Mystérieuse découverte à Abydos d'un système de grottes d'époque ptolémaïque.Archeologists discover mysterious passageways in the ancient city of Abydos

Photos: Ministry of Tourism and Antiquities (MoTA)

Abydos est l'une des plus anciennes villes d'Égypte. Une équipe d'archéologues égyptiens a exploré une zone de huit kilomètres de long dans le désert à l'ouest d'Abydos, au sud du cimetière royal de Oum Al-Qaab. Elle a fait une découverte inattendue : une série d'ouvertures situées toutes au même niveau, en haut des falaises désertiques de l'oued sacré d'Abydos, la route vers l'au-delà dans la cosmogonie égyptienne primitive. Ces structures datent probablement de la période ptolémaïque.
Ces ouvertures sont des entrées de chambres sculptées. Certaines ouvertures mènent à une chambre, tandis que d'autres débouchent sur des groupes de deux, trois et cinq chambres. Les groupes sont reliés entre eux par des portes étroites qui traversent le mur de soubassement. Les pièces ont rarement plus de 1,20 m de hauteur et ne sont pas décorées, mais la roche a souvent été taillée pour aménager des niches peu profondes, des bancs, des rangées de dépressions circulaires... Ces "chambres" particulières ne sont pas décorées et se trouvent au-dessus de puits verticaux profonds reliés à des tunnels naturels creusés par l'eau ; il n'y a aucune preuve d'inhumation et il ne semble pas qu'il s'agisse de tombes. Elles ont sans doute une "importance religieuse".

Abydos is one of the oldest cities in Egypt. An Egyptian archaeological team has been documenting an eight-kilometre long area in the desert west of Abydos, south of the royal cemetery of Umm Al-Qaab. It made an unexpected find : a series of mysterious openings cut all at the same level, high in the desert cliffs of the sacred wadi of Abydos, the road to the afterlife in early Egyptian cosmogony. The chambers likely dates to the Ptolemaic period.
These openings are entrances to the carved out chambers, which probably have religious importance, but there is no evidence of burials inside any of the chambers, and they do not appear to have been tombs. Some openings lead to one chamber, while others lead to groups of two, three and five chambers. The groups are interconnected by narrow doorways cut through the bedrock wall. The chambers are rarely more than 1.20 metres high and are undecorated, but most have cut-rock features such as shallow niches, benches, rows of circular depressions or troughs cut in the floor, and many small holes in the walls just below the ceiling. these particular 'rooms' are not decorated and stand above deep vertical wells connected to natural water tunnels.

"L'invasion" des Hyksos : mythe ou réalité'Invasion' by the Hyksos may have actually been immigrant uprising

Photos: Wikimedia Commons

L'université de Bournemouth a conduit une étude sur les ratios de répartition d'isotopes du strontium dans l'émail des dents sur des restes humains mis au jour dans la capitale des Hyksos, Avaris. Les résultats corroborent les nouvelles idées des archéologues. Le siècle que dura leur domination sur le Delta du Nil ne fut pas le résultat d'une conquête, mais de l'ascension au pouvoir d'immigrants de longue date venus du Levant. Ces agresseurs redoutables n'étaient ni un peuple unifié, originaire d'une seule et même région quelque part au Levant, ni une horde d'envahisseurs barbares.
Les Hyksos étaient plus probablement une nouvelle élite issue localement d'un melting-pot d'immigrants qui s'étaient installés dans le Delta du Nil des siècles plus tôt en provenance de différentes régions du Moyen-Orient. Ce sont les descendants de ces immigrants qui, pendant une période de troubles connue sous le nom de deuxième période intermédiaire, entre environ 1638 et 1530 avant J.-C., se sont levés pour régner sur le nord de l'Égypte.
Un afflux de migrants asiatiques peut être observé dans la période pré-Hyksos (12ème et 13ème dynasties, c. 1991-1649 avant JC) pendant la constitution de cette importante ville portuaire, alors que le nombre d'individus déjà nés dans le Delta est plus important pendant la période Hyksos. Ceci est cohérent avec l'hypothèse selon laquelle, bien que la classe dirigeante ait des origines proche-orientales, la prise du pouvoir par les Hyksos n'est pas le résultat d'une invasion de peuples sémitiques, postulat traditionnel, mais d'une domination interne et d'une prise de contrôle par une élite étrangère.

