Figure majeure du panthéon, Osiris est un dieu très ancien dans l'histoire égyptienne, déjà présent dans les Textes des Pyramides. Dans ces premiers corpus constitués de l'histoire de l'Égypte, son rôle de dieu qui meure puis est reconstitué est déjà exprimé, mais le rôle d'Osiris reste plutôt marginal.
Osiris va voir sa position peu à peu s'affirmer, jusqu'à devenir prééminente en tant que dieu de l'au-delà; le culte d'Osiris et sa mythologie vont se développer jusqu'à occuper le champ de la religion funéraire. Et à partir de la fin du Nouvel Empire et dans les périodes plus tardives, Osiris prendra une place spéciale dans la piété populaire, liée à la recherche du salut personnel propre à cette période.
Ayant au départ exercé une royauté terrestre (voir ), Osiris n'existe cependant réellement qu'une fois mort, et dans son royaume hermétiquement séparé du monde d'ici-bas. Son destin alliant mort et renaissance deviendra tout d'abord celui du roi, puis celui de tous les hommes.

1. ORIGINE D'OSIRIS

L'origine du nom Wsjr, comme celle de presque tous les grands dieux du panthéon reste incertaine: "le Puissant", "celui qui préside sur son trône"
Certains ont proposé de voir en Osiris un très ancien roi de la cité de Busiris, dans le Delta, dont le destin aurait donné lieu à la constitution d'un mythe.
Plus vraisemblablement Osiris est un dieu à l'origine agricole, une divinité de la fertilité et de la croissance végétale à qui deux villes principales sont reliées: Busiris dans le Delta, et surtout Abydos en Moyenne Égypte.

À partir de la Ve dynastie, à Héliopolis, les prêtres du dieu soleil Rê l'incorporent dans l'Ennéade héliopolitaine en tant que premier enfant de Geb et Nout.
Osiris est né pendant les cinq jours épagomènes à un endroit appelé Ro-Setaou qui ultérieurement désignera l'entrée dans le monde inférieur.
Osiris épouse sa sœur Isis et reçoit en partage de son père Geb l'Égypte, tandis que son frère Seth reçoit le pouvoir sur les étendues désertiques périphériques.
Dieu bon et non violent, Osiris apporte la civilisation aux hommes : la manière de cultiver, les arts, les principes moraux…

2. LE MYTHE OSIRIEN

 

Il nous est essentiellement connu par le récit tardif de Plutarque, car les textes égyptiens eux-mêmes sont peu nombreux et assez évasifs, répugnant à parler du meurtre et du démembrement d'Osiris.

Selon le mythe, le dieu Seth, jaloux de son frère Osiris, va s'attaquer physiquement à lui et le tuer. Comment?

Ayant obtenu les mensurations de son frère (qui, selon la légende était un géant), Seth fit fabriquer un magnifique coffre qu'il promit d'offrir lors d'un banquet à celui à qui il s'adapterait le mieux. Naturellement ce fut Osiris.

Lorsque ce dernier se fut allongé dans le coffre, les 72 complices de Seth en clouèrent le couvercle et jetèrent dans le Nil ce qui allait devenir le premier sarcophage, et Osiris périt noyé. C'est pour cette raison que les noyés ont toujours été considérés comme accédant directement au royaume d'Osiris.
Le règne d'Osiris avait duré 28 ans, durée mythique qui doit bien sûr être rattaché au cycle lunaire de 28 jours.

Le sarcophage clos, parfaitement adapté à la forme du dieu, et flottant dans un milieu liquide, évoque une nouvelle gestation : le dieu "endormi", en léthargie, est en cours de régénération pour un nouveau cycle vital, comme le fœtus dans le liquide amniotique.
Cette mort par noyade est controversée, et ne figure pas dans les Textes de Pyramides (voir )

