La chambre funéraire

() Elle était destinée à recevoir le (s) sarcophage (s) et leurs fournitures d'accompagnement. Elle a la forme d'un rectangle un peu irrégulier de 6,70m (entrée – mur du fond) par 7,50m (droite à gauche) avec une hauteur d'environ 2m. Le plafond a été volontairement été laissé irrégulier, tout comme les quatre piliers (qui ont été réservés dans la roche lors du creusement), dont l'alignement laisse également à désirer. Mais c'est tout le génie du décorateur que d'avoir profité de ces anomalies pour conférer un caractère -véritablement magique - de vie à l'ensemble. Hélas, les parois de verre modernes ne permettent plus vraiment de saisir cet aspect.
Nous n'avons pas repris, pour des questions de commodité, ces irrégularités sur le dessin annoté ci-dessous, mais vous pouvez les retrouver .
Rappelons que l'orientation que nous donnons n'est pas géographique, mais symbolico-religieuse, avec une entrée idéalement à l'est.

Comme dans la pièce précédente, une partie des plafonds, ainsi que la partie haute des murs correspondants, sont décorés d'une vigne. Par contre, le mur sud, et l'extrémité sud des murs est et ouest présentent un décor plus traditionnel, étant surmontés par une frise de khakherous qui repose sur une frise dite égyptienne. Celle-ci, verticalisée, termine également les côtés du mur sud, à la jonction avec les murs est et ouest. La base des parois comporte deux lignes épaisses rouge et jaune, bordées de noir, surmontant un bandeau blanc.

Ci-dessous se trouve la représentation des quatre murs de la chambre funéraire, œuvre de l'artiste . L'original a été peint (aquarelle et encre) sur un papyrus de 35 x 504 cm. Nous avons ainsi une idée de l'aspect des parois immédiatement après le passage des décorateurs. Les zones manquantes ont été reconstituées à partir d'autres tombes de la même période. Le fond, beige sur le papyrus, est légèrement bleu-gris dans la pièce.

Dans cette pièce, Sennefer est accompagné de Meryt qui, , était sa sœur (et non son épouse comme on le voit trop souvent écrit).

Nous allons débuter le parcours par le sud (symbolique) et tourner dans le sens des aiguilles d'une montre jusqu'à l'est symbolique.

Mur sud

Le mur a souffert, plusieurs zones de grande taille ayant perdu leur décor. Sur les 2/3 gauche se déploie, sur trois registres, une procession funéraire. Par miracle on voit encore, sur l'extrême gauche, Sennefer en train de suivre son propre cercueil (). Comme d'habitude dans les tombes, et sans qu'on en connaisse la raison, les épisodes de l'embaumement et de la traversée du Nil vers l'occident (et l'hypothétique 'premier jugement' sur la rive est) ne sont pas inclus dans les thèmes du décor. Vous pouvez voir en plus grand toute la partie droite de la procession sur .
Le 1/3 droit de la paroi est consacrée à une toute autre thématique : le défunt devant Osiris.

1) - Sennefer

À l'extrême gauche du mur le défunt, dont le haut a disparu, marche vers l'ouest. Son costume est identique à celui déjà rencontré dans l'antichambre. Il tient le Sekhem dans sa main droite. Le texte au-dessus et derrière lui dit : "Suivre le halage du cercueil, par le maire de la Ville du sud, Sennefer, juste de voix, dans lequel il sera enterré à un grand âge, favorisé par le seigneur Amon. Je connais tout le monde, le maire de la Ville du Sud, le supérieur des greniers d'Amon, Sennefer, dans la place des justifiés". Ainsi il est clairement représenté vivant en train de suivre sa propre momie…

2) - Registre supérieur

La partie droite, près de Sennefer, a presque totalement disparu. On peut encore voir, a droite de la grande lacune, les quatre boeufs qui tiraient un traïneau et on devine l'assemblage qui servait au transport du cercueil ().

Devant les bœufs, deux hommes (dont un tient un grand rouleau) discutent, mais, comme dans tous ces registres, il n'y a pas de texte d'accompagnement. Viennent ensuite quatre personnages qui portent sur l'épaule deux grands coffres dont le contenu est, selon la convention égyptienne, exposé au-dessus : pectoraux, sandales, pagnes, emblèmes divers ( et ). Devant eux, deux autres hommes portent chacun un coffre, et devant encore se trouvent des porteurs de paniers contenant des offrandes alimentaires. Par ailleurs, ces hommes tiennent diverses choses en main : des éventails, un repose-tête, des bandes de tissu, un arc et des flèches, des haches, un sceptre et un fouet.

