A2, MUR OUEST

 Longueur = 2,20m.

Intéressons-nous donc à cette paroi, qui fait pendant à la fausse porte du mur controlatéral, et qui termine également la scène royale. Ici, la décoration est centrée par une stèle…et par une brèche, entourées de saynettes. Malgré les plans précis de Kampp, on n'arrive pas à déterminer avec quoi correspond la brèche, sans doute avec rien. De nos jours, elle est bouchée par une fenêtre particulièrement voyante et disgracieuse.
La brèche a considérablement ruiné la partie basse de la fausse stèle qui, comme la fausse porte, est simplement peinte et non sculptée.

1) - La stèle cintrée

Sur un fond jaune vif, des lignes rouges ont été dessinées, mais le texte n'a jamais été inscrit.
Par contre, le cintre a été complété.

Nous y trouvons deux représentations quasiment en miroir autour de l'axe central, qui montrent Ouserhat faisant offrande à Osiris. Le Grand Dieu est assis sur son siège cubique bas habituel. Vêtu d'un linceul blanc, il est coiffé de la couronne Atef. Ses chairs sont vertes, couleur de la végétation renaissante et symbole de revivification. En mains il tient, à gauche, le sceptre Ouser et la croix ankh, et à droite, en sus, le fouet nekhakha. Les deux tables sont bien garnies de pains, viandes, fruits, et recouvertes d'un bouquet de lotus. Un homme (Ouserhat ? ou 'un homme' en général ?), bras levé, est représenté assez simplement, sans la tunique recouvrant habituellement son pagne, avec une perruque de couleur inhabituelle, et seulement un collier comme bijou.
Au dessus, nous trouvons un soleil ailé autour duquel s'enroulent deux cobras, à la fois puissants et protecteurs, dont la gorge gonflée indique qu'il est près à frapper quiconque oserait porter atteinte à Ra. Il s'agit du Behedeti, littéralement "Celui de Behedet, Seigneur du Ciel et des Deux Terres"". Behedet est l'ancien nom de la ville moderne d'Edfou, dont le dieu tutélaire était un dieu faucon, lequel sera plus tard récupéré par Horus (un des multiples Horus, en l'occurence ici le "Vengeur-de-son-père") qui est un autre dieu faucon.
Ce disque ailé est en rapport avec le domaine royal et divin, c'est pourquoi l'extrémité de ses ailes ne recouvre pas l'homme, qui appartient, lui, à la sphère terrestre…

2) - Les petites scènes annexes

Sur la gauche

On reconnaît ce qui reste des registres l'escorte, qui font suite à la figure d'Amenhotep II du mur Sud. Six hommes sont courbés très bas ; ils tiennent dans leurs mains des éventails, ainsi qu'un mât auquel sont suspendues plusieurs pièces de tissu ; certains portent des carquois à flèches et un étui pour arc.

Du côté droit

Des porteurs d'offrandes se dirigent, par groupes de deux, vers la stèle. Ils se répartissent en un registre en haut, à gauche et trois autres superposés à droite. On remarquera qu'ils sont habillés comme le personnage rendant grâce dans le cintre (). Par contre, ils n'ont pas de collier. Tous apportent un plateau chargé d'offrandes diverses : pains, viandes, légumes, fleurs…Ils tiennent également en main divers bouquets, des sarments de vigne, et ce qui semble être une branche de dattier chargée de fruits. Une seule ligne de texte a été tracée entre le second et le troisième registre. Il s'agit d'une formule d'offrande à Anubis : "Des pains purs pour Anubis qui préside au pavillon divin, pour le Ka du scribe royal, représentant du Héraut, Ouserhat". Dans cette inscription, le canidé qui servait de déterminatif au nom d'Anubis a été martelé par les Amarniens.

En se tournant sur la droite, nous sommes maintenant face au mur Nord de la salle A2, consacré à des scènes funéraires.

A2, MUR NORD

Longueur = 3,90m.

La grande offrande du couple

Immédiatement à droite de l'entrée, la première scène est calquée sur sa vis à vis.
La pile d'offrandes posées sur des nattes est impressionnante ! ().
En bas, quatre sellettes (ou braseros) supportent chacun un canard, des pains, des raisins. Quatre laitues de Min les séparent. Plus haut, un mélange hétéroclite de viandes (côtes et têtes de bœuf, cuisseaux et même un veau entier), de volailles, de pains, de légumes (concombres notamment) et de fruits en paniers, de bouquets de fleurs. Les deux registres sus-jacents supportent des vases : quatre cratères bleus ou orangés, à large ouverture, dont le contenu (nature ?) est entouré d'un ruban ; neuf vases hauts, avec ou sans anse, à corps droit ou globuleux, de cinq types différents. Ils contenaient des huiles, peut être du vin.