Study of human remains found in Hyksos capital Avaris suggests that century of their rule over Nile Delta was not the result of conquest but rise to power of longtime immigrants from the Levant. A scientific study (Bournemouth University) of human remains from Avaris, the Hyksos capital, has now confirmed something that archaeologists have suspected for a while. These feared aggressors were in fact not a unified people that hailed from a single homeland somewhere in the Levant, nor were they a horde of barbaric invaders. The Hyksos were more likely a new elite that emerged locally from a melting pot of immigrants who had moved to the Nile Delta centuries earlier from different parts of the Middle East. It was the descendants of these immigrants who, during a time of unrest known as the Second Intermediary Period, between c. 1638–1530 BCE, rose to rule over northern Egypt.
Scientists studied the ratios of strontium isotopes of human tooth enamel from Avaris, focusing on comparing pre- and during Hyksos rule and sex-based differences.
An influx of non-locals can be observed in the pre-Hyksos period (12th and 13th Dynasties, c. 1991–1649 BCE) during the constitution of this important harbor town, while the number of individuals already born in the Delta is larger during the Hyksos period. This is consistent with the supposition that, while the ruling class had Near Eastern origins, the Hyksos' rise to power was not the result of an invasion, as popularly theorized, but an internal dominance and takeover of foreign elite.

Google travaille sur un traducteur de hiéroglyphes mû par l'IAGoogle launches hieroglyphics translator powered by AI

Illustrations : Google

En 2017, le développeur de jeux Ubisoft lance une initiative visant à utiliser l'IA et l'apprentissage machine pour comprendre le langage écrit des anciens Égyptiens. Cette initiative a réuni des chercheurs de l'université australienne Macquarie et de la division Art et Culture de Google. L'équipe a travaillé sur un processus de traduction en cinq étapes d'un texte vieux de quatre millénaires en utilisant l'apprentissage automatique. Il s'agissait de prétraiter l'inscription, de séquencer le glyphe, de le classer, de faire correspondre le mot au dictionnaire, et enfin de traduire le texte, "un peu comme le fait Google Translate", Alexandra Woods, égyptologue à Macquarie, qui ajoute : "La numérisation de textes qu'on ne trouvait jusqu'à maintenant que dans des livres manuscrits va complètement révolutionner la manière de travailler des égyptologues. Les textes numérisés et annotés pourraient potentiellement nous aider à reconstituer des textes pariétaux endommagés, peut-être même à en découvrir de nouveaux dont nous ignorions l'existence".
Le résultat est un nouvel outil, appelé Fabricius (nom du père de l'épigraphie), mis au point par Google, qui permet à chacun de découvrir l'ancienne forme d'écriture à travers trois chemins dédiés:
► APPRENTISSAGE : les premiers pas dans le monde des hiéroglyphes ► JOUER : Envoyez des messages codés à l'aide de hiéroglyphes ► TRAVAIL : Ensemble d'outils de bureau pour aider les chercheurs dans la traduction des hiéroglyphes.
Fabricius est disponible en anglais et en arabe.
Il y a toutefois de sérieuses limitations : "Bien qu'elle soit impressionnante, l'Intelligence Artificielle n'est pas encore arrivée au point où elle pourrait remplacer un expert hautement qualifié dans la lecture des inscriptions anciennes", a déclaré le Dr Roland Enmarch, maître de conférences en égyptologie à l'université de Liverpool. "Il reste de très gros obstacles à la lecture des hiéroglyphes, car ils sont tracés à la main et leur niveau de détail varie énormément dans le temps et selon les sculpteurs/peintres/scribes.
Les chercheurs peuvent également utiliser Workbench pour annoter et retoucher les signes effacés conduisant ainsi à de nouvelles découvertes historiques. C'est du moins ce que Google espère. Quant à moi, je trouve que, pour le moment, cela tient plus du gadget que d'autre chose.

In 2017, game developer Ubisoft launched an initiative to use AI and machine learning to understand the written language of the Pharoahs. The initiative brought researchers from Australia's Macquarie University and Google's Art and Culture division together. The team worked on five-staged translation process of four millennia old text using machine learning. It involved pre-processing the inscription, sequencing the glyph, classifying it, matching the word to dictionary, and then finally, translating the text, "a bit like Google Translate does," said Dr. Alexandra Woods, a senior Egyptology lecturer at Macquarie University, who adds: "Digitising textual material that was up until now only in handwritten books will completely revolutionise how Egyptologists do business. Digitised and annotated texts could potentially help us to reconstruct broken texts on the walls and even to discover texts we didn't know were there".
This has led to a new tool,called Fabricius, built by Google, that allows anyone discover the ancient writing form through three dedicated pathways:
► LEARN: Take your first steps into the world of Egyptian hieroglyphs ► PLAY: Send coded messages using hieroglyphs ► WORK: Desktop-only set of tools to assist researchers with the translation of hieroglyphs
Fabricius is available in English and Arabic, and is named after the father of epigraphy.
There are serious limitations: "While impressive, it is not yet at the point where it replaces the need for a highly trained expert in reading ancient inscriptions," said Dr Roland Enmarch, a senior lecturer in Egyptology at the University of Liverpool. "There remain some very big obstacles to reading hieroglyphs, because they are handcrafted and vary enormously over time in level of pictorial detail and between individual carvers/painters.
Researchers can also annotate and retouch faded symbols in Workbench, which Google hopes will lead to new historical findings. As for me, I think that, for now, it is more of a gimmick than anything else.