3) - Registre médian

Il est quasiment certain qu'il débutait du côté gauche, avec un couple (Sennefer et sa femme ou sa sœur) assis sous un kiosque, dans un bateau se dirigeant vers la nécropole. Devant eux se trouvent des traîneaux portant des images divines et les vases canopes (). On reconnaît notamment le dieu Anubis dont le torse et la tête de canidé se détachent en noir sur un fond jaune. Un prêtre pratique l'encensement sur lui. En tant que seigneur de l'embaumement (il a réalisé la première momie, celle de son frère Osiris), il joue un rôle éminent dans les rites funéraires.
Un peu plus loin, sous les boeufs du registre sus jacent, des hâleurs s'apprêtent à atteindre un petit kiosque, sans doute un reposoir, où ils trouveront de quoi se rafraîchir (). À l'extrême droite s'empilent quatre bovidés sacrifiés et d'autres offrandes alimentaires ( et ).
Devant les carcasses existe une grande lacune où devait se trouver la niche contenant une des briques magiques avec son amulette protectrice. La paroi avait été replâtrée, et décorée de représentations de pains. Les trois autres briques doivent encore se trouver dans leurs niches respectives, une dans chaque mur.

4) - Registre du bas

Voyez les scènes à la partie inférieure des photos ci-dessus et dans cette image de J.C. réalisée d'après des tombes similaires.
Elles ont été interprétées comme "l'enterrement de Bouto", rituel très ancien, qu'on suppose avoir été en usage pour les rois de la région du Delta au prédynastique. Ensuite, Bouto est devenu un centre funéraire "virtuel", et si la coutume a été reprise par les particuliers après la IVème dynastie, son sens s'était perdu.

a) - Le sous-registre du haut

Il commence à gauche, par une image d'Anubis couché sur le sommet de la façade d'une tombe. Viennent ensuite une chapelle, puis deux personnages (l'un tient deux plumes de Maat), qui se dirigent vers une autre chapelle en forme de per-nou, le sanctuaire primitif de Basse Égypte.

Les scènes suivantes ont été en partie reconstituées à partir d'autres monuments.
On y voit trois petites embarcations avec, à leur bord, divers personnages masculins et féminins. Devant le second bateau, on peut encore reconnaître un homme en train de travailler la terre à l'aide d'une houe ().
L'esquif le plus à droite, qui se trouve devant deux personnages debout, approche d'une dernière chapelle ; de l'autre côté se tient un homme debout, peut-être Sennefer, qui fait face à la procession.

À partir de là, les scènes occupent de nouveau toute la hauteur du registre ().
Deux hommes passent sous une double libation d'eau en provenance de deux vases accolés qui les surplombent. Viennent ensuite deux pleureuses, dont les représentations superposées semblent n'en faire qu'une.
Devant elles se tient un prêtre devant une chapelle en forme de per-nou, de l'autre côté de laquelle se trouve Sennefer reconnaissable à ses vêtements.
Derrière lui, deux officiants se font face, bâton en main. Ensuite, trois haleurs tirent des chapelles ; deux sont figurées sur un bateau naviguant sur le Nil, avec une femme assise de chaque côté (), la troisième a été placée sur un lit en forme de lion. Ils font face à un officiant qui lit les formules rituelles sur son papyrus.

b) - Retournons au niveau du sous registre inférieur

Nous l'examinerons depuis son côté droit. Il s'y trouve d'abord un autel en forme de porte, puis quatre autres autels étroits et superposés deux à deux (représentant peut-être les points cardinaux), sur lesquels un homme place la main, y déposant peut-être de l'encens.
Vient ensuite une scène complexe qui représente la régénération de la vie, qui débute et se clôt avec un "objet" étrange, le Tekenou.
() Du côté droit, il est représenté par une personne enroulée dans une peau, recroquevillée sur un tabouret. Il s'agirait d'une représentation du défunt ou de ses viscères. C'est à partir de cette 'forme' que débuterait le processus de régénération.
On trouve aussi une représentation de Tekenou de l'autre côté : la carcasse blanche ponctuée de points noirs d'une vache (souvent, mais pas ici, elle a un visage humain) (). Une femme est agenouillée dessous ; dans chaque main, elle tient un vase de semences. La signification est symbolique ; les semences mises en terre se régénèrent spontanément elles-mêmes, à l'identique.
Entre les Tekenou, des hommes érigent deux obélisques, qui sont aussi des symboles (phalliques, mais pas uniquement) de régénération. On connaît l'attrait des Égyptiens pour les homophonies, or le mot égyptien pour 'obélisque' est tekhen, soit tekhenou au pluriel. Il ne s'agit sûrement pas d'une coïncidence.
Sennefer, canne à la main, se tient devant ce second Tekenou. Derrière lui se trouvent des chanteurs et des chanteuses et enfin deux danseurs Mouou.

