté nécessaire, car Heqanefer avait sous son autorité la région du Ouadi Allaqi, principale source de l'or nubien.

Derrière les chefs se tient une princesse nubienne élégamment vêtue à l'égyptienne, dont toute la partie supérieure a aujourd'hui disparu dans une lacune ().

Elle est suivie par "les enfants des grands de toutes les contrées étrangères" qui ont des traits égyptiens. Deux d'entre eux, qui portent une tresse bleu sombre sur le côté du crâne, sont de jeunes enfants. Tous portent un modius d'or sur leur perruque .

Deux hommes, pieds nus, portant des plateaux avec des anneaux et de la poudre d'or, ainsi que des peaux d'animaux et des queues de girafes () côtoient un bien étrange attelage : deux bœufs sans cornes, guidés par un bouvier, tirent un char dans lequel, à côté du conducteur, se tient une seconde princesse nubienne. Elle est surmontée par un parasol en plumes d'autruches qui semble fixé sur son modius ; le parasol est, en Nubie, le symbole d'un rang social élevé. Gardiner décrit la représentation comme "peut-être la plus étrange et pittoresque de toute la nécropole". L'authenticité de la scène est confortée par le riche harnachement des bœufs, animaux qui ont un rôle social, religieux et cérémoniel important dans la culture nubienne. On ne sait pas si la princesse est destinée au harem de Pharaon (ce qui est le postulat commun) ou si elle fait partie des tributaires.

Viennent maintenant cinq captifs nubiens portant un pagne en cuir d'où pend une queue (, ). Ils ont les mains entravées et une corde, qui fait office de licol, leur enserre le cou ; un autre exemple de scène semblable se trouve dans la tombe amarnienne de Meryre II ().

Enfin deux femmes terminent le registre (). La première présente des traits négroïdes marqués et sa poitrine molle retombe sur un ventre proéminent. Elle tient par la main un enfant et en porte un second dans une hotte sur son dos. On peut trouver une image proche dans la tombe TT78 d'Horemheb ().

Registre 2

Ici, ce sont les chefs du pays de Kouch qui s'inclinent devant Pharaon () : "Les chefs de Kouch. Ils disent : Salut à toi, souverain d'Égypte, qui subjugue les Neuf Arcs ! Donne-nous le souffle que tu dispenses afin que nous en vivions selon ton bon plaisir" ; les Neuf Arcs désignent les ennemis traditionnels de l'Égypte (extérieurs et intérieurs) et les Nubiens en font partie.
Devant eux s'entasse une partie du tribut : or en sacs et en anneaux, plateaux de cornaline, hématite ou jaspe rouge. Il n'y a plus sur ce registre de sujets aux traits égyptiens : les personnages viennent de l’Afrique profonde et en ont tous le type physique.

Les porteurs amènent de l'or bien sûr, mais aussi des peaux de félins et des queues de girafes (, ). Deux d'entre eux tiennent une girafe vivante par des cordes ; son pelage et l'absence de taches attestent de son appartenance à une espèce nubienne, plus petite que l'espèce africaine (). Des bœufs gras, guidés par deux bouviers, clôturent le registre (). Leurs longues cornes décorées, entre lesquelles on voit des têtes factices, se terminent par le hiéroglyphe noir de la main (, ). Il s'agit d'une thématique bien connue par le défilé des bœufs gras de la fête d'Opet à Louqsor et du cortège de Beit el-Ouali. Ces bovidés représentent l'ennemi, d'où la transformation des cornes en bras et la présence d'une tête au milieu, au lieu des ornements végétaux coutumiers. Il s'agit de la symbolique de l'animal de sacrifice.

Registre 3

()

La partie droite, qui seule persiste, est superposable à celle du registre précédent, hormis la présence de deux éventails. L'inscription en surplomb proclame : "Les Grands de Kouch. Ils disent : Grande est ton aura, Ô dieu parfait et grande est ta force. Donne-nous le souffle que tu dispenses afin que nous proclamions ton triomphe".
Car le versement du tribut appelle une contrepartie : le roi doit accorder le souffle de vie, qui fait référence au rôle de fils-créateur de Pharaon, dont une des tâches est de faire vivre les hommes et les dieux.