Première quête d'Isis

Le coffre contenant le cadavre d'Osiris dérive jusqu'à Byblos où il est emprisonné dans le tronc d'un tamaris. Le souverain local fait couper l'arbre qui devient une colonne du palais royal. Ceci explique le lien très profond entre Osiris et les arbres qui agrémentent toujours ses cénotaphes.
Après de multiples péripéties, Isis, archétype de l'épouse exemplaire, réussit à retrouver le cadavre de son frère et mari, puis le ramène en Égypte, dans les marais du Delta où elle le pense à l'abri de la malveillance de Seth.
Mais, malgré toutes les précautions que prend Isis, Seth, ce dernier retrouve le cadavre lors d'une chasse dans les marais, alors qu'Isis est absente.
Dans sa colère, et pour interdire à son frère un enterrement dans les règles, il découpe le cadavre en morceaux ; leur nombre varie selon les textes : 14 (un demi-mois lunaire), 16 (16 coudées est la hauteur idéale de la crue) ou 42 (correspondant au nombre des nomes d'Égypte). Il disperse ensuite ces morceaux, pensant ainsi se débarrasser définitivement de sa victime.
Mais c'est compter sans l'opiniâtreté d'Isis, qui entreprend de recueillir les morceaux épars du dieu.

Deuxième quête d'Isis

Celle-ci consiste à rassembler les différents morceaux d'Osiris dispersés par Seth. Certains textes rapportent qu'Isis enfouit les fragments là où elle les trouva, permettant à chaque ville d'Égypte de posséder une relique osirienne.

Ailleurs, on nous dit que la déesse fabriqua une réplique de chaque morceau de son époux, qu'elle enterra sur place tandis qu'elle reconstituait le corps du dieu martyr. Seul le phallus d'Osiris, avalé par un poisson Oxhyrinque, ne fut pas retrouvé.
Isis, la Grande Magicienne, réussit avec l'aide de sa sœur Nephtys et d'Anubis à reconstituer l'intégrité physique d'Osiris qui représente ainsi la première momie. Anubis, en reconstituant le corps de son père défunt devint le modèle des embaumeurs ().
Isis, par la magie de son verbe, réanime alors son époux et après s'être transformée en milan lui redonne le souffle en battant des ailes. Elle reconstitue magiquement le phallus, puis elle réussit à se faire féconder pour pouvoir ainsi concevoir un fils, son héritier, Horus le jeune ().
On voit ainsi qu'on ne peut pas parler d'une résurrection, mais d'un renouvellement d'existence, d'une perpétuité.

Horus ainsi conçu aidé d'Anubis, fils adultérin d'Osiris et de Nephtys pourront alors eux-mêmes intervenir pour pratiquer les rites indispensables d'ouverture de la bouche et des yeux sur leur père-frère-époux-amant Osiris.
Ceci est largement représenté sur les parois des tombes et les vignettes du Livre des Morts où l'on voit également Isis et Nephtys sous forme humaine avec la tête surmontée du hiéroglyphe de leur nom, ou parfois sous forme de milan, au pied et à la tête du lit funéraire en train de pleurer leur frère.

Seth et le tribunal des dieux.

Le meurtre de Seth, aussi répréhensible soit-il, apparaît cependant comme un événement nécessaire pour la mise en place des cycles cosmiques et leur renouvellement. De fait, Seth, dont les démèlés avec Horus -fils post mortem d'Osiris- occuperont pourtant l'assemblée des dieux pendant des décennies, ne sera jamais inquiété par le tribunal divin pour son acte meurtrier.

3. OSIRIS DIEU AGRAIRE

On l'a vu, Osiris semble être à l'origine un dieu en rapport avec la végétation renaissante, auquel on attribue les destins annuels du sol terrestre.

Lorsque vient l'inondation, Osiris est aussi l'eau nouvelle qui fait reverdir les champs. Mais lorsque les plantes flétrissent et meurent, on dit alors qu'Osiris est mort. Mais il n'est pas tout à fait mort puisque l'année suivante les herbes poussent de nouveau de la terre (son corps) et prouvent ainsi qu'il est toujours vivant.

Les chairs du dieu peuvent être représentées de ce fait en vert, couleur de la végétation renaissante, ou en noir couleur du limon fertile. On le représente comme un champ qui surgit de l'eau au retrait de l'inondation et parfois la terre tout entière est décrite comme étendue sur le cadavre d'Osiris. Les arbres lui sont également associés, et on en retrouvera toujours au niveau des tombeaux-cénotaphes d'Osiris.