Ouserhat est représenté en grande taille en train de consacrer ces offrandes. Pour cela, il offre lui même deux braseros dont les flammes bleutées entourent chacun un canard et des pains. Il porte un bijou supplémentaire, un pendentif à l'extrémité duquel se trouve un médaillon reproduisant une fleur de lotus ouverte. L'artiste a choisi de conserver une image réaliste, et le bras droit vient donc cacher presque complètement le bijou.
Derrière lui se trouve son épouse, dont l'image a beaucoup pâlie. Vêtue d'une longue robe moulante à une seule bretelle, elle portait un serre-tête coloré, avec un ruban pendant vers l'arrière, sans doute par-dessus une perruque. Sa main droite, allongée le long de la jambe, tient un objet que je n'identifie pas ; sa main gauche est repliée sur sa poitrine, enserrant un bouquet floral.
Devant Ouserhat, un petit personnage anonyme (à moins que les deux lignes de texte au dessus de lui aient initialement porté son nom) amène une sellette sur laquelle sont représentés de probables copeaux d'encens.

Le texte au dessus d'Ouserhat, peint en beaux hiéroglyphes de couleur, a subi des mutilations par les sectataires d'Akhenaton, qui ont effacé totalement ou partiellement les colonnes 2,4 et 11. Là encore, les vandales se sont acharnés sur tout ce qui avait rapport avec le dieu Amon, délaissant au passage Osiris et Hathor et respectant, bien sûr, le grand dieu solaire Ra-Horakhty. Dans la dernière colonne, c'est le nom de Mout dans le nom Moutneferet qui était visé. Initialement, était écrit : " (…) sa femme qu'il aime, la maîtresse de maison, l'aimée d'Hathor [Dame de denderah, Moutneferet, juste de voix]".

Offrandes familiales

Le reste de la paroi, jusqu'au mur Ouest, est divisé en trois registres, un grand en haut et deux plus petits en dessous. Les inscriptions qui devaient prendre place dans les colonnes n'ont jamais été réalisées, et ici plus qu'ailleurs, la peinture noire a pâli au point d'avoir presque disparu.

1) - Registre haut

Derrière Moutneferet, et prolongeant en quelque sorte la scène précédente, nous trouvons trois hommes qui s'avancent vers le couple. Vêtus de pagnes simples, sans tunique, comme des prêtres-ouab sans grade, ils tiennent en main des bouquets montés.
Le reste du registre, jusqu'au mur Ouest, appartient à une scène différente et autonome. À gauche des trois Ouab se tient un prêtre-sem, sévèrement martelé. Tourné en sens inverse, il purifie les offrandes placées sur une table basse devant lui : fruits, légumes, pains, et un curieux 'objet' en forme de double faucille dont j'ignore la nature ; sous la table se devinent encore deux grands vases.
Les récipiendaires de l'offrande sont deux hommes assis sur des sièges bas posés sur une natte. Ils sont habillés à l'identique, sur le modèle d'Ouserhat. Leurs mains gauches, repliées sur la poitrine, serrent un tissu, tandis que leurs mains droites sont étendues vers la table. Sous les chaises, un matériel de scribe surdimensionné. L'identité de ces personnes n'est pas précisée, mais il s'agit probablement de membres de la famille, ou de collègues du fonctionnaire.
Cet anonymat total nous reste difficilement compréhensible quand on connaît l'importance du nom pour assurer la survie post-mortem dans l'Égypte Ancienne. Mais cela n'a rien d'exceptionnel : il existe beaucoup d'autres tombes où les intervenants ne sont pas nommés. Il est vrai que ce n'était pas leur sépulture… Par contre, dans la tombe qui nous occupe, c'est le nom du fils unique du couple qui n'est pas mentionné, ce qui est encore plus étonnant.

