Mur sud

La paroi est divisée en deux registres, auxquels il faut ajouter la haute frise de sommet. Celle-ci est presque entièrement effacée. On devine qu'elle était quasiment superposable à celle du mur est, avec une petite différence dans le bâtiment sur lequel est couché Anubis : il était blanc, il est ici jaune et représente probablement un temple.

1) - Registre supérieur

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Les barques de Montou poursuivent leur chemin, qui se terminera en débordant sur l'extrémité du mur ouest (par manque de place). L'organisation générale des scènes est superposable à celle de la paroi est : la barque portative de Montou est placée sur la barge réelle, qui est remorquée vers Ermant par deux vaisseaux tracteurs, tandis que différents intervenants présentent au dieu des offrandes d'accueil.

a) - La barque sacrée

( est plus précis que la photo)

L'édifice en bois qui protège la barque portative est surmonté d'une représentation de la déesse vautour Nekhbet qui, ailes déployées, tient dans ses serres un haut éventail de plumes. L'artisan a insisté sur la décoration des montants latéraux de la chapelle. En haut, une frise de cobras solaires dressés surplombe une corniche avec, en dessous, un disque solaire ailé évoquant Horus-Behedeti : celui-ci fait pendant à Nekhbet, constituant les deux emblèmes dont les rois de l'Ancien Empire s'entouraient lorsqu'ils partaient à la guerre.
Sous la barque (mais il faut comprendre qu'il s'agit d'un montant latéral qui la dissimulait partiellement) se trouve un panneau de bois ouvragé comportant encore une rangée de cobras, une corniche et d'autres motifs. Deux scènes montrent Thoutmosis III et Ramsès II consacrant des offrandes à Montou.
Devant la chapelle, nous retrouvons le vizir Ousermontou et son frère Houy, mais dans un ordre inverse de celui de la paroi Est : cette fois c'est Houy qui fait la libation et l'encensement. Au-dessus des deux hommes se trouvait un texte en six colonnes à fond jaune, mais le temps a effacé presque complètement le noir des hiéroglyphes, les rendant illisibles.
La scène en haut, à gauche est à rattacher aux offrandes qui vont être présentées. Elle montre un prêtre anonyme qui rentre dans un temple ou dans une de ses chapelles dont les jambages sont estampillés au nom de Ramsès II.

b) - Les vaisseaux tracteurs

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Ce ne sont pas les mêmes que précédemment : la présence de chevaux sur les parois de la caisse réservée au capitaine indique qu'ils transportaient les animaux destinés à la charrerie. Remarquons que l'artiste s'est essayé maladroitement à une forme de perspective en montrant les deux vaisseaux l'un derrière l'autre : c'est ainsi que l'arrière des deux coques a une courbure différente, permettant de dégager mieux le vaisseau d'arrière-plan. Les deux hommes au gouvernail sont nettement individualisés, ainsi que les deux amarres joignant les vaisseaux tracteurs à la barge de transport. On retrouve une scène d'escrime au bâton sur le kiosque du second bateau, mais cette fois, l'homme de gauche s'avoue vaincu et dit "C'est Amon qui donne la victoire". Sur le kiosque du second se trouve une pile d'offrandes.
Deux hommes, un sur chaque bateau, offrent des bouquets. Il s'agit de "L'aurige des écuries de Ramsès II, Raaia" et de "L'aurige IIa".
L'espace restreint n'ayant pas permis de figurer le commandant, celui-ci a été placé à terre, sur le mur ouest : "L'officier (du vaisseau) 'Le ?? de Pharaon', Pached, qu'a mis au monde Maiay".

c) - Les offrandes d'accueil

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La première scène en haut, à gauche, se passe dans un temple ou une chapelle dont les montants sont inscrits au nom de Ramsès II. L'officiant est "L'intendant de (la reine) Tiy dans le domaine d'Amon, le scribe royal, Ouserhat" (la reine Tiy est la grande épouse royale d'Amenhotep III). Il tient dans une main un bouquet et de l'autre verse le contenu d'un plateau d'encens (en doré, avec de petits points rouges, sur le montant droit) sur les offrandes entassées ; sur le sol gît une carcasse de bovidé.

Dans la scène 2, l'officiant est Khonsou lui-même. Il porte ici le titre de "Superviseur [du bétail de] Thoutmosis IV". Il est suivi par "sa mère, [la chanteuse] de Montou, seigneur d'Ermant, Taouseret", par "son épouse Taiay " (comprendre Moutiay), par "sa fille Rouy" et par une petite fille anonyme. Chacune des femmes agite un sistre hathorique, l'une brandit un encensoir, l'autre tient haut un éventail (? ?).

La scène 3, en dessous et à gauche, montre "Son père (?) le ? de Menkheperrê, Djehoutypai" les deux bras levés devant une pile d'offrandes entassées sur de petites tables, et des amphores à vin.

La quatrième personne à officier est une femme, , "La prêtresse de Tjenenet d'Ermant, Rou" suivi de "la fille de la chanteuse de Montou, Mai" ; Mai, la première personne derrière elle, est donc sa mère. Rappelons que Tjenenet est une des parèdres de Montou, qui possédait une chapelle à Tod et Ermant ; son culte n'a jamais dépassé ces limites. Les autres femmes sont nommées en colonnes sur la fin de la scène sur le mur ouest () : "sa fille, la prêtresse de… Tent, juste de voix" (qui se trouve en fait sur le retour du mur ouest) ; "sa fille, la chanteuse de Montou, Nesnoub" ; "sa fille, la chanteuse de Montou, Aati". La présentation des deux prêtresses tranche sur celle des autres femmes, avec leurs crânes rasés, leurs robes non plissées et des sandales aux pieds.