Les Osiris végétants représentent parfaitement cet aspect agraire du dieu. Au mois de khoïak, on modèle une image souvent ithyphallique du dieu défunt avec du limon, qu'on place dans un modèle réduit de sarcophage. On y plante des graines que l'on arrose et lorsque le grain lève, le dieu est ressuscité. On retrouve parfois ces figurines couvertes de blé ou d'orge flétri dans les tombes thébaines.

Les Égyptiens, peuple d'agriculteurs, cherchaient par ce moyen à s'approprier l'énergie du dieu régénéré, afin qu'il favorise la germination et la levée des semences. Osiris devient ainsi le modèle du passage obligé pour la renaissance de tous les êtres vivants.

4. OSIRIS ET LA PERPÉTUITÉ

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La légende tardive de Plutarque correspond en fait à une mise en forme de textes égyptiens authentiques plus anciens où le corps d'Osiris n'est pas démembré, mais plutôt se décompose.
Isis arrête magiquement cette décomposition grâce à l'aide de Thot et d'Horus. Ceux-ci revivifient le corps en déversant sur lui des signes Ankh (le hiéroglyphe pour vie), une scène abondamment représentée sur les murs des temples et des tombes : le pharaon momiforme est ainsi entouré de signes de vie.

Entre la IVe et la Ve dynastie, le sort d'Osiris cesse d'être l'apanage exclusif du souverain. Osiris devient un intercesseur dans les formules d'offrandes funéraires, mais on ne peut s'adresser à lui que par l'intermédiaire du roi, grâce à la formule "htp-dj-nsw" : "Puisse le roi donner une offrande invocatoire à Osiris afin qu'il donne…" (NB: tout le monde n'est pas d'accord avec cette traduction, mais c'est une autre histoire). Suit alors la liste des offrandes.

Progressivement, les particuliers abandonnent la croyance en une destinée solaire d'inspiration Héliopolitaine (qui leur échappait d'ailleurs largement) et se rapprochent d'Osiris dont il font petit à petit leur dieu personnel.

Les Textes des Sarcophages du Moyen Empire, puis les vignettes et formules du Livre des Morts au Nouvel Empire traduisent à profusion cette assimilation et cet espoir de partager le sort du Grand dieu et de devenir eux-mêmes un Osiris après leur mort.
Il est assez logique que les Égyptiens, très proches de la nature et de l'agriculture, aient assimilé leur destin à celui d'un dieu de la terre fertilisante et de la végétation qui en jaillit après chaque inondation.
En effet, ils voyaient chaque année en juillet la terre toute craquelée par l'effroyable chaleur solaire et qui semblait destinée à mourir, puis, soudainement, constataient qu'elle était à nouveau recouverte par les eaux de l'inondation. à la décrue, l'émergence des champs dans la nappe liquide leur évoquait tout à fait celle du corps du dieu jeté dans le Nil.
Le réveil du dieu après sa léthargie et son séjour dans les eaux du Nil apparaissait ainsi comme l'archétype d'une existence renouvelée après le passage obligé de la mort terrestre qui ne se présentait plus que comme une étape.
On comprend ainsi pourquoi le meurtre d'Osiris par Seth était une nécessité, car c'était le seul moyen d'assimiler le destin du dieu à celui de l'humanité.

À partir du Moyen Empire et surtout du Nouvel Empire, des conceptions funéraires complémentaires font leur apparition.
Une fois sa survie assurée par l'embaumement et les rites funéraires, Osiris devient Seigneur de la Douat (le monde inférieur).

Assimilé à la lune, il en vient à se rapprocher de Rê et à représenter la forme nocturne du soleil. Ceci est illustré dans la formule : "Osiris est le ba de Rê et Rê c'est le ba d'Osiris". Dans les hypogées du Nouvel Empire, l'être à tête de bélier qui circule en barque dans le monde souterrain représente la fusion d'Osiris et de Rê.

Ceci explique aussi pourquoi Isis et Nephtys, gardiennes et revivificatrices d'Osiris mort, deviennent également les déesses qui accueillent le soleil à son lever. Remarquons le rôle majeur de l'épouse dans le devenir d'Osiris, et donc dans celui de tous les mortels.
C'est à elle qu'incombe le devoir de réveiller son époux de sa léthargie mortelle, de le reconstituer et de lui rendre les capacités sexuelles qui lui permettront de renaître de ses propres œuvres dans l'au-delà.