c) - Sennefer et Osiris

La partie droite de la paroi montre que le défunt à atteint 'l'au-delà'. Dans une scène aujourd'hui très abîmée, occupant toute la hauteur de la paroi, Sennefer et Meryt sont en adoration devant Osiris et Hathor, souveraine de l'Ouest, à qui ils présentent des offrandes. On voit encore un sistre suspendu à la saignée du bras gauche de Meryt.
D'Hathor, il ne persiste que le hiéroglyphe "ouest" qu'elle portait sur sa perruque. La tête d'Osiris est assez bien visible encore (). Le dieu aux chairs vertes (comme la végétation, dont il préside à la renaissance) porte la longue barbe tressée et recourbée des dieux morts. Il est coiffé d'une couronne Atef associant la mitre blanche de Basse Égypte et deux hautes plumes. La partie supérieure des sceptres qu'il tient en main a aussi été préservée : le fouet, la crosse et le sceptre-Ouas.
Fait exceptionnel chez un particulier, au-dessus des deux divinités se trouve le vautour de la déesse Nekhbet ; nous en reparlerons dans le paragraphe plafond.
Le texte d'accompagnement commence par une invocation à Osiris : "Il adore Osiris, souverain (éternel) et grand dieu, seigneur d'Abydos, le noble chef qui satisfait grandement les désirs du seigneur des Deux Terres……Sennefer, juste de voix". Sennefer et Meryt sont tous deux identifiés à la fin du texte, comme d'habitude.
En face d'Osiris : "Khent-Amenty, grand Ounnefer en Abydos, seigneur de la terre sacrée, éternel souverain" et, devant la déesse : "Hathor, qui a pouvoir sur la région de l'Ouest, maîtresse du ciel, souveraine de la terre sacrée".

Mur ouest

Quand on pénètre dans la pièce, on voit le milieu de cette paroi entre les piliers. La brèche qui, dans l'antiquité, a fait communiquer la pièce avec celle qui se trouve à la base du puits descendant depuis la cour, a été réparée, mais reste très visible. Elle a quasiment fait disparaître Meryt qui se tenait debout derrière le défunt assis. L'aspect d'ensemble de la paroi, avec deux images de Sennefer dos à dos, pourrait faire croire à une symétrie centrale. Comme le montre la reconstitution de J.C. ci-dessous, il n'en est rien.

Comme le mur sud, celui-ci voit se poursuivre la frise de khakérous sur les 2/3 de sa longueur avant d'être remplacée par la vigne. Un examen attentif montre que ces khakhérous se présentent sous deux forme différentes : aux deux extrémités se trouve le modèle "classique" tandis qu'à la partie centrale on trouve une forme beaucoup plus fruste, qui semble avoir été réalisée à la va vite, sans qu'on sache pourquoi ( et ).

1) - Côté gauche

Le panneau est surmonté d'une frise égyptienne doublée d'une frise de khakherous, qui vont toutes deux s'étendre vers la droite, un peu plus loin que la ligne médiane, où nous allons retrouver de la vigne.

Sur la gauche, la paroi est subdivisée en trois sous registres sur lesquels des prêtres porteurs d'offrandes s'avancent vers le défunt. Sur celui du haut, cinq d'entre eux portent un ou deux vase-hes (). Les hommes du milieu sont guidés par un prêtre-sem, reconnaissable à sa peau de panthère ; il porte lui aussi un vase dans une main et tient un encensoir dans l'autre. Les trois (sans doute cinq à l'origine) personnages du registre inférieur tiennent dans chaque main un petit bâton dont l'extrémité recourbée est sculptée en tête de serpent (). Ils symbolisent les pouvoirs magiques dont doit être équipé le défunt en recherche de renaissance.

