Abousir : des archéologues tchèques découvrent une cache d'embaumeur Abusir: Czech archeologists unearth an embalming cachette

Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)

Les archéologues tchèques de l'Université Charles, qui travaillent de longue date sur le site d'Abousir, ont découvert la plus grande cache d'embaumeurs jamais découverte en Egypte, puisqu'elle comporte 370 urnes en argile et un ensemble de vases canopes vides. La découverte a été réalisée par hasard lors de fouilles de puits funéraires dans la partie occidentale de la nécropole. Le dépôt a été trouvé au fond d'un puits particulièrement grand, de 14mètres de profondeur, datant de la 26e dynastie. Les urnes en argile contenaient des traces de matériaux utilisés par les prêtres pour embaumer les corps avant qu'ils ne soient momifiés et enterrés.
L'équipe a également trouvé un ensemble de jarres canopes vides, inscrites au nom de leur propriétaire, Ouahibrê-Mery-Neith, fils de la dame Iretourou.
Miroslav Barta, chef de la mission tchèque, a déclaré que cette découverte s'inscrivait dans le cadre d'une fouille plus vaste à Abusir visant à dévoiler des détails sur "une période de l'histoire de l'Égypte ancienne où de nouvelles façons de préserver l'identité nationale étaient explorées".

Archaeologists from the Czech Institute of Egyptology at the Charles University in Prague have been exploring a 26th-Dynasty cemetery at Abusir for more than three decades. They have just discovered the largest cachette of ancient Egyptian embalming materials ever found in Egypt. During recent excavation work carried out there a group of large shaft tombs situated at the western corner of the necropolis was found to contain the cachette. The excavators unearthed 370 large pottery storage jars and a number of smaller artefacts. The deposit was found at the bottom of a particularly large burial shaft, 14 metres deep, dating back to the 26th dynasty. The clay urns contained traces of materials used by priests to embalm bodies before they were mummified and buried.
The team also found In the uppermost group of vessels, four inscribed canopic jars made of limestone were found, all of them empty and unused. They are inscribed with the name of their owner, Wahibre-Mery-Neith, son of the Lady Irturu.
Miroslav Barta, head of the Czech mission, said the find was part of a larger excavation at Abusir to unveil details about "a time in ancient Egyptian history when new ways of preserving the national identity were being explored".

Fabrication et origine de la dague en fer météoritique de Toutankamon The manufacture and origin of the Tutankhamen meteoritic iron dagger

Photos: Christian Eckmann

Parmi les objets retrouvés dans la tombe de Toutankhamon figuraient, de manière très inhabituelle, quelques petits objets en fer, notamment un appui-tête miniature, une amulette et un poignard minutieusement travaillé. Problème : lorsque Toutankhamon a gouverné l'Égypte entre 1361 et 1352 av. J.-C., la fonte du fer y était encore inconnue.
Plusieurs groupes de travail ont maintenant prouvé en utilisant des méthodes de fluorescence × que les objets étaient en fer météorique, en raison notamment de leur forte teneur en Nickel (météorite nickel-fer). De plus, des analyses chimiques non destructives montrent que le fer de la dague a été forgé à basse température, inférieure à 950°C. La poignée de la dague, qui est décorée de pierres semi-précieuses et d'or, a également été étudiée. Le fixateur qui a servi comme colle pour fixer ces décorations est un plâtre avec quelques pourcents de calcium, mais dépourvu de soufre, ce qui suggère qu'il s'agit d'un plâtre de chaux et non de plâtre de gypse. Or l'utilisation du plâtre à la chaux en Égypte a seulement commencé pendant la période ptolémaïque (305-30 av. J.-C.), et donc la poignée en or est certainement d'origine étrangère. L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'elle provient du Mitanni, en Anatolie, comme le suggère l'une des lettres d'Amarna selon laquelle une dague en fer à poignée en or a été offerte par le roi de Mitanni à Amenhotep III, le grand-père de Toutankhamon.

Among the items found in Tutankhamun's tomb were, very unusually, a few small iron objects, including a miniature headrest, an amulet and an elaborately worked dagger. Problem: When Tutankhamun ruled Egypt between 1361 and 1352 BC. J.-C., iron smelting was still unknown there.
. Here, the authors report nondestructive two-dimensional chemical analyses of the Tutankhamen iron dagger, conducted at the Egyptian Museum of Cairo. They show that the iron dagger was manufactured by low-temperature (below 950°C) forging. The gold hilt with a few percent of calcium lacking sulfur suggests the use of lime plaster instead of gypsum plaster as an adhesive material for decorations on the hilt. Since the use of lime plaster in Egypt started during the Ptolemaic period (305–30 B.C.), the Ca-bearing gold hilt hints at its foreign origin, possibly from Mitanni, Anatolia, as suggested by one of the Amarna letters saying that an iron dagger with gold hilt was gifted from the king of Mitanni to Amenhotep III, the grandfather of Tutankhamen.