2) - Registre médian

C'est le plus intéressant, mais il reste d'interprétation difficile, et nous aurions bien aimé pouvoir nous aider du texte, mais celui-ci n'a jamais été placé.
A droite, deux hommes s'approchent, avec des fleurs en mains. Par manque de place, les représentations sont intriquées d'une manière rare dans l'art égyptien, puisque le bras du second personnage disparaît complètement derrière celui qui le précède.
Devant eux se trouvent cinq femmes assises et quatre debout. Les deux premières sont côte à côte, la seconde entourant tendrement de son bras gauche les épaules de sa compagne. Les trois suivantes (mais peut être s'agit-il de la même personne représentée trois fois) portent un enfant sur les genoux ; deux filles sont faciles à reconnaître, le troisième pourrait être un garçon. Aucun de ces enfants n'est coiffé de la mèche latérale tressée, ni ne porte un doigt à la bouche.
Ils ne s'agit donc pas de jeunes enfants accompagnés des nourrices qui les allaitent, mais plus sûrement de 'gouvernantes' en charge des enfants.
Ce thème, lorsqu'il est représenté dans des tombes thébaines privées, fait presque toujours allusion à un enfant royal. Cependant, dans le cas présent, la femme d'Ouserhat n'est pas désignée comme "nourrice royale", un titre tellement important qu'il n'aurait pas manqué d'être mentionné. Il pourrait donc s'agir de gouvernantes ayant veillé sur les enfants d'Ouserhat et Moutneferet. Ces nourrices étaient bien considérées dans la société égyptienne, et faisaient souvent partie de la famille.
La dernière personne à gauche est une petite servante.

3) - Registre inférieur

Il est occupé par une colonne de serviteurs apportant des offrandes. On remarquera le quatrième, qui conduit à l'aide d'une laisse un veau, et celui qui le suit, qui guide un caprin ou une petite antilope. On devine que le neuvième portait un canard.

A1, MUR SUD : La Belle Fête de la Vallée

Longueur = 4,41m.

Comme pour toutes les scènes de fête peintes dans les tombes, il n'est pas possible de savoir s'il s'agit de représenter les festivités auxquelles le défunt a réellement participé de son vivant, ou bien celles auxquelles il souhaite être associé après son décès. Pour une fête aussi populaire que la Belle Fête de la Vallée, on ne prend pas de risque en disant qu'il s'agit des deux.

Voici ce qu'écrit le grand égyptologue Jan Assmann : "Prendre son repas a, de tout temps, été interprété comme un acte de socialisation propre à arracher le mort à la solitude, et à l'intégrer dans une sphère sociale.[…] À la XVIIIème Dynastie, c'est dans le cercle de ses parents et amis que le défunt prend le repas funéraire […] (les scènes de banquet) ont un sens plus général. Elles mettent l'accent sur le caractère terrestre de l'alimentation du mort et sur son but qui est de réunir le défunt à ses familiers. La fête joue assurément un rôle majeur dans cette réunion. De même que la tombe est un lieu sacré permettant d'établir un contact entre ici-bas et au-delà, la fête est un moment sacré qui facilite ce contact […] La "mondanisation" des croyances funéraires est un tournant décisif dans la religion égyptienne. Elle caractérise le Nouvel Empire (#1500 à # 1100) ".

Registre supérieur

Deux scènes d'offrandes cérémonielles occupent presque tout l'espace.

1) - La scène principale

Ouserhat et sa femme sont assis et regardent vers l'Ouest. Ils sont revêtus de leurs plus beaux atours et un large collier s'étale sur leurs poitrines ; Ouserhat porte aussi autour du cou le pendentif dont nous avons déjà parlé. Moutneferet enlace tendrement son époux par l'épaule, et si la représentation est plutôt raide, elle n'est pas fautive. Cet embrassement ne traduit pas une simple marque d'affection : Moutneferet doit aider son mari à se régénérer dans l'au-delà. Pour cela, elle doit stimuler sa sexualité afin qu'il puisse devenir "Kamoutef", "le taureau de sa mère" et survivre par ses propres œuvres. Ce que nous voyons ici est donc un élément d'une symbolique mêlant sexualité et procréation, toujours exprimée fort pudiquement par les Égyptiens.
Les cônes d'onguent au dessus des belles perruques sont typiques d'un contexte festif. Comme nous l'avons déjà vu lors de la description d'autres tombes, la nature exacte de ces cônes prête à discussions : authentiques pains de graisse parfumée, destinée à fondre et à couler sur la tête et les vêtements ? Représentation symbolique des parfums dont était ointe la personne ? Symbole pur, sans substratum réel ?
Sous la chaise de Moutneferet (), nous trouvons un miroir hathorique. Il s'agit d'un objet qui n'a pas été choisi au hasard ; Hathor est la grande déesse de l'amour physique, et, outre le sistre, son instrument principal de séduction est le miroir, reflet de la beauté.

A côté, l'étui du miroir est un exemple de la belle qualité de la représentation de la vannerie, comme c'est d'ailleurs le cas dans toute la tombe. On pourrait penser que l'artiste a voulu introduire une touche d'humour dans cette scène canonique avec un petit singe –peut être l'animal de la maison - en train de grignoter un fruit ? Mais ce petit cercopithèque est aussi bien connu pour évoquer un contexte érotique, tout comme le sont les parfums, et notamment le cône d'onguent. Car "Faire un jour heureux", selon le souhait si fréquemment exprimé dans les tombes, incluait non seulement de faire la fête, de banqueter, mais aussi d'avoir des relations sexuelles.
A noter, sous le siège d'Ouserhat la présence d'un très bel étui en osier contenant le matériel de scribe du défunt.