À l'avant du cortège, un autre prêtre-sem consacre une pile d'offrandes posées sur une table devant Sennefer : fleurs, légumes, grappes de raisin et viande, tandis qu'en dessous, deux tiges végétales, l'une ouverte, l'autre en bouton, s'enroulent autour de deux jarres (à vin ?).
Le texte dit : "Faire une offrande deux fois pure pour le maire de la ville, Sennefer, juste de voix". Cette double purification est effectuée par le prêtre-sem à partir d'une aiguière d'où l'eau ruisselle en deux jets. La scène a pu être reconstituée grâce aux qui montrent également le bas aujourd'hui perdu des registres. Il est possible, les coupures dans le mur étant nette, que le prêtre disparu se trouve actuellement dans une collection privée.

Sennefer est assis sur un siège à pattes de lion posé sur une natte en roseaux (). Il est vêtu comme à l'accoutumée, et porte autour du cou le double cœur en pendentif. Il approche la main droite des offrandes, tandis que la gauche tient une pièce de tissu repliée.
Meryt, debout derrière lui, pose sa main gauche sur son avant-bras tandis que son bras droit lui enserre les épaules. On reconnaît encore tout juste le sistre accroché à son bras gauche.
Sous le fauteuil on trouve, posé sur un guéridon, une petite boîte blanche à pieds noirs (), qui porte l'inscription : "Une offrande que donne le roi à Amon-Ra, roi des dieux ; qu'ils accordent vie, santé, force, en présence du seigneur du Double Pays, pour le Ka du maire Sennefer, juste de voix".. Il s'agit d'une boîte contenant un jeu de senet, dont le couvercle servait de damier. Souvent on retrouve dans les tombes le défunt en train de jouer, un exemple célèbre se trouve dans . L'adversaire n'est jamais représenté. Si Sennefer gagne la partie, ses désirs de renaissance seront exaucés.
Au-dessus du couple se trouve une légende : "Une offrande que le roi donne à Osiris, le souverain éternel. Afin qu'il donne une offrande invocatoire de bœufs, volailles, toutes bonnes choses pures, tout ce qui a décoré sa table chaque jour, pour le ka du noble héréditaire, affermi en faveurs, grandement aimé, le loyal confident du seigneur des Deux Terres, le favori du dieu beau, le maire de la Ville du Sud, Sennefer, juste de voix. – Sa compagne, la maîtresse de maison, Meryt, juste de voix". Le rectangle blanc qui se trouve à gauche de ce texte reste de signification imprécise…

2) - Côté droit, offrandes aux défunts

On retrouve une image symétrique du couple. Les deux personnages sont représentés pratiquement à l'identique, mais Sennefer tient cette fois un grand sceptre croisé sur la poitrine et son visage a disparu () ; Meryt est mieux conservée (), et on voit bien sa Menat pendue à l'avant-bras droit dont la main empoigne le bras de Sennefer.
Sous la chaise se trouvent cette fois un miroir à manche hathorique et un vase à parfum ou onguent (). Il s'agit, par la beauté, d'attirer Hathor, et de stimuler le défunt.
Le texte qui les surmonte dit : "Une offrande que donne le roi à Osiris, seigneur de Busiris, le grand dieu, à Anubis, premier du pavillon divin (=la tente d'embaumement), grand dieu parmi les dieux. Qu'ils accordent une offrande invocatoire de bœufs, volailles, pain, et toutes bonnes choses pures, pour le ka du maire de la Ville du Sud, Sennefer, juste de voix. – Sa compagne, la maîtresse de maison, Meryt, juste de voix;"
Devant Sennefer, la pile d'offrandes sur la table est encore plus haute que celles déjà vues (). On y trouve des plantes, des fleurs, des légumes, des viandes, du raisin et d'autres fruits. Le texte (qui commence au niveau de la poupe d'un des vaisseaux du voyage en Abydos, proclame : "Un millier de pains, un millier de breuvages, un millier de toutes bonnes choses pures, toutes offrandes, tous légumes, pour le Ka du noble héréditaire, le bien-aimé des gens, le favori d'Amon en sa maison, le maire de la Ville du Sud, Sennefer, juste de voix". Une vue complèete de la table se trouve, une nouvelle fois ). Le siège du défunt est cette fois plus loin de la table, permettant d'empiler des choses sur le sol, notamment des vases, toujours entourés de tiges de lotus dont les fleurs sont, cette fois, ouvertes. On trouve également deux plants de laitue qui sont associées à la fertilité et au dieu Min (car lorsqu'on les coupent, le suc blanc qui s'en écoule rappelle le sperme).
C'est après cette représentation du couple que s'interrompt la frise de khakherous du haut de la paroi, qui va être remplacée par une vigne, en continuité avec celle du plafond.