Disponible en accès libre : Les volumes 1 à 15 du Temple d'Edfou

Le temple d'Edfou, en Haute-Égypte, est l'un des mieux conservés parmi les temples d'époque gréco-romaine et la richesse de ses reliefs en fait une des sources fondamentales pour la connaissance de la religion égyptienne. L'édition intégrale en fut menée à bien par M. de Rochemonteix puis É. Chassinat entre 1897 et 1934, avant d'être complétée et corrigée par S. Cauville et D. Devauchelle.
Ce volume de 129 planches réunit les scènes figurant sur les faces internes nord et est et sur les faces extérieures de l'enceinte du temple, ainsi que sur le pylône et sur la porte monumentale, au sud.

IFAO is pleased to announce the online publication of the 15 volumes of "Le Temple d'Edfou", in Open Access. The complete edition was carried out by M. de Rochemonteix and É. Chassinat between 1897 and 1934, before being completed and corrected by S. Cauville and D. Devauchelle

Nouvelle publication : Hair and death in Ancient EgyptNew publication : Hair and death in Ancient Egypt

Sous-titre : Les rites de deuil à l'époque pharaonique, par Maria Rosa Valdesogo.
Ce livre est la publication des recherches doctorales de M-Rosa sur les cheveux dans la cérémonie des funérailles durant la période pharaonique. On voit sur les bas-reliefs et les peintures les pleureuses (mais aussi les hommes) secouer et tirer leurs cheveux. Ces manifestations faisant intervenir la chevelure font partie intégrante de l'enterrement et aident à la revitalisation du défunt dans l'au-delà.
Dans cette publication, Mme Valdesogo décrit la relation entre chevelure et rites et, d'une façon plus générale des rapports entre chevelure et mort.
Extrait de l'avant-propos : Le premier document qui a inspiré cette étude est une vignette du chapitre 168 du Livre des Morts appartenant à Mouthetepti et datant de la IIIe période intermédiaire. On voit les femmes du cortège funéraire secouant leurs cheveux et se couvrant le visage avec.
Pour être sûr qu'il ne s'agissait pas d'un cas isolé, l'auteur a essayé de trouver d'autres cas similaires. Et ainsi, elle a retrouvé des images semblables dans de nombreuses tombes du Nouvel Empire, les femmes en deuil gesticulaient de la même manière ; à Thèbes, les tombes d'Amenemhat (TT82), de Minakht (TT87), de Rekhmire (TT100) et d'Ineni (TT81), ou la tombe de Renni à Elkab ont montré que c'était une pratique courante dans les funérailles de l'Égypte ancienne.
Ce livre, bien illustré et plaisant à lire, n'existe (Hélas! Hélas! Hélas!) qu'en anglais.

Mourners in the tomb of Ineni, TT81 Pleureuses dans la tombe d'Ineni, TT81

Subtitle: Mourning rites in the Pharaonic period, by Maria Rosa Valdesogo.
This book is the publication of M-Rosa's doctoral research about the hair in the funerary ceremony of Ancient Egypt. Mourners shake and pull their hair on reliefs and paintings from ancient Egypt. They took part in funerary ceremonies in ancient Egypt, contributing to the dead's resurrection in the afterlife. Hair played a clear role in these rites. ln this publication Ma Rosa Valdesogo describes the relation between hair and these rites, and the role hair played in death in ancient Egypt.
Extract of the foreword: The first important document was a vignette in the chapter 168 of the Book of the Dead belonging to Muthetepti and dating from the III Intermediate Period. Here the mourning women in the cortege of Re were shaking their hair and covering their faces with it.
For being sure that it was not an isolated case we tried to find out more similar examples. In many tombs from the New Kingdom mourning women gesticulated in the same way; in Thebes the tombs of Amenemhat (TT82), Minakht (TT87), Rekhmire (TT100) and Ineni (TT81), or the tomb of Renni in el-Kab were the most evident examples that it was a common practice in funerals of Ancient Egypt.