Sur le plateau de Guiza, le musée de la barque a été démantelé View of Khufu pyramid now fully clean after solar ship move

Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)

Pour la première fois depuis des décennies, la vue sur la pyramide de Khéops à Gizeh est totalement ininterrompue. En effet, la barque solaire de Khéops qui y était exposée a été déplacée au Grand Musée Egyptien. Le navire, découvert en 1954, était conservé dans ce musée de la barque depuis 1960. Bien que le musée ait permis aux visiteurs de voir de près l'énorme bateau en bois, il avait été construit sur le côté sud de la pyramide de Khéops, empêchant les visiteurs d'avoir une vue complète de la pyramide. La nouvelle maison du navire solaire, au Grand Musée Egyptien est équipée d'un matériel d'exposition moderne et de normes muséales, de sorte que le navire peut être bien préservé, tout en permettant de le voir en toute sécurité.

For the first time in decades, your view of the Khufu Pyramid in Giza is completely uninterrupted after Khufu's solar ship was moved to the Grand Egyptian Museum. The ship, discovered in 1954, was kept in the Giza Solar Boat Museum since 1960. Although the museum allowed visitors to get an up-close and personal look at the massive wooden barge, it was built right at the southern side of the Khufu Pyramid, preventing people from having a full view of the Pyramid. The solar ship's new home at the Grand Egyptian Museum is fitted with modern display equipment and museum standards, so the ship can be kept well-preserved, while allowing it to be viewed safely.

Publication : Le papyrus médical Hearst Publication: The Hearst Medical Papyrus

Didier Fournier publie (à compte d'auteur) une étude impressionnante par son exhaustivité, sa qualité et son érudition. L'auteur a fourni un énorme travail et la publication se présente sous forme de deux épais volumes totalisant 1230 pages. En effet, il présente non seulemnt la transcription, la translittération, et la traduction du texte, mais également des considérations lexicales, syntaxiques et sémantiques ainsi que des commentaires médicaux d'un papyrus médical et de deux dictionnaire Egyptien → Français et inversement, regroupant les mots difficiles du texte. Un plus très bienvenu, qui constitue vraiment une approche nouvelle de l'oeuvre. Le Papyrus Médical Hearst est daté du tout début du Nouvel Empire.
C’est en 1901 qu’un paysan reconnaissant a proposé le rouleau de papyrus à George Andrew Reisner, et que ce dernier l’a examiné pour la première fois en compagnie de Ludwig Borchardt. Il s’agit de la partie distale d’un papyrus déchiré en deux dans l’antiquité. Cette partie rescapée, se présente sous la forme d’une bande de 3,5mètres de long pour une largeur moyenne de 17,2 centimètres, support d’un texte réparti sur dix-huit colonnes, écrit en hiératique, de droite à gauche. Aucune de ces colonnes n’étant numérotée, il était et il est toujours impossible d’estimer la longueur totale du papyrus initial.
Le contenu évoque un "vade-mecum" personnel, établi et utilisé par un médecin en exercice, plutôt qu’un ouvrage pédagogique destiné à des étudiants. Il est constitué de 260 "prescriptions", suite de remèdes alternant avec quelques formules incantatoires.
Le présent travail s’est appuyé sur les fac-similés proposés par Reisner en 1905, dans The Hearst Medical Papyrus: Hieratic Text in 17 Facsimile Plates.
L'auteur s'est attaché :
► A translitérer en suivant le plus fidèlement possible la grammaire en vigueur au Moyen Empire - plus rarement celle du néo-égyptien -, et, pour éviter toute ambiguïté, en restituant ce qui est habituellement en ellipse et omis en translittération
► à traduire le texte littéralement dans un premier temps, afin d’éviter, à la base, toute dérive d’interprétation,
► à fournir une traduction dynamique aidé par ses connaissances médico-chirurgicales.
Malheureusement, en l’absence de détails séméiologiques et de gloses explicatives tels que ceux qui existent dans la structure clinique rigoureuse du Papyrus Chirurgical Edwin Smith, certaines pathologies ainsi que de nombreux ingrédients ne sont toujours pas identifiés, et les hypothèses sont restées légions face à des certitudes clairsemées. D’où les innombrables "probable", "vraisemblable" et "possible" qui émaillent le propos, selon que la conclusion, incertaine, a de plus ou moins fortes chances de correspondre à la réalité.