Les trois enfants du couple rendent hommage à leur père. Ils se tiennent devant une belle table d'offrandes, sous laquelle on notera les vases dorés, joliment représentés. En tant qu'officiants, ils n'ont pas de cône d'onguent sur la tête.

Les deux filles du couple sont côte à côte (). L'une tend à ses parents une coupe de vin, maladroitement représentée, tandis que l'autre s'apprête à nouer autour de leurs cous un grand collier, dont on voit bien le fermoir ouvert. L'artiste a représenté les bras entrecroisés de telle manière que soit réalisé le signe Ka ; car c'est bien aux Kas des défunts que ces offrandes sont destinées, et le texte () est clair : "Pour ton Ka ! Fais un jour heureux dans ta belle place d'éternité".
On remarquera que ces deux jeunes filles ont été bien abîmées par le vandalisme. Il faut probablement y voir l'œuvre des Coptes résidant dans la tombe : Henoutneferet et Nebettaoui étaient fort joliment dessinées, semble t'il, et risquaient de représenter une tentation pour les moines…

Arrive enfin le fils, un grand bouquet composite en mains, semblable (en couleur) à celui que nous avons déjà vu sur l'entrée (). Il est séparé de ses sœurs par un guéridon sur lequel repose un vase, et le texte au dessus de lui continue leur l'injonction : " (puisque) tu es loué par Amon-Ra qui repose en paix dans Ab-Akhet (lors de) sa fête de la vallée de l'Ouest, par votre fils que vous aimez, (le) ouab de Ptah". Ab-Akhet () désigne le temple de millions d'années (improprement appelé mortuaire) d'Amenhotep II.

2) - La seconde scène d'offrande

Elle se situe en haut, à gauche, du registre. Cette fois, ce sont les deux filles du couple qui sont honorées. Henoutneferet et Nebettaoui sont assises côte à côte sur un unique siège. Leur beauté, malgré un air un peu guindé, n'a pas échappé aux Coptes, qui les ont mutilées ; tout comme la jeune personne qui leur fait face, qui est la fille d'une des sœurs. Elle leur tend une coupe de vin par dessus la table d'offrandes, vin provenant du récipient qu'elle tient dans sa main gauche. Le texte livre encore une exhortation aux jeunes femmes : "Pour vos Kas ! Faîtes un jour heureux, car elles sont louées par Hathor" ().
Sous la chaise, nous retrouvons un petit singe, attaché à l'un des pieds. L'animal est en train de grignoter une noix de palmier doum qu'il a prise dans le panier devant lui ().
Une grande lacune a emporté les autres scènes du même genre, dont il reste toutefois quelque chose à l'extrême gauche, collé contre le mur Ouest. Les deux protagonistes à qui les offrandes sont destinées ne sont pas identifiées ().

3) - Les musiciens

().

Personnages incontournables de toute fête égyptienne, les musiciens, souvent accompagnés de danseuses, sont très souvent représentés. Car, dans les temples comme dans la sphère religieuse publique, la musique aide au rapprochement des mondes terrestre et divin. Pour créer une atmosphère, pour délivrer un message parfois, on a besoin de la musique.
Ici, quatre musiciens sont assis sous la chaise des filles du défunt, mais naturellement, leur musique est destinée à l'ensemble des convives de toute la paroi. A l'avant se trouve un harpiste, assis en tailleur.

La représentation est sans charme, et le pied peut sembler ridiculement petit, mais il en est toujours ainsi. Le personnage est légèrement bedonnant, et les yeux semblent avoir été peints ; les doigts pincent sans naturel les cordes de l'instrument, une harpe à grande courbure posée sur un plot. Plus tard, ce genre de harpiste sera le plus souvent représenté aveugle, et récitant des complaintes où domineront les doutes sur l'au-delà (connues sous le titre "chants du harpiste"). Derrière lui, encore une fois effacées par les Chrétiens (comme le sont aussi les convives féminines), nous trouvons trois musiciennes. La première joue d'un double hautbois, et les deux suivantes tapent dans leurs mains. Le reste du groupe a disparu dans la lacune.

Les invités sont représentés sous les musiciens (). Plusieurs auteurs (comme Lise Manniche) mettent en doute la nature du "banquet" représenté sur les murs des tombes. Étrange banquet en effet, que celui où personne ne mange ! Il est vrai que les Égyptiens, s'ils représentaient volontiers le fait de boire, répugnaient à évoquer concrètement la prise de nourriture.