2) - Les éléments matériel du tribut

Outre l'or, on trouve :
du mobilier () : fauteuils, chaises, tabourets et même un pliant, ainsi que des repose-têtes ().
des armes : arcs, flèches et de magnifiques boucliers (, ).
un char, identique à celui transportant la princesse nubienne ; il est mutilé aujourd'hui ().
des défenses d'éléphant et du bois d'ébène ().
une chapelle dorée se trouve sous le chariot.

Les "jardins d’orfèvrerie" méritent une mention spéciale

Il s'agit de pièces d'apparat, images condensées et miniatures de la Nubie, offertes à Pharaon entre le règne d'Hatchepsout et celui de Toutankhamon. Chaque pièce comporte toujours des palmiers doum, arbre emblématique de la Nubie, et très souvent des babouins, de l'or et des peaux d'animaux.
On trouve ces jardins d'orfèvrerie dans trois tombes thébaines, toujours dans le cadre d'un tribut nubien : TT93 (Qenamon), TT65 (Nebamon-Imyseba) et ici, dans la TT40, ainsi que dans deux tombes amarniennes : Meryre II et Houya, dans le cadre du tribut de l'an XII présenté à Akhenaton. Ces pièces, portées en procession ou posées sur des présentoirs, sont toujours à proximité du roi.
En plus de leur valeur marchande, ces "jardins" véhiculent un message symbolique. Il faut se référer au mythe de la Déesse Lointaine : Rê, pour punir les hommes qui se sont rebellés, envoie son œil brûlant – la Déesse Lointaine – pour les détruire (il peut s'agir de Tefnout, de la lionne Sekhmet, ou de Maât, fille de Rê). "Apaisée" par Thot qui a pris la forme d'un singe, La Lointaine accepte de rentrer en Égypte et cette entrée coïncide avec l'inondation (qui vient du sud, comme le tribut nubien) : offrir un jardin d'orfèvrerie, c'est offrir non seulement la richesse du sud, mais aussi l'inondation dispensatrice de vie.
Les babouins ont aussi un rôle mythologique : ils accompagnent de leurs cris le soleil levant et ils font "monter la Maât vers le Seigneur Universel" : ils sont donc associés à l'offrande de Maât, offrande suprême que Pharaon fait aux dieux pour leur indiquer qu'il accomplit ce qu'ils attendent de lui.

Dans la TT40, ces jardins d'orfèvrerie sont particulièrement mis en avant

Ce sont ces pièces que Houy, un genou à terre, présente au roi ().
Les représentations en sont bien abîmées de nos jours et le vernis appliqué sur les peintures leur a donné une couleur rouge-marron.

Les deux pièces du dessus

().

Elles reposent sur un piédestal doré. Sous les cartouches grattés de Toutankhamon se trouvent deux Nubiens dos à dos, entravés. Posé sur le piédestal, une corbeille creuse en peau de vache contient une structure pyramidale dorée, qui est associée à des palmiers doum.

La pièce du bas

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Elle est beaucoup plus grande et plus riche que les deux précédentes. Elle est posée sur un plateau d'or d'où pendent des peaux de félins et des tissus colorés. C'est sur la planche de Lepsius que, malgré quelques erreurs, l'aspect est le plus parlant (). Elle comporte des palmiers, dans lesquels se trouvent des singes ; au sol, des Nubiens sont agenouillés, tandis que d'autres tiennent une girafe par le cou au moyen d'une corde.

3) - Réception de Houy par le Pharaon

Cette scène, très abîmée, montre Toutankhamon assis sous un baldaquin semblable à celui du mur nord-est dont l'aspect surchargé du toit constitue les prémices de l'art ramesside. On remarquera la vacuité des colonnes de texte. Ce phénomène, très fréquent dans les tombes, peut s'expliquer par la volonté de suggérer un travail perpétuellement en cours : "Ainsi, les monuments égyptiens véhiculent l'idée d'incomplétude éternelle. Repousser la fin des travaux à un moment qui n'arrivera jamais est un expédient pour défier la mort (F. Tiradritti) ".
Houy est debout devant le trône et tient dans la main gauche une crosse heqa, attribut de la vice-royauté. Dans la main droite, il tient un éventail qu'il étend vers son souverain puisqu’il est flabellifère à la droite du roi.
On peut interpréter cette scène de deux manières : soit il s'agit de l'arrivée de Houy dans la pièce d'audience, soit – et je préfère cette version – il s'agit de la confirmation de Houy dans les deux fonctions dont il porte les attributs.