3) - Côté droit : le voyage en Abydos

À droite de la table d'offrande, le panneau est divisé en trois registres consacrés à ce voyage hautement symbolique dans la ville sainte du Grand Dieu Osiris. Tout Égyptien espérait être enterré ou avoir un cénotaphe dans cette ville qui était censée abriter le tombeau du dieu et sa tête. Il espérait aussi être associé à toutes les fêtes rendues en l'honneur d'Osiris.
À partir du Nouvel Empire, les scènes du voyage font partie intégrante du répertoire iconographique des tombes. Naturellement, un vrai pèlerinage en Abydos était souhaitable, et dans ce cas, le décor en était une réminiscence ; mais en l'absence de ce voyage, il y pourvoyait magiquement. Dans tous les cas, par la force de la magie il permettait au personnage de renouveler encore et encore cet acte de piété.

a) - Registre supérieur

Il représente le voyage aller vers le nord, en descendant le Nil en suivant le courant (depuis Thèbes).
() Le bateau qui transporte le couple (ou leurs statues) est tracté par un second sur lequel se trouvent des rameurs (). La voile n'est pas utilisable, car le vent souffle toujours du nord dans la vallée du Nil.
Le bateau du couple est peut-être fait en roseaux ou en papyrus. En tout cas, ce sont des ombelles de papyrus ouvertes et recourbées qui ornent sa poupe et la proue, près de laquelle se trouve un œil Oudjat sur fond blanc.
À l'arrière, l'artiste a représenté le barreur sous forme d'un tout petit personnage tenant les deux rames guides. À l'avant, un prêtre effectue une lustration d'eau sur les offrandes alimentaires placées sur une petite table, avec au-dessus de lui le texte : "Purifier deux fois les offrandes pour l'osiris, le maire, Sennefer".
Ce dernier est assis aux côtés de Meryt sous un édifice léger en bois, sur des sièges bas reposant sur une natte. Leur attitude figée est très archaïsante, ainsi que leurs vêtements.

Le bateau tracteur est en bois (). Il est propulsé par cinq rameurs (ce ne sont pas des pagayeurs). À l'arrière se tient un barreur et à l'avant le pilote. Ce dernier, une longue canne en main, a pour mission de repérer les hauts fonds, et de donner des ordres au barreur, ce qu'il est en train de faire.
Le long texte d'accompagnement proclame : "Voguer vers le nord, en paix vers Abydos, vers la fête d'Osiris, par le maire de la Ville du Sud, Sennefer. Accoster au temple d'Osiris, afin d'être dans la suite des dieux, et circuler dans la barque Neshemet avec le grand dieu". La barque Neshemet était le bateau du dieu Noun dans lequel Osiris voyageait sur le Nil pendant la fête d'Osiris.
Le texte en regard du pilote résume à la fois le vœu et son accomplissement : "S'amarrer en sécurité en Abydos, avec le maire d'Éléphantine".

b) - Registre médian

Il dépeint le voyage de retour. Cette fois, le bateau tracteur a sa voile déployée afin de bénéficier du vent du nord (), avec le texte : "À bâbord vers l'ouest, transporter le maire, celui que les gens aiment." Puis : "Retourner en sécurité [depuis Abydos, après avoir participé à la fête d'Osiris par] le maire de la Ville du Sud, Sennefer…accompagner ce dieu auguste, l'osiris……".
Il ne reste presque rien de l'esquif sur lequel se tenait le couple. Au-dessus du barreur on lit : "Retourner doublement en paix, vers sa place de justification (= la tombe), le maire Sennefer et la maîtresse de maison Meryt".

c) - Registre inférieur

() Comme on peut le voir sur le bas des images, il est en piteux état. Il parle de la phase finale du retour, après être revenu à terre. Sur la gauche persistent les têtes de deux personnages et la partie haute du torse d'un troisième. Le texte d'accompagnement dit : "Faire un encensement pour l'osiris, le maire……… Sennefer, juste de voix, en paix. Le dieu est derrière lui (= il a quitté Abydos), l'osiris, le maire de la Ville du Sud, le directeur du double grenier d'Amon, Sennefer, juste de voix".
Dans la zone qui se trouve derrière, à l'extrême droite, se trouve le reste probable d'une image de Meryt sous un dai. Sennefer, identifié par le texte, était également présent.