Trois femmes sont assises, dont on ne peut plus dire grand-chose, sinon que leur statut de convive est attesté à la fois par la main qu'elles tendent vers la table d'offrande, et par le cône d'onguent sur leurs magnifiques perruques (). Derrière elles, une petite servante s'apprête a oindre d'un parfum, prélevé dans le flacon serré dans sa main gauche, une invitée aujourd'hui disparue. De l'autre côté de la lacune, nous trouvons des invités masculins qui, comme il se doit, sont assis sur des tabourets hauts, tandis que les femmes restent assises par terre, sur une natte. Ces hommes sont assis sous une vigne (). La vigne, symbole osirien, est en rapport avec l'idée de régénération, mais également avec Hathor, car l'ivresse favorise l'amour. Nous trouvons d'ailleurs des grappes de raisin dans les offrandes que portent de nombreux serviteurs, ainsi que des scènes complémentaires de vendange dans le couloir perpendiculaire.

Registre médian

Nous voyons l'extrémité d'une cohorte de porteurs d'offrandes, qui se retrouvent de l'autre côté de la lacune ().

Ils se dirigent vers le second groupe de convives, qui se tient sous la chaise du défunt et de son épouse. Ici, il n'y a que des femmes, elles aussi restées anonymes puisque le texte n'a pas été peint dans les emplacements réservés. De petites servantes s'occupent des invitées, soit en leur présentant des coupes ou des coupelles, soit en les oignant d'huiles parfumées. Les dames ont toutes devant elles une grande coupe, probablement de vin. Bien que des textes égyptiens traitant de la sagesse conseillent la modération, lors des fêtes religieuses l'ivresse était le but véritable à atteindre. Lorsqu'on parvenait à cet état, l'âme pouvait s'échapper et se rapprocher du monde de l'au-delà.
Mais le vin égyptien, ou la bière, ne titraient pas beaucoup en alcool ; aussi, pour atteindre l'état de détachement souhaité, il fallait avoir recours à d'autres moyens : des plantes ou extraits de plantes. Les Égyptiens étaient férus de botanique, et avaient très tôt compris l'usage hallucinogène (mais aussi hypnotique, ou sédatif) que l'on pouvait faire de certaines plantes, à commencer par la fleur et la graine du lotus, de la mandragore, du pavot. Que pouvaient contenir d'autre les petits récipients présentés par les servantes au cours des banquets sinon des extraits de plantes de cette sorte ? Ainsi était maximisée la chance de "Faire un jour heureux", rempli de promesses de nature sexuelle et procréative.

Registre inférieur

Le registre le plus bas peut être divisé en deux parties distinctes, quoique la séparation ne soit pas matérialisée.

1) - La partie gauche

Elle commence du côté Ouest, par une procession étrange composée alternativement d'adultes et d'enfants. Ces derniers sont de la même taille, mais leur grosse mèche sur le côté du crâne est caractéristique. Tous portent la main droite sur l'épaule gauche, signe de salut et de respect. Ils se dirigent de l'autre côté de la lacune, vers les offrandes empilées. Outre la table d'offrandes, on trouve aussi, posés sur des nattes, des paniers divers, des amphores, des corbeilles de pains et un canard. De l'autre côté de la table, tourné vers les arrivants, se tient un personnage assis sur un siège pliant à têtes d'oies (). Il ne peut s'agir que d'Ouserhat, qui tient en main la canne de sa fonction. Deux hommes se tiennent derrière lui ; l'un porte une laitue (?) et un rouleau (de papyrus ?), tandis que le second, sac blanc sur l'épaule, lui apporte ses sandales.

et 2) - La partie droite du registre
Elle commence à droite de ces deux hommes, par quatre personnages s'avançant vers la droite, chacun brandissant une laitue de la main droite. A l'avant, un autre homme et une femme introduisent, en le tenant chacun par une main, un personnage habillé de la même façon que Ouserhat ailleurs dans la tombe (). Ici nous avons deux possibilités : où bien il s'agit d'Ouserhat lui même, et dans ce cas le couple assis, anonyme, auquel il fait face ne peut être que celui de ses parents ; où bien le couple est représenté par Ouserhat et sa femme, et dans ce cas, l'identité du personnage reste mystérieuse.
Devant ce couple se trouve une table d'offrandes tandis que derrière s'avancent trois personnes. La première, une femme, tient en mains un sac et une paire de sandales ; puis vient un homme qui tient ? (un panier ?) sous le bras ; le troisième personnage est très détruit.