Nouvelle publication : Leçons d'épigraphie hiéroglyphique

Une nouvelle édition du livre de Renaud de Spens, "Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens", vient de paraître. Revue, corrigée et enrichie de plusieurs leçons supplémentaires, l'édition 2020 reste fidèle à l'esprit de la première version : enseigner l'écriture égyptienne par l'étude directe des monuments les plus courants, de difficulté progressive, et non par les catégories grammaticales. L'accueil sur la toile a été très positif : "ce livre extraordinaire est une véritable pépite, l'ouvrage qui manquait entre les simples initiations aux hiéroglyphes et les grammaires très ardues".
Tout apprenti scribe devrait commencer sa formation en lisant ce livre tourné vers la pratique, richement illustré et non de grosses grammaires souvent décourageantes, surtout si, comme cela arrive, elles sont minées par un verbiage aussi abondant qu'opaque.
Pour s'entraîner à la lecture directe des inscriptions, la plupart des hiéroglyphes utilisés dans l'ouvrage sont des photographies ou des fac-similés, dont plusieurs types paléographiques sont présentés, permettant de s'initier aux graphies cursives des Livres des Morts ou du hiératique. Les formules les plus usuelles sont expliquées, alors qu'elles sont difficiles à trouver dans les grammaires, et les difficultés de la langue sont analysées simplement, sans dogmatisme, en insistant sur le sens. Les exercices reposent sur un pannel de documents variés, dont plusieurs scènes extraites de tombeaux comme celui de Nefertary, Séthy Ier ou encore Sennefer.
Il existe une version normale à 27,50 euros, en vente sur le site de l'éditeur. La version normale coûte 27,50€. Il reste encore une centaine d'exemplaires d'une version spéciale de meilleure qualité d'impression sur papier glacé, qui rend plus lisibles encore les photographies et les illustrations. Elle est vendue uniquement par correspondance (renseignements auprès de l'auteur : rds@thotweb.com) à 35 euros plus frais de port (7 euros pour la France et l'Europe).

The last edition of Renaud de Spens book, "Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens", is now available. Online comments describe it as "an extraordinary book, a true gem, the missing link between simple introduction to hieroglyphs and very complex grammars"; "it is much remarkable both in presentation and content, and before diving into difficult grammars, with verbose and cryptic explanations, every learning scribe should read it!"
The 2020 edition has improved and new contents, expanding its core value to teach hieroglyphs by the direct study of most common monuments, from simple to complex, and not by grammatical categories. To train students to be able to read directly the inscriptions, most hieroglyphs used are pictures or facsimiles, and several paleographic types of each signs are presented, to get introduced to the most cursive versions, like linear hieroglyphs from Books of the Dead or even hieratic. The most used formulas are explained, whereas they are usually hard to find in grammars, and the language difficulties are simply analyzed, without dogmatism, emphasizing the meaning. Exercises present various documents, with several tomb scenes, from Nefertary, Sethy Ist, or Sennefer.
A standard version is available at 27.50 euros on the Editor's site

Nouvelle publication : Les textes oraculaires du mur oriental de la cour du Xe pylône du temple de Karnak

·Claude Carrier vient de publier un nouveau livre : Le grand texte oraculaire de Djéhoutimès, intendant du Domaine d'Amon de Karnak, se trouve gravé sur la paroi externe du mur oriental. de la cour du Xe pylône du temple de Karnak, entre l'enceinte de briques de Nectanébo 1er et la porte Est d'Horemheb. Ce grand texte oraculaire est en fait composé de quatre textes distincts :
- le texte A qui est associé au relief représentant la Barque d'Amon (colonnes 3 à 25 [lecture de gauche à droite]);
- le texte B qui est associé au relief représentant la Barque de Khonsou (colonnes 1 à 6 [lecture de droite à gauche]) ;
- le texte C qui est associé au relief représentant la Barque de Mout (colonnes 1 à 5 [lecture de droite à gauche]) ;
- le texte D qui occupe la zone inférieure du mur (dernière colonne de la partie supérieure [lecture de gauche à droite] et les 18 lignes de la partie inférieure [lecture de gauche à droite]. Ces quatre textes ont été gravés pendant la XXIe dynastie sous l'autorité du Pontife Thébain Pinedjem II, peut-être pendant la période de règne des souverains tanites Siamon et Psoussénès (c. 975-945 av. J.-C.). L'ensemble des textes, associés aux reliefs, a une longueur de 6,68 m pour une hauteur de 2,89 m.

Publication of a new book by Claude Carrier: "Les textes oraculaires du mur oriental de la cour du Xe pylône du temple de Karnak"