Osiris dirige le monde inférieur et ses habitants, les Occidentaux. Il préside également le tribunal divin chargé de juger les morts. La scène de la pesée de l'âme lors de ce jugement est très fréquemment représentée.

Osiris, Seigneur de Maât, représente le juge impartial, la vérité et la justice. C'est devant lui que l'on se justifie par la pesée du cœur et la récitation des formules négatives (je n'ai pas tué, je n'ai pas volé, …). Chacun compte sur sa bienveillance pour accéder à la vie éternelle.

On comprend ainsi que ce dieu très humain se soit imposé comme modèle : comme les hommes, il a subi l'épreuve de la mort et en a triomphé, donnant ainsi le salut et l'espoir à l'humanité.
Tous les êtres sont égaux devant lui lors du jugement et chacun est traité selon ses mérites, sans les injustices terrestress.
Osiris apparaît ainsi comme le précurseur du modèle chrétien du dieu sauveur personnel de chaque individu. Par contrecoup, ceci explique l'exécration progressive dont fut victime son frère et meurtrier Seth qui n'apparaîtra plus à la Basse Époque que comme représentation du mal.

5. OSIRIS DIEU DES MORTS

Osiris est devenu, après son "passage", souverain du Monde d'En-Bas, la douat. Il a laissé la royauté terrestre à son fils Horus. Et la possession de cette royauté par le fils est un élément indispensable pour la renaissance sociale d'Osiris dans le monde des dieux, comme l'a montré J. Assman.
"Premier des Occidentaux", "Maître de l'éternité", Osiris règne sur le monde des morts. Il est le juge suprême, dirigeant le plus souvent le tribunal divin devant lequel les défunts doivent se justifier pour avoir accès à la seconde vie. La scène la plus célèbre résumant ce jugement est celle dite de la psychostasie où l'on voit le coeur du défunt pesé sur un plateau de la balance et une représentation de la déesse Maât sur l'autre plateau. Thot consigne le résultat - qui est toujours favorable, bien sûr - et l'annonce à Osiris silencieux sous son dais à qui le défunt, déclaré imakhou, rend hommage.

6. REPRÉSENTATIONS D'OSIRIS

Le caractère humain d'Osiris est encore accentué par son mode de représentation toujours anthropomorphe (humain), loin des constructions antropozoomorphes (humain / animal) des autres grandes divinités.
Assis, couché, debout (souvent sur un signe Maât), toujours immobile (à quelques exceptions près), Osiris est étroitement engainé dans un vêtement collant ou parfois enveloppé dans des bandelettes. Seules les mains et la tête (et sur le dieu allongé, le phallus) émergent.
Ses chairs sont parfois vertes comme la végétation renaissante, ou noires comme le limon fertile du Nil. Il porte toujours la barbe longue recourbée des dieux morts.

Il tient en main les insignes du pouvoir : le sceptre héqa et le flagellum (nekhakha). Il porte soit une haute mitre blanche, soit sa couronne Atef caractéristique. Elle est formée d'un appendice bulbiforme flanqué de deux hautes plumes avec parfois des cornes de bélier à sa base.
Couronne solaire, l'Atef lui est remise par Rê quand Horus le jeune a vengé le meurtre de son père Osiris et pris le pouvoir sur l'Égypte.

Quant au pilier Djed qui lui est associé, il signifie la stabilité ou la continuité du pouvoir. Signe très ancien, on le retrouve par exemple en décoration sous forme de frite glaçurée dans la chambre souterraine de la pyramide de Djéser à Saqqara ().
Sa signification première reste obscure : arbre ébranché, autel primitif… Il finit par représenter la colonne vertébrale d'Osiris, les quatre "tuiles" du haut représentant les vertèbres.

Il peut s'orner de la couronne Atef ou comporter deux yeux Oudjat, ou encore donner issue à des mains tenant sceptre et flagellum.
Le Djed peut revêtir l'aspect d'un corps humain dont la tête est représentée par l'extrémité du pilier, traduisant la revivification du dieu.
L'érection du pilier Djed est un élément important de différentes fêtes, notamment à Abydos, où était censée se trouver la tête du dieu.
Elle fait partie du rituel du couronnement royal et de la fête-Sed qui renouvelle la force royale. L'érection du pilier, c'est l'accomplissement final de la résurrection d'Osiris qui, redressé, devient stable comme la royauté. On en trouve des représentations dans la tombe thébaine TT192 de .