Houy devant sa famille, sa maisonnée et ses amis

Le Vice-roi a quitté le palais pour rejoindre les siens ; sa haute figure, tournée vers la gauche, empiète sur les scènes de réception (). Bien que cela soit un peu difficile à voir, il a changé : il porte cette fois plusieurs colliers d'or shebyou autour du cou, ses bracelets sont plus gros et un cône thébain (dit cône d'onguent) est posé sur sa perruque. Houy a donc été récompensé par des colliers shebyou et d'autres bijoux au cours de la cérémonie dite de l'Or de l'Honneur.
Note : Joan Padgam interprète la présence d'un cône dans ce contexte comme le symbole du Ba du fonctionnaire qui a été mis en contact avec des objets (les colliers) rendus divins parce qu'ils ont été préalablement portés par Pharaon ou par une statue divine. Le récipiendaire se trouverait alors dans une sorte d'état second dont témoignerait la présence du cône, une situation fréquente aussi quand, une fois la cérémonie achevée, il est loué par famille et amis, comme c'est le cas ici. Cette proximité au divin sur terre serait également susceptible de favoriser son passage ultérieur dans l'autre monde, les dieux le reconnaissant comme un des leurs.
La scène est commentée () : "Retour depuis le palais royal du prince héréditaire, gouverneur, Père Divin, Fils Royal de Kouch, Houy, après que lui ont été accordées les faveurs du seigneur du Double-Pays, ayant été récompensé par l'or autour de son cou et de ses bras, de multiples fois de suite. Grande est pour toi la faveur de Nebkheperourê ! Devrait-on en citer toutes les manifestations qu'elles seraient trop nombreuses pour être consignées par écrit".

Registre 4 : parents et amis du Vice-roi

Une grande partie de la scène est perdue, mais on peut se référer à de Nina Davies (MET). Complètement à gauche, des serviteurs porteurs d'une branche festive sortent à grandes enjambées de la maison de Houy, dont le portique est estampillé des cartouches de Toutankhamon. Légende : "Sortir, par la maisonnée du Fils Royal afin de l'accueillir à l'occasion de son retour, ayant bénéficié des faveurs du seigneur du Double-Pays. La maison du Fils Royal de Kouch, le scribe royal, Amenhotep, qui renouvelle la vie".
Venaient (elles ont disparu) ensuite trois femmes ; devant elles, des hommes, bras levés ou prosternés, rendent hommage au Vice-roi.

SALLE TRANSVERSALE, MUR OUEST, CÔTÉ NORD

Elle comporte deux séries de représentations : à gauche, la remise du tribut asiatique à Toutankhamon et à droite, une adoration à Osiris.

Le tribut asiatique

On peut se demander pourquoi le Vice-roi de Nubie présente le tribut du nord (d'où les Égéens sont absents en cette extrême fin de la XVIIIe dynastie). Il est impossible de savoir à quelle époque Houy s'est occupé des affaires d'Asie, même s'il semble logique de penser que c'était avant sa nomination comme Vice-roi de Nubie. Peut-être est-ce dans le cadre de sa fonction d'"Émissaire du roi dans les pays étrangers" qu'il a été en contact avec le Retenou, région aux limites variables recouvrant la Palestine et une partie de la Syrie.

La paroi est extrêmement mutilée et du tribut il ne persiste qu'une partie () ; c'est chez Lepsius que l'on trouve le plus de détails sur les zones aujourd'hui perdues (voir ci-contre).

1) - Toutankhamon

Le début de cette paroi est quasiment le miroir de la partie sud ; on y voit Toutankhamon assis sur un trône et, devant lui, Houy qui tend son flabellum vers son souverain (, , ). Il est surmonté de ce texte : "Le Fils Royal de Kouch, intendant des pays du sud, le flabellifère à la droite du roi, Houy, Juste de voix. Il dit : Que ton père Amon te préserve pour des millions de jubilés ! Qu'il t'accorde la perpétuité de la royauté du Double-Pays et l'éternité comme maître des Neuf Arcs. Tu es Rê ! Sa forme est ta forme. À toi appartient le ciel, établi sur ses quatre supports. L'assise du pays te porte en raison de ton excellence, toi le dirigeant parfait. Présentation du tribut du vil Retenou au seigneur du Double-Pays, par l'émissaire royal dans tous les pays, le Fils Royal de Kouch, Intendant des pays du sud, Amenhotep, Juste de voix."