Didier Fournier publishes (on his own account) an impressive study by its exhaustiveness, its quality and its erudition. The author has done an enormous amount of work and the publication is in the form of two thick volumes totalling 1230 pages. Indeed, it presents not only the transcription, transliteration, and translation of the text, but also lexical, syntactic, and semantic considerations as well as medical commentaries from a medical papyrus and two Egyptian → French dictionaries and vice versa, grouping together the difficult words in the text. A very welcome plus, which really is a fresh approach to the work. The Hearst Medical Papyrus is dated to the very beginning of the New Kingdom.
The book is in French only.

Plus de 18000 tessons de poterie montrent un peu de la vie à Athribis More than 18,000 pot sherds document life in ancient Athribis

Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)

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Les ostraca sont des fragments de poteries provenant de vases, de récipients divers et de jarres, qui servaient de support d'écriture il y a environ 2 000 ans. Plus de 18.000 ostraca inscrits ont été retrouvés sur le site d'Athribis lors des fouilles menées par le professeur Christian Leitz de l'université de Tübingen en coopération avec une équipe égyptienne. Une telle quantité d'ostraca n'avait été jusque là découverte qu'une seule fois en Égypte, dans le village des ouvriers de la tombe royale, sur le site de Deir el-Medineh.
Près de 80 % des tessons sont inscrits en démotique, l'écriture administrative commune aux périodes ptolémaïque et romaine, qui s'est développée à partir du hiératique vers 600 avant Jésus-Christ. Les ostraca en écriture grecque viennent en deuxième position. Les textes des ostraca traitent de sujets divers : commerce (image 1 : Reçu pour du pain écrit en démotique. Les pains sont distribués par multiples de 5), listes de noms, reçus de différents aliments ou d'objets d'usage quotidien.

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Les ostraca picturaux constituent une catégorie particulière, explique Christian Leitz : "Ces tessons montrent diverses représentations figuratives, notamment des animaux comme des scorpions et des hirondelles, des humains, des dieux du temple voisin, et même des figures géométriques." (image 3 : Un babouin et un ibis, les deux animaux sacrés de Toth).
Un nombre étonnamment élevé de tessons pourrait être attribué à une école antique : "Il y a des listes de mois, de chiffres, de problèmes d'arithmétique, d'exercices de grammaire et un "alphabet des oiseaux" - à chaque lettre était attribué un oiseau dont le nom commençait par cette lettre." Des centaines d'ostraca contient également des exercices d'écriture que l'équipe qualifie de punition : les tessons sont inscrits avec un ou deux mêmes caractères à chaque fois, au recto comme au verso (image 2 : un cancre a du faire des lignes").

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More than 18.000 inscribed sherds were recovered during excavations on the site of Athribis led by Professor Christian Leitz of the University of Tübingen in cooperation with an Egyptian team. Finds from ancient Athribis detail trade (image 1: Receipt for bread in Demotic. The loaves are distributed in multiples of 5), teaching materials and even school punishments (image 2: Naughty pupils had to write lines). The remains of vessels and jars that served as writing material some 2,000 years ago are known as ostraca. Such a large quantity of finds has only been made once before in Egypt, in the workers' settlement of Deir el-Medineh.
Around 80 percent of the pot sherds are inscribed in Demotic, the common administrative script in the Ptolemaic and Roman periods, which developed from Hieratic after 600 BC. Among the second most common finds are ostraca with Greek script. They also discovered pictorial ostraca - a special category, says Christian Leitz: These sherds show various figurative representations, including animals such as scorpions and swallows, humans, gods from the nearby temple, even geometric figures." (image 3: A baboon and an ibis, the two sacred animals of Thoth).
The contents of the ostraca vary from lists of various names to accounts of different foods and items of daily use. A surprisingly large number of sherds could be assigned to an ancient school, the research team said. There are lists of months, numbers, arithmetic problems, grammar exercises and a ‘bird alphabet’ - each letter was assigned a bird whose name began with that letter." A three-digit number of ostraca also contain writing exercises that the team classifies as punishment: the sherds are inscribed with the same one or two characters each time, both on the front and back.