2) - Registre inférieur

Il n'en reste pas grand-chose. À gauche on trouve le reste d'un bassin entourant une île carrée sur laquelle devaient se dérouler des rites sur la momie.

Déjà à l'époque de Khonsou, la représentation classique du voyage en Abydos est passée de mode. Il est possible que le voyage en barque sur l'étang soit un succédané à la navigation d'Osiris dans sa barque Nechemet lors de fêtes nocturnes en Abydos tandis que les rites accomplis sur l'île centrale assimilent le défunt au grand dieu des morts, sous la surveillance des deux déesses Isis et Nephtys. Dans TT222 se trouve en outre une prière à Osiris qui, selon Assmann (p. 352) "montre l'étroite solidarité des thèmes de la réception des offrandes, du retour chez les vivants, de la promenade au jardin et de la participation aux fêtes".

À droite de ce bassin se trouvent deux scènes avec des personnages assis auxquels un prêtre consacre des offrandes. Il ne reste presque rien de celle du bas, tandis qu'en haut, le personnage qui reçoit l'offrande est désigné comme "Le grand prêtre de Sobek, Ousermontou " avec, derrière lui, "sa mère Rouia" et "sa sœur (?? nom illisible), la fille de Rouia".

Mur ouest

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Il comportait deux registres et une haute frise, mais tout le registre inférieur a disparu, on ne voit plus que la partie haute d'une frise florale.

1) - La frise supérieure

Elle est limitée en haut et en bas par une bande de rectangles multicolores. Elle est constituée par des couples de piliers djed polychromes séparés par deux colonnes comportant un texte mal préservé, initialement noir sur fond jaune, donnant les titres du défunt ou de membres de sa famille.

2) - Le registre supérieur

a) - Scène de gauche

La barque processionnelle de Khonsou regagne son sanctuaire d'Ermant. Elle a été descendue de sa barge et elle arrive devant les pylônes du temple sur un sol consacré puisque tous les officiants sont chaussés de sandales. La barque est portée par huit prêtres qui ont le crâne rasé et la poitrine barrée par un baudrier blanc. Une écharpe est nouée autour de leur long pagne. Ils sont accompagnés par "le grand prêtre de Montou, Ramose", qui marche à leur côté vêtu de la peau de félin sur une jupe dorée () [NB : on connaît pour ce personnage une statue (Chicago Art Institute no 20264) et, depuis novembre 2013, une seconde statue trouvée dans le temple de Montou à Ermant (voir ).
Deux prêtres attendent la statue divine. Le premier fait un encensement ; on remarquera le sac (?) tripartite qui pend au bout d'une chaîne devant son pagne blanc. Le suivant fait une libation à partir d'un vase triple et offre un bouquet. Au-dessus se trouve un texte de bienvenue, dont les hiéroglyphes noirs ont mal résisté au temps : "Paroles dites par Montou, seigneur d'Ermant. Bienvenue ! Tu arrives de Tod pour prendre ton repos à Ermant. Tout ton peuple est debout pour t'acclamer quand tu rentres à Ermant. Ils ont le cœur joyeux que tu y rentres" [le reste du texte est impossible à reconstituer avec fiabilité]. Il nous semble étrange que les paroles d'accueil à la statue de Montou soient dites… par Montou! Outre que les Égyptiens n'avaient pas notre logique, la statue qui voyage n'est peut-être pas la statue principale du dieu, qui ne quitte pas son naos.

Les deux môles blancs du pylône qui donne accès au temple portent les cartouches de Thoutmosis III et l'entrée entre eux s'appelle "Belle est son apparition". Sur le môle de gauche, en bas, se trouve une petite représentation d'un souverain debout qui était suivi par un faucon, l'ensemble se trouvant certainement au sommet d'un pavois.
Remarquons que rien ne permet de savoir s'il s'agit du sanctuaire principal de Montou où d'un petit temple dédicacé à ce dieu par Thoutmosis III et dont Khonsou serait l'officiant principal.

b) - Scène de droite

Elle est très partielle et devait être superposable à la scène de libation du mur est, Khonsou officiant devant la statue du dieu qui a retrouvé sa place dans sa chapelle. Il s'agit d'une représentation prestigieuse pour Khonsou, à laquelle il a assigné une zone de choix du mur ouest : située dans l'axe de l'entrée et bien éclairée, la scène ne peut manquer d'être vue par le visiteur. C'est le principe de la Blickpunktsbild : une image signifiante dans un endroit signifiant.
Le texte d'accompagnement dit : "Offrir de l'encens et de l'eau fraîche, doublement pure, pour le ka du bienheureux Menkheperrê, les produits du ciel et de la terre, et ceux qu'apporte Hapi (Hapi est le dieu de l'inondation) . Ils sont doublement purs pour ton ka, et ton ka en est satisfait ; à savoir : pain, bière, têtes de bétail, gibier d'eau, vêtements, encens, onguents, céréales et légumes divers, pour ton ka, Ô dieu bon, seigneur de Double Pays, le fils de Rê, Thoutmosis ; les produits du ciel et de la terre et pour (?) la royauté (?) de Menkheperrê, juste de voix. Afin qu'il donne toute nourriture bonne et pure, bonne et agréable, pour [le] ka de ton favori, le grand prêtre de Menkheperrê, Khonsou, surnommé To. Puisse t-il donner […] ". Un détail curieux signalé par Davies : à côté des pieds de Khonsou se trouvait un oiseau Ba mais nous n'avons pas pu le retrouver.