Derrière Houy, la paroi est divisée en deux registres qui eux-mêmes se subdivisaient en deux.

2) - Registre supérieur

Côté gauche, Houy porte un plateau sur lequel est posé du lapis-lazuli ainsi qu'un pectoral en or, exagérement agrandi pour qu'on le voie mieux (, ).

En dessous se trouve un vase en métal ouvragé très spécial, qui repose sur un plateau supporté par un guéridon blanc et qui est particulièrement mis en valeur (il existe en cinq exemplaires au total). Il s'agit d'un cratère d'or, d'où sortent des tiges cannelées ; les plus grandes sont lotiformes, les plus petites se terminent par une fleur dont les pétales rappellent une marguerite. Je n'ai pas réussi à trouver de référence sur ces objets qui pourraient constituer la version asiatique des jardins d'orfèvrerie. Il ne faut pas oublier non plus que les peintres égyptiens mélangeaient parfois allègrement différents objets "exotiques" et que rien n'interdisait à des Asiatiques d'offrir des produits Égéens qu'ils avaient acquis par commerce…

Derrière Houy, on voit une amphore ornée d'une tête de bouquetin ou d'ibex () - qui rappelle du MET.

À droite s'avançaient deux chefs, suivis de porteurs, avec une légende : "Les chefs du Retenou supérieur, qui ignoraient l'Égypte depuis le temps du dieu (= de toute éternité), ils viennent implorer la paix auprès de Sa Majesté. Ils disent : Accorde-nous le souffle que tu procures. Alors, nous proclamerons tes victoires. Il n'y a pas de rébellion en ton époque. Chaque pays est en paix". Le Retenou supérieur est la zone montagneuse de Syrie du nord comprise entre l'Oronte et l'Euphrate.

3) - Registre inférieur

Côté gauche : éléments du tribut asiatique. Houy est tourné vers les vassaux prosternés (), accompagnés par ce texte : "Les grands de toutes les contrées éloignées et les émissaires auprès de Pharaon, ils disent : Que ton aura est grande, toi le dieu parfait, grande est ta force ! Nul ne peut vivre en t'ignorant et ceux qui viendront contre toi seront anéantis ! Accorde-nous le souffle que tu dispenses et nous proclamerons ta bravoure."
Devant eux, on trouve "Les productions, toutes du meilleur choix, de leurs pays, en argent, or, lapis-lazuli, turquoise et toutes gemmes précieuses". À ces matières premières s'ajoutent des bijoux, des vases de différents modèles (, )…

Côté droit : on y trouvait des porteurs de présents, sur deux demi-registres, disparus de nos jours.

Des scènes étaient présentes sous le bandeau de soubassement jaune et rouge. Comme pour le côté sud, il n'en reste quasiment rien ().

Une adoration à Osiris

Une colonne de rectangles colorés identique à la frise du haut de la paroi isole cette scène de celle du tribut asiatique. Houy est en adoration devant Osiris, mais aujourd'hui, seules persistent la tête et la couronne-atef du grand dieu (). La prière d'accompagnement subsiste par contre en entier : "Le Fils Royal de Kouch, intendant des pays du sud, Houy, Juste de voix. Il dit : Salut à toi, Grand ! Seigneur aux apparitions glorieuses, le grand en titulature, le haut de plumes, seigneur de la couronne-atef, le seul dieu, qui s'est créé lui-même, qui est craint dans tous les pays ! Je suis venu pour voir ton visage, pour contempler ta beauté. J'ai atteint un âge vénérable dans la faveur de ce dieu parfait. Je suis devenu vieux. J'ai atteint un âge avancé, mes bras étant resté puissants en administrant pour le roi.. Je n'ai pas dit de mensonge. Je n'ai pas fait le mal. Je n'ai pas connu […] Aucune faute n'a été rapportée contre moi. Celui qui te loue, il peut être rassuré. Je suis quelqu'un qui réprime mes passions. Accorde-moi une belle route dans la nécropole, pour entrer et sortir de Ro-setaou, pour boire de l'eau dans la profondeur de la lumière et de faire la fête. Pour le Ka du Fils Royal de Kouch, Houy, Juste de voix" (à l'origine, Ro-setaou désigne la nécropole memphite puis, plus tard, une nécropole en général).