7. LES ÉPITHETES D'OSIRIS

L'égyptologue W. Budge (dont les interprétations sont controversées au demeurant) n'en dénombrait pas moins de quarante.
Les Égyptiens, toujours obsédés par leur désir de rejeter la mort par tous les moyens, emploient des métaphores ou des périphrases plus ou moins explicites pour parler d'Osiris et de son état. Les divers Livres des Morts en fourmillent.
On remarque que le dieu n'est jamais mort : il dort, il est apathique, en léthargie, etc.
Voici quelques exemples : "le grand inerte", "le roi de ceux qui ne sont pas", "le seigneur des vivants", "le maître de l'éternité", "celui qui préside à Ro-Sétaou", "le premier des occidentaux".
En tant qu'Osiris Ounennefer, c'est-à-dire "celui qui demeure parfait", Osiris représente la forme accomplie qui a retrouvé la pleine possession de sa vitalité et de sa capacité à la fois régalienne et sexuelle. Il est matérialisé par la pleine lune puisque l'astre lui aussi disparait temporairement avant de se régénérer progressivement.

À la Basse époque se produit une fusion entre Osiris et Apis, le taureau sacré de Ptah à Memphis. Cette fusion donna Wsjr-Apis, dont les Grecs ont fait Sérapis. Son culte connut une très grande popularité, débordant largement les frontières de l'Égypte.

8. LES FÊTES D'OSIRIS

Certains épisodes de la légende osirienne sont représentés annuellement lors des fêtes d'Abydos : la sortie du dieu guidée par Oupouaout (l'ouvreur des chemins), la mort du dieu et son enterrement à Peker (rite Abydénien) suivi de son enterrement au lieu dit Oupéqer. Puis le grand combat sur la rive de Nédit, lieu de la mort d'Osiris et la vengeance sur ses meurtriers. Ces scènes donnaient parfois lieu à des violences entre acteurs qui pouvaient aller jusqu'à la mort…

Des "mystères" s'accomplissaient dans des salles retirées de certains temples. Ces fêtes avaient lieu au mois de khoïak, lorsque les eaux de l'inondation commençaient à baisser, et que les champs apparaissaient. C'est à ce moment que l'on confectionnait les statuettes d'Osiris végétant dont nous avons déjà parlé. Ces figurines étaient ensuite transportées dans la barque Nechmet vers l'île évoquant le tertre initial où se trouvait le tombeau d'Osiris.

9. LES SANCTUAIRES D'OSIRIS

- Busiris (Djedou) dans le Delta où Osiris succède au dieu Andjty (dont l'emblème est représenté par deux plumes que l'on retrouve sur l'Atef).
Il s'agit d'un des plus anciens sanctuaires d'Osiris et l'on remarque que le nom de la ville est écrit avec deux piliers Djed (Djedou).

- Abydos où Osiris évince le dieu Khentymentiou pour devenir le premier des Occidentaux.

C'est le lieu sacré entre tous puisque c'est en Abydos qu'est enterrée la tête du dieu.
Le temple d'Osiris a actuellement disparu. Par contre, dans le temple de Séthy Ier (1294 - 1279), pharaon de la XIXe dynastie, des épisodes du rituel sont très bien conservés.
Derrière ce temple, on retrouve l'Osiréion censé représenter le tertre primordial et une tombe symbolique du dieu.
Pour l'anecdote, c'est lui qui a inspiré E.P. Jacobs lorsqu'il a imaginé sa "chambre secrète" dans la bande dessinée "Le Mystère de la Grande Pyramide".

- Biggah (Senmet), petite île située à proximité immédiate du temple d'Isis à Philae. Le corps d'Osiris est censé y avoir séjourné. Une libation de lait y était effectuée en procession tous les 10 jours.

- Enfin, toutes les villes dans lesquelles un morceau du dieu démembré avait été retrouvé possèdent un cénotaphe d